Ascension de l’Ighil M’Goun – 4071m

Ighil_M_Goun
Troisième sommet du Maroc, l'Ighil M'Goun a la particularité d'être beaucoup plus isolé et moins touristique que la région du Toubkal. Un magnifique trek en altitude loin des sentiers battus et au cœur de la culture berbère.

  Carnet de voyage : Trek du Ighil M'Goun au Maroc

Informations sur le voyage

  • Durée : 6 jours
  • Nombre de voyageurs : Entre ami(e)s
  • Budget par personne : 400 euros depuis la France €
  • Budget utilisé pour :
    • Vol ou transport
    • Food & drinks
  • Itinéraire : Tabant - Ikkis - Tarkeddit - M'goun - Oulilimt - Tabant
  • Logement(s) recommandé(s) :
    • Tente

Introduction

L’ascension de l’Ighil M’Goun me trottait déjà dans la tête depuis plusieurs années. Il y a 4 ans je partais pour la première fois au Maroc, invité dans l’Atlas par un ami marocain, Omar, guide de montagne. Alors que nous randonnions dans la région du Toubkal je rencontrais quelques-uns de ses amis (guides également) et alors que nous discutions des différents treks possible à travers le pays j’entendais parler pour la première fois du M’goun. Omar connaissant mon aversion pour les itinéraires trop touristiques et fréquentés me dit alors que j’apprécierai sans doute bien plus l’ascension de ce sommet plutôt que celle du Toubkal qui peut se révéler noir de monde à certains moment de la saison.

De plus je comprenais bien que leur profession de guide les amenait à répondre à la demande de la clientèle, ce qui les obligeait à gravir le Toubkal un nombre incalculable de fois par an et que la plupart d’entres eux fantasmaient sur un peu plus de diversité dans leur organisation professionnelle.

Les années suivantes nous continuions Omar et moi à parler de l’hypothèse de repartir ensemble dans l’Atlas pour le M’goun mais ni lui ni moi ne trouvions de moments opportuns.

Enfin en Aout 2019, je recevais un coup de fil de sa part: ” -Dis moi je repars au Maroc mi-Septembre et je serai libre au moins jusqu’à Octobre ça te dit de venir faire le M’Goun ? ”

Je n’hésitais pas une seconde et un mois plus tard je les retrouvais, sa femme et lui, à Marrakech. De là nous prenions un taxi collectif qui prit d’abord la route de Demnate, puis qui s’enfonça sur des routes défoncées dans les hautes montagnes de l’Atlas jusqu’à Tabant, dans la vallée d’aït bouguemez, à plus de 200km de Marrakech.

Aït-bouguemez

Nous passons un jour entier à Tabant où nous sommes reçus par un ami d’Omar. C’est l’occasion pour moi de m’habituer lentement à l’altitude, j’arrive tout droit de Paris et nous nous trouvons déjà à près de 2000m. Après une marche de quelques heures dans la vallée, nous irons notamment voir l’ancien grenier qui surplombe le village, nous rentrons pour organiser notre périple.

On achète de quoi manger pour les 5 prochains jours. Nous sommes 3 et nous décidons de prendre une mule avec nous, un luxe dont je n’ai pas l’habitude. Avec le muletier nous serons donc 4 à partir. Comme partout au Maroc, nous sommes reçus comme des rois et la moindre pose thé et une occasion de nous chouchouter encore plus.

taco pizza

J’ai l’impression de manger mon propre poids par jour en couscous, tajines et gâteaux en tout genre mais la nourriture est vraiment délicieuse et j’ai du mal à ne pas en reprendre.

Le lendemain, nous nous levons de bonne heure, chargeons la mule, et partons en direction de la vallée d’Arous.

a mountain range with a lake in the middle

Vallée d'Arous

Nous longeons d’abords la vallée d’Aït-bouguemez pendant plusieurs heures. Le terrain est plat et la progression facile. Au bout de la vallée nous bifurquons à gauche pour monter dans la vallée d’Arous.

