Botswana – Au cœur de l’Okavango

éléphant okavango
Sauvage, intime, le delta de l'Okavango fait saliver les photographes animaliers du monde entier. Voici le récit de mes 15 jours de safari photo dans ce lieu magique où les animaux sont encore roi.

  Carnet de voyage : Safari Photo dans le Delta de l'Okavango

Informations sur le voyage

  • Durée : 15 jours
  • Nombre de voyageurs : En Famille
  • Budget par personne : 2500 euros €
  • Budget utilisé pour :
    • Vol ou transport
    • Logement
    • Food & drinks
  • Itinéraire : Johannesbourg - Maun- Moremi - Maun - Johannesbourg
  • Logement(s) recommandé(s) :
    • Tente

Départ vers l'inconnu

2 Juillet, 6h du matin. Le 4×4 est chargé. La veille, mon père et moi avons fait les courses pour les deux prochaines semaines. Dans l’air froid matinal de Johannesburg nous grignotons un rapide petit déjeuner et prenons la route avec une impatience enfantine.

Ce voyage nous l’avons rêvé pendant des années. Seulement le Botswana est mystérieux, il ne s’offre pas au premier venu. Adepte des safaris photo père/fils depuis plusieurs années nous connaissons déjà bien les parcs sud-africains et nous sommes à la recherche de nouvelles sensations. Un endroit où un lion ne serai pas synonyme d’embouteillage de photographe et de game-drive (tour guidée). Nous savons que le Botswana répondrait à toute nos attentes mais l’organisation se montre beaucoup plus complexe que tout ce que l’on peut imaginer d’un safari en Afrique du Sud. Premièrement le pays est connu pour être un lieu de tourisme de luxe où des gens fortunés peuvent dépenser jusqu’à 500 euros la nuit pour un lodge dans la savane. La seconde solution, la notre, sera de prévoir des emplacements de camps de brousse (beaucoup moins nombreux qu’en Afrique du Sud) où nous pourrons camper. Bien moins chère, cette option présente néanmoins le problème d’être choisi par tout les photographes animalier aguerris et les places sont rares. En effet, à l’inverse de l’Afrique du Sud et de son tourisme “de masse”, le Botswana est beaucoup moins grand public et les baroudeurs doivent se partager des camps de brousse allant de 5 à 10 emplacements maximum. De plus le 4×4 est obligatoire pour évoluer sur les pistes défoncés du parc de moremi et traverser des gués franchement peu engageants. Nous avons donc dû réserver notre voyage un an à l’avance.

Et un an plus tard, après avoir loué à Johannesburg un 4×4 spécialement préparé pour le safari, nous voilà donc partis pour plus de 1000km de route à travers l’Afrique du Sud, puis le Botswana, pour rejoindre la réserve de Moremi. Sur la route, on se demande à quoi vont bien ressembler les camps de brousse. En effet il est très difficile de trouver des informations sur les lieux et malgré nos recherches nous ne savons pas trop à quoi nous attendre. On sait seulement que là bas les camps ne sont pas protégés la nuit et que chacun est responsable de sa propre sécurité vis à vis des animaux. Ce qui nous convient parfaitement.

Première épreuve quelque peu embarrassante sur la route. Dans l’euphorie des préparations nous avons complètement oublié les régulations alimentaires en passant à la douane. Et lorsque le douanier nous demande d’ouvrir le coffre il tombe nez à nez avec les bouteilles de vin rouge et les bières que nous avions prévu pour nous rafraîchir le soir durant nos deux semaines de safari… Oups !!!

Il nous rappelle gentiment que le passage d’alcool à la frontière est limité à deux litres par personne. Heureusement nous sommes en Afrique et dans ce coin du monde on peut encore discuter et plaider la bonne foi dans ce genre de situation. Après lui avoir clamé notre amour pour l’Afrique et lui avoir proposé quelques bière pour nous délester du surplus il nous répond qu’il ne boit pas d’alcool et nous laisse finalement repartir en nous souhaitant un bon séjour.

Le premier soir de notre voyage nous dormons à mi-chemin et en profitons pour étudier le montage des tentes qui sont intégrées à la galerie de notre 4×4.

gray elephant on body of water during daytime

Baptême d'hélico

Le lendemain, nous faisons route vers Maun, centre névralgique du nord Botswana et dernière chance de faire des courses de dernière minute ou de remplir le réservoir d’essence avant de se plonger dans la brousse. Pour nous ce sera l’occasion de réaliser une petite folie. Nous avons réservé un vol d’hélicoptère de 45min au dessus du delta. Pour moi ce sera un baptême d’hélico.

