Randonnée des 9 Stempels, dans le Harz (Allemagne)

Randonnée des 9 Stempels
Voici une belle rando de 31km dans le parc national du Harz. La boucle au départ d’Ilsenburg nous emmène plus haut au travers de la forêt et nous fait découvrir de belles formations rocheuses. Les points de vue sur les vallées vertes et le lac sont superbes !

  Randonnée des 9 Stempels

Informations sur le voyage

  • Durée : 9h30
  • Nombre de voyageurs : Solo

Topo de la randonnée

  • Durée : 9h30
  • Pays : Allemagne
  • Massif : Parc National du Harz
  • Difficulté : Moyenne
  • Distance : 31,4 km
  • Dénivelé positif : 793 m
  • Informations supplémentaires : auberge ou refuge, Panorama, Lac, Parking, Accès en bus

Description générale et départ

La région du Harz comprend un parc national protégé, dans lequel il existe de nombreux chemins de randonnée, que ce soit à pieds ou en vélo. Il y a énormément d’endroits remarquables, qui offrent souvent des beaux points de vue, mais la plupart sont cachés dans la forêt. Pour motiver les randonneurs et les aider à trouver ces merveilles cachées, la région a développé un système de carnet à tamponner. Il y a 222 tampons à collectionner ! Vous pouvez trouver les infos (en allemand) sur le site du Harzer Wandernadel.
Cette randonnée des « 9 Stempels » vous permettra de tamponner les 9 endroits suivants, notés dans l’ordre :
– Stempelstelle 5 / Froschfelsen
– Stempelstelle 4 / Taubenklippe
– Stempelstelle 3 / Am Kruzifix
– Stempelstelle 1 / Eckertalsperre – Staumauer
– Stempelstelle 2 / Scharfenstein – Rangerstation
– Stempelstelle 8 / Stempelsbuche
– Stempelstelle 6 / Bremer Hütte (Obere Ilsefälle)
– Stempelstelle 7 / Gasthaus Plessenburg
– Stempelstelle 30 / Ilsestein

La randonnée fait une bonne trentaine de kilomètres et quasi 800m de dénivelé, donc il faut prévoir la journée. Du coup, je suis partie de bonne heure, et à 7h30 j’étais garée au parking « Wanderparkplatz » de Ilsenburg. Il y a un grand panneau avec la carte de la région et les chemins de rando accessibles depuis ce parking : j’ai pris la carte en photo, et localisé le chemin des 9 Stempels en violet. C’est parti !

cascade Parc-National-du-Harz

Froschfelsen, le rocher de la grenouille

J’ai pris la grande voie pavée, et très rapidement, il y a un chemin qui part dans la forêt sur la droite. Il s’agit du Borkenkäferpfad, le « chemin du scarabée d’écorce (scolyte) », où il y a des panneaux explicatifs sur cet insecte. Ce petit coléoptère fait des ravages dans la forêt : il pond sous l’écorce et se nourrit de la sève des arbres. Ceux-ci sont déjà très fragilisés par les récents épisodes de sécheresse, et meurent rapidement. Cela conduit à des zones entières de forêt d’arbres morts, vision apocalyptique et crève-cœur dont je vous reparlerai plus tard.

Il y a plusieurs chemins, dont un accessible en vélo. Je suis restée sur le tout petit sentier dans la forêt : il suffit de suivre le panneau avec le scarabée, voire le signe « Froschfelsen », qui est la 1ère étape. C’est étroit, on passe au milieu de la végétation. Il avait beaucoup plu la veille, mais la météo prévoyait du soleil ce jour-là. Et comme il était encore tôt, je me suis retrouvée à randonner dans une petite chape de brouillard : j’ai adoré l’ambiance mystique ! Vous pouvez voir le petit sentier sur la droite de la photo 😉

Le plus gros du dénivelé se fait dès le début de la rando, alors accrochez-vous et tenez bon jusqu’au Froschfelsen ! Au bout d’une demi-heure de marche, je suis arrivée à un croisement, où on croise la route plus large pour les cyclistes. J’ai pris le plus à gauche, sur le chemin qui indique le Froschfelsen à 1,5km. C’est un peu plus large qu’avant, et il y a un point de vue sur Ilsenburg. J’imagine que c’est très joli, quand il n’y a pas de brouillard, ahah. Puis plus loin, c’est une vue sur le vert des montagnes.

Ça continue à monter sérieusement, et cette fois on passe sur un chemin caillouteux et avec des racines : un peu de diversité et de challenge pour les chevilles 😊

Puis, tout au bout d’une grande allée traçant bien droit dans la forêt, se trouve enfin le Froschfelsen. Cette « grenouille-rocher » est un imposant monument naturel en granite, de près de 5m de haut. Complètement incongru : on se demande comment c’est arrivé là. Aahhh, la géologie, l’érosion, et tout et tout… Mais dites-moi, je ne suis pas la seule à la voir la grenouille, hein ?!

Taubenklippe, la falaise aux pigeons

Teufelsmauer-harz

J’ai continué le chemin, pris à droite à la 1ère intersection, puis à gauche pour suivre le carré jaune et la direction du « Taubenklippe », la prochaine étape. Ça m’a paru un peu long, car la route est large et monotone. Mais il y a une vue dégagée sur les montagnes, donc ça reste sympa.

On croise une grande route avec des pavés bizarres au sol, mais il faut continuer tout droit.

Il y a plusieurs arbres morts… Puis tout au bout, se trouvent une cabane et le Taubenklippe.

Il faut grimper sur les rochers pour atteindre le haut de la « falaise aux pigeons ». Ce gros bloc de granite surplombe la vallée de l’Ecker, et est sécurisé par des barrières en métal. Malheureusement, le brouillard était toujours bien présent et je n’ai pas vu pas grand-chose…

C’est dommage, car en face, se trouvent le Rabenklippe et l’auberge du même nom, que j’avais visités lors de ma randonnée du Luchstour / Drei-Täler. En bas, se trouve la rivière Eckertal, qui marquait la frontière entre l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest. Tout cela est visible quand il fait beau 😉

Am Kruzifix, la croix

J’ai quitté le Taubenklippe et j’ai continué le chemin à travers la forêt de pins, quasi sans épines… Il y a une drôle d’atmosphère, avec tous ces troncs.

J’étais contente quand l’espace s’est dégagé un peu : le brouillard s’est levé, je pouvais voir le sommet du Brocken (1141m) sur la droite. Mais c’est aussi là que j’ai réalisé à quel point la forêt souffre, et j’ai éprouvé un profond malaise en voyant tous ces arbres morts, pourtant toujours plantés debout…

J’avais déjà vu ces zones dramatiques au cours de précédentes randonnées, et lorsque j’avais traversé le parc à bord du train à vapeur. Ça m’avait laissé perplexe, mais maintenant que je suis passée par le Borkenkäferpfad et ses panneaux explicatifs, je sais que les responsables sont la sécheresse et le scolyte… Au final, c’est une évolution naturelle de la forêt, mais elle est accélérée par le réchauffement climatique et la déforestation par l’Homme. Donc pour aider la forêt, l’association « dein Stück Harz » fait appel aux dons pour planter de nouveaux arbres et lutter contre le scolyte, et vend également des bracelets et pendentifs faits avec