Le sentier grimpe tranquillement jusqu’à un plateau où nous ferrons une petite halte.

landscape photography of brown mountain

Nous traversons ensuite le plateau et passons devant les bergeries d’Ikkis. Nous bivouaquerons peu après aux alentours de 2300m.

Crête d’Aghouwri – pass Tarkeddit

Le jour suivant nous démarrons la journée par l’ascension du col d’Oumskiiq à 2900m.

ascension du col d'Oumskiiq
Flickr | manumenal

Puis l’ascension se poursuit jusqu’aux crêtes d’Aghouwri, d’où nous aurons une magnifique vue sur la vallée d’Arous et le plateau de Tarkeddit, notre futur bivouac. Nous sommes maintenant à 3400m et je l’ai bien remarqué sur les derniers mètres de l’ascension. Le souffle se fait un peu plus court.

Le plateau de Tarkeddit, point de départ de l’ascension du M’Goun, s’étend maintenant devant nous. Nous descendons de notre crête et arrivons au plateau en milieu d’après midi. Nous sommes ici à environ 3000m d’altitude. Nous montons le camps avant une pause thé bien méritée.

plateau de Tarkeddit
Flickr | girolame

Ighil M'Goun

Le jour de l’ascension nous partons de nuit. On quitte le plateau et lorsque le jour commence à se lever nous sommes déjà dans un univers totalement minéral. Après avoir grimpé très raide dans un pierrier, la pente s’adoucit et nous arrivons sur un plateau.

Peu après nous atteignons la crête qui nous emmènera au sommet. La vue s’ouvre sur 360 degrés et le paysage est magnifique.

De là, c’est maintenant plusieurs kilomètres de marche sur la crête qui nous attendent. Un profond cirque s’étend sur notre gauche.

Nous arrivons au sommet après presque une heure de marche sur la crête. Le temps est magnifique et l’on ne pourrai pas rêver mieux. On choisi de repartir par là d’où nous venons, nous offrant une nouvelle heure de marche sur la crête de surcroit. Nous sommes de retour sur le plateau et au bivouac vers 16h.

 

Vallée d'Oulilimt

Le lendemain nous partons au lever du jour pour la vallée d’Oulilimt. Une grosse journée de marche nous attend. Nous quittons le plateau avec les premiers rayons de soleil, les couleurs sont magnifiques.

a group of people standing on top of a grass covered hillside

Nous descendons dans une vallée avant de franchir un nouveau col. En chemin nous apercevons la vallée d’Arous par laquelle nous sommes montés.

Nous longeons ensuite le lit de la rivière Oulilimt. Nous croisons quelques bergeries en chemin puis nous pique-niquons au milieu des cheminées de fée, ces étranges formations minérales, qui bordent la rivière.

Nous continuons ensuite à suivre la rivière Oulilimt jusqu’à un bâtiment abandonné où nous bivouaquerons.

Aït Imi

C’est déjà le dernier jour de ce trek. On en profite et après un bon petit déjeuner nous chargeons la mule, prêts à partir. Nous continuons à longer la rivière une petite heure puis arrivons sur une route de terre.

landscape photography of brown mountain

Nous prenons ensuite la route de Terre pour franchir le col de Tizi n’Aït Imi. Heureusement nous ne sommes pas obligés de marcher sur la route tout le long et pouvons parfois couper tout droit à travers les grands lacets que fait la route. En revanche nous n’avons pas toujours ce choix là et nous devrons nous couvrir les yeux à chaque véhicule qui passe et nous asperge de poussière. Une fois au col nous profitons de la vue sur la vallée d’Aït Bouguemez en pique-niquant.

a high angle view of a desert

Nous descendons du col dans l’après midi et arrivons dans le village d’Aït Imi. De là nous sommes à moins d’une heure de marche de Tabant où nous dormirons le soir.

Notre voyage se termine et nous reprenons le taxi collectif (une expérience à part entière) pour Marrakech. Nous sommes entassés à 7 dans une vieille Mercedes pendant des heures. Si le moment n’est pas franchement agréable je l’apprécie pour ce qu’il est, une nouvelle expérience “amusante” à raconter en rentrant.

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