 

Et pour pimenter le tout, l’hélico étant préparé pour la photo animalière les portières sont retirés côté passagers pour nous permettre de nous pencher et nous servir de nos objectifs. Je suis un peu rouillé niveau photo depuis mon dernier safari et les réglages de l’appareil n’arrivent pas aussi instinctivement que j’aimerai mais qu’importe, même si les photos ne sont pas incroyable l’instant est magique.

 

L’expérience est inoubliable, le temps d’un instant nous pouvons profiter du couché de soleil depuis les airs et les 45min passent à une vitesse folle. Nous sommes un peu frustrés par de nombreux ratés en photo (nous avions mal anticipé les vibrations de l’hélicoptère ainsi que la lumière qui chutait peu à peu faisant baisser la vitesse d’obturation dangereusement). Qu’importe nous irons nous coucher des étoiles dans les yeux et prendre notre dernière douche chaude avant très longtemps.

Demain nous quitterons Maun pour la réserve de Moremi dans le delta de l’Okavango…

leopard lying on bare tree

Moremi - South Gate

Petit matin, départ de Maun pour South Gate. Nous dégonflons les pneus avant le départ (impératif pour un usage 4×4 sur les pistes sablonneuses) et nous partons alors qu’il fait encore nuit. Nous roulons vitres ouvertes et les sens s’éveillent. L’odeur si caractéristique de la brousse commence à nous parvenir et le jour se lève lentement sur la piste. Passé Maun, nous voyageons dans le temps. Nous sommes dans l’Afrique qui nous fais rêver depuis tout petit. Les traces de pneus sur la piste sont le seul signe de modernité ici. Environ 1h30 de route nous sépare de la porte Sud du parc (South Gate) où nous attend notre premier camp. Ici les parcs ne sont pas clôturés et délimitent simplement une zone géographique protégée. Nous croisons donc nos premiers éléphants et nos premières girafes avant même d’entrer dans le parc. Enfin nous arrivons…

On s’inscrit au registre et prenons connaissance de notre emplacement de camp. Un simple numéro sur un arbre, un foyer pour le feu et un bloc sanitaire à quelques dizaines de mètres. Les premiers voisins sont au moins à 50m eux aussi. On ne perd pas de temps et on file dans le parc à la recherche d’un point d’eau où planquer. Au bout de quelques kilomètres, nous nous arrêtons près d’un petit étang, véritable lieu de villégiature des éléphants du coin.

Un vrombissement viendra interrompre nos observations le temps d’un instant. Nous n’en croyons pas nos yeux… Un camion débarque de la minuscule piste par laquelle nous sommes arrivés et vient se poster à côté de nous. Son chargement ?

Ce qui semble être une sortie nature ou une colonie de vacance version Botswana

 

Nous resterons trois jours à South Gate. Tout les soirs une hyène vient nous tourner autour sans doute attirée par notre braai (mot africain pour barbecue). La rigueur est de mise, nous mangeons dos au 4×4 et ne sortons plus au bloc sanitaire une fois la nuit tombée. Le lendemain nous choisissons de faire une longue boucle au Sud de South Gate. Dans les herbes hautes nous ne voyons rien pendant de longues heures. Puis d’un coup la chance nous souris (et nous bloque la piste par la même occasion) !

 

Le soir, sur la route du retour, nous nous arrêtons toujours devant notre point d’eau favori pour de nouvelles observations.

Sur la route du retour une hyène fais son apparition avant de disparaître dans la savane. Enfin, nous parvenons à capter le regard d’une mangouste avant de rentrer au camp.

 

Nous quittons donc le Sud du parc après 3 jours pour un autre camp plus au Nord dans la région de Khwai.

grey elephant in water

Khwai River - camp de Dijara

Route vers le Nord donc. Et après avoir laissé la priorité aux éléphants sur le passage piéton … :p

 

Nous sortons de la réserve en direction du village de Mababe, à une cinquantaine de kilomètre environ. Nous sommes relativement tôt dans la saison et la piste est encore inondée par endroit, ce qui nous complique un peu la vie mais nous arrivons bien à destination. Passé le village nous nous mettons à rechercher le camp de Dijara. Un panneau fini par nous indiquer la piste à suivre et nous nous engouffrons dans un labyrinthe de pistes tortueuses au milieu du bush. Un peu perdu on fini par demander notre chemin au premier 4×4 que l’on croise. Le conducteur nous répond bravement :”-Prenez la première à droite après l’éléphant ! ”

Voila qui nous interpelle. Une centaine de mètre plus loin pourtant, au premier croisement, nous tombons sur un éléphant occupé à arracher méthodiquement l’écorce d’un arbre.

“-Ca doit être l’éléphant dont parlait le type”

Nous prenons à droite.

Nous arrivons enfin à une grande tente qui semble servir de réception au camp de Dijara. A proximité on peut voir un 4×4 et ses occupants plantés au milieu de la savane. On se dit que l’on va bien aimer l’endroit …

 

Après une longue attente, le gérant se pointe enfin et nous fais signe de le suivre en remontant dans son 4×4. Nous roulons quelques minutes et nous arrêtons au milieu de nul part. L’homme nous dit: “-Voila votre emplacement, faites gaffe un hippopotame passe souvent par là la nuit. ”

C’est noté. L’endroit est paradisiaque. Nous sommes seuls. Perdus dans notre coin de savane. Il n’y a rien ici, seule une toile tendue abrite des toilettes. Un robinet sortant du sol nous permet de remplir un sac de douche à pendre à une perche pour nous laver. L’eau qui en sort est brunâtre et gelée. Nous essayerons bien de pendre le sac tôt le matin pour que l’eau chauffe au soleil durant la journée… en vain. Tout les soirs ce sera douche froide sous les étoiles.

 

Pas de temps à perdre, maintenant que nous avons repéré l’endroit nous repartons directement sur les pistes à la recherche d’animaux à photographier. Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre. En effet ici nous ne sommes plus dans la réserve de Moremi mais, comme je l’ai mentionné plus haut, au Botswana les réserves ne sont pas clôturées. Les animaux sont donc libres d’aller et venir à leur guise. Un rapide coup d’œil sur la carte nous permet de voir que le gros intérêt du coin est le passage de la rivière Khwai où bon nombre d’animaux doivent venir se désaltérer. Arrivés sur les lieux nous ne serons pas déçus.

Ici le code de la route est on ne peut plus simple… c’est toujours priorité aux éléphants!

 

La diversité ici est incroyable. Après avoir passé des heures à observer les éléphants nous nous consacrons un peu aux oiseaux.

 

Au camp notre organisation est simple. Je m’occupe du montage/démontage des tentes alors que mon père s’occupe d’allumer le feu avant que la nuit tombe. Ensuite nous sortons quelques braises du feu pour cuisiner. Le matin nous faisons griller les tartines sur les braises encore chaude de la veille. Pas si mal la vie de brousse 🙂

 

Le soir, la lumière se fait plus douce. Nous en profitons au maximum avant de devoir rentrer au camp avant la tombée de la nuit.

 

Que d’émotions. Nous nous sommes vraiment régalés sur cette rivière Khwai. Après trois jours passés au camp de Dijara il est temps d’aller découvrir un nouvel endroit. Avant le départ nous prenons tout de même une matinée pour faire une petite lessive. A force de rouler vitres ouvertes toute la journée sur les pistes poussiéreuses nous sommes couvert de terre.

 

Notre lessive rudimentaire faite, nous prenons la route pour le camp de Xakanaxa.

herd of zebra

Xakanaxa

Le camp de Xakanaxa se trouve à l’intérieur de la réserve de Moremi. Il nous faudra rentrer dans la réserve par la porte de North Gate puis faire route vers l’Ouest pour rejoindre Xakanaxa. Comme à notre habitude nous ne perdons pas de temps. Sur la route nous traversons le village de Khwai. Un vrai retour dans le passé. Seuls les maillots de foot des gamins (pâles imitations des maillots de grandes équipes européennes) nous rappellent le présent.

 

Passé le village nous arrivons à proximité de la porte de North Gate. Un dernier obstacle nous barre le chemin. Un pont vraiment peu engageant nous sépare de la porte. On prend notre courage à deux mains et l’on se lance.

 

Entre l’entrée du Parc à North Gate et le camp de Xakanaxa, une épaisse forêt nous empêche de voir quoi que ce soit. On pourrai passer à deux mètres d’un éléphant sans le voir, d’ailleurs nous ne voyons rien. Arrivée au camp, sur les bords du delta de l’Okavango, nous profitons de notre premier soir au bord du delta pour faire un tour en bateau. Très peu d’animaux à observer à part quelques oiseaux mais le moment est agréable et le couché de soleil magnifique.

 

Le bateau nous dépose directement à notre emplacement. Cette fois nous bénéficions d’un emplacement dégagé avec une table et bancs en pierre… quel luxe.

 

Premier jour à Xakanaxa. Nous quittons le camp tôt le matin et allons faire de longues boucles sur les pistes alentours. Nous tournons en rond pendant des heures sans rien voir. Un peu déprimé par cette matinée perdue on décide de changer de coin et allons explorer une autre zone du parc. Finalement nous trouvons une marre quasiment sèche où se battent des pygargues vocifer pour le contrôle des quelques poissons qui survivent tant bien que mal dans le peu d’eau restant. Il ne nous en fallait pas plus, nous passerons plusieurs heures à les photographier.

 

Après cette magnifique séance nous repartons trouver de nouveaux sujets à photographier. Nous laissons leurs chances aux plus petits …

 

Enfin, énorme coup de chance à nouveau. Au bord de la piste, nous trouvons une meute entière de lycaons en pleine sieste. Extrêmement rare ! Malgré des semaines de safari à mon actif c’est la première fois que j’en vois dans la nature. Après on long moment à attendre le moindre mouvement, la petite troupe se réveille enfin.

 

Après un long réveil, toute la meute s’agite d’un coup puis se recouche de l’autre côté de la piste.

 

Et voila, “Another day in paradise” comme dirait Phil Collins. Nous rentrons à notre nouveau camp comblés. La lumière en Afrique est magique. Devant un couché de soleil comme ça je ne rechigne même pas à faire la vaisselle.

 

Le lendemain, nous nous décidons à arpenter un nouveau coin que nous n’avons pas eu le temps d’explorer la veille. Nous nous dirigeons vers le secteur appelé “hippo loops”. Quelques antilopes se montrent sur la route.

 

Après un moment à tourner sur le secteur un tour guidé s’arrête à côté de nous. Le guide nous signal qu’un léopard a été aperçu la veille dans les environs. Bien décidé à le trouver nous redoublons de vigilance et conduisons très lentement, scrutant chaque branche, chaque coin de savane. Nous finissons par arriver dans une clairière. Un 4×4 attend là. C’est un photographe professionnel Sud-africain. Il nous signal que le léopard est là. Caché dans un buisson à quelques mètre de nous. Nous ne pouvons pas le voir pour l’instant. Nous décidons d’attendre… longtemps… très longtemps. Le photographe se lasse et s’en va au bout de plusieurs heures.

Après 7h d’attente… enfin … la voilà ! C’est une femelle. Elle est accompagnée de son petit et est en train de manger. Elle fait une première fois le tour du buisson puis se recouche à couvert. Cette fois une ouverture dans les branches nous permet de l’entrevoir. Nous ne pourront qu’apercevoir très brièvement le petit (2eme photo)

 

Nous attendons à nouveau. L’heure avance et la lumière devient magnifique. On se prend à rêver :

“-Tu imagines si elle venait se poser sur la branche juste au dessus de nous avec cette lumière la photo que ça ferait ?”

Nous a-t-elle entendu ? Avons nous parlé inconsciemment en léopard ?  On ne le saura jamais mais ce qui allait se passait reste à ce jour le plus beau souvenir de safari de ma vie. Les 7h d’attentes allaient se révéler amplement justifiées.

Au meilleur moment de la journée pour le photographe, ce que l’on appelle en Afrique la “golden hour”, ce moment de la journée où la lumière naturelle est tellement belle qu’aucune retouche, aucun traitement n’est nécessaire, elle sorti de son buisson pour grimper sur la branche dont nous rêvions quelques minutes avant à peine. Elle se posait là, les pattes dans le vide, à nous regarder la contempler.

 

Le soleil se couchant, la lumière devenait dingue. On décidait de profiter au maximum puis quand il était vraiment l’heure de rentrer pour nous, elle décida de rentrer aussi. Le spectacle était terminé.

 

Quelle journée. Le rythme de la nature est surprenant. Certains jour nous étions dépités de ne rien voir pendant 2 ou 3 heures. Aujourd’hui nous avions attendu délibérément 7 heures sans rien voir mais c’était sans doute la plus belle journée que nous avions eu grâce à cette rencontre magique. Était-ce  l’attente qui rendait le moment si beau ou la rareté d’une rencontre et d’une scène comme celle ci ? Je ne saurai le dire.

Le soir, c’est le traditionnel barbecue en se remémorant la journée. On commence à regarder les meilleurs photos et on se demande ce qu’on verra demain. En tout cas cette nuit là nous entendons des lions rugir une bonne partie de la nuit.

 

Au réveil, on se décide à chercher ces lions qui nous ont empêché de dormir. Ils ne doivent pas être bien loin. En sortant du camp on ne fait même pas un kilomètre et bingo. Deux mâles trainent ensemble dans une clairière. Ils sont assez actif et j’ai juste le temps de prendre un portrait de près avant qu’ils ne disparaissent dans les hautes herbes.

 

Très vite après cette rencontre matinale qui nous met de bonne humeur, on se décide à retourner voir notre léopard préféré. Il lui reste une bonne moitié d’impala à manger. Ca plus le petit on se dit qu’elle ne doit pas être bien loin de là où nous l’avons trouvé la veille. Nous avons vu juste. Arrivés dans la clairière nous la trouvons dans le même arbre.

 

Après un dernier portrait, elle partira dans les herbes avec son petit. Il est temps pour nous de quitter les lieux et de rejoindre notre dernier camp.

brown lioness on water during daytime

North Gate

Nous passerons les trois derniers jours de notre voyage dans le camp de North Gate. Le camp a une configuration très proche de celui de South Gate. Un petit emplacement au milieu des buissons. Un peu plus étouffant et anxiogène que les clairières dégagées de Dijara et Xakanaxa. Une troupe de babouin règne sur les lieux tant qu’il fait jour et nous devons redoubler d’effort pour ne rien nous faire voler ou ne pas nous faire agresser. La nuit les babouins se réfugient dans les arbres mais le répit n’est que de courte durée car deux hyènes viendront nous tourner autour tout les soirs. L’une des deux s’arrange constamment pour se trouver dans notre dos. Nous mangeons vite au bord d’un gros feu, face à face, pour vérifier ce qu’il se passe dans le dos de l’autre. Puis nous montons nous réfugier dans nos tentes, sur le toit du 4×4.

Nous sommes partagés entre l’idée de revenir sur les bords de la rivière Khwai qui nous avait tant plu ou bien découvrir de nouveaux horizons. Finalement, nous ferons les deux. Le premiers jour nous nous dirigeons vers la rivière Khwai. Nous retomberons sur les éléphants en plein bain… une scène dont nous ne nous lasserons jamais.

 

Après cette nouvelle journée sur la rivière Khwai, nous choisissons donc de partir explorer les alentours de North Gate pour les deux derniers jours. Nous nous retrouvons dans de grandes clairières parfois inondées où nous faisons de nombreuses rencontres.

 

Lors de nos pérégrinations, alors que je suis au volant, le paysage se floute subitement devant moi. Je ne comprends tout d’abord pas ce qui explique ce flou. Il me faut une ou deux secondes pour comprendre que le problème ne vient pas de moi. J’observe attentivement et je comprends que je suis en face d’un nuage d’oiseaux tellement vaste qu’il me cache complètement l’horizon. Des quéléas… ces oiseaux vivent en colonies de plusieurs milliers d’individus.

 

Enfin, comment pouvions nous terminer notre voyage sans revoir des éléphants, véritable symbole de ce voyage et de ce pays qui pour l’instant fait tout son possible pour résister à la pression du braconnage qui menace l’Afrique.

 

Enfin, après 3 jours passés à North Gate il est temps de repartir d’où nous venons et de faire la route inverse jusqu’à Johannesburg, en Afrique du Sud, d’où nous prendrons l’avion pour rentrer en France. Sur la route du retour, une ultime halte nature est prévue. Nous ferons escale dans un sanctuaire élevant et protégeant des rhinocéros en vu de les réintroduire dans le delta. En effet, nous n’avons pas croisé le moindre rhino durant nos 15 jours dans l’Okavango. A juste titre, frappés par le braconnage, il n’y en a quasiment plus. Les quelques rescapés sont gardés par l’armée sur des îles protégées du delta. Le sanctuaire où nous passerons la nuit, de la même manière, est protégé 24h sur 24 par des gardes armés. Nous en profiterons pour vivre un dernier couché de soleil mémorable.

 

Nous dormons pour la première fois depuis deux semaines dans un camp “protégé” de la faune. Sans la sensation de se sentir vulnérable et l’adrénaline des rencontres nocturnes avec les hyènes, nous comprenons, déçus, que l’aventure est terminée. Nous n’aurons même pas le cœur de faire notre traditionnel feu de camp.

 

Astuce Goyav : vous souhaitez faire organiser un voyage en Afrique et au Botswana ? Nous vous invitons à consulter notre avis sur Evaneos, une agence spécialiste des voyages sur-mesure grâce à son réseau d’agences locales.

1 réflexion sur “Botswana – Au cœur de l’Okavango”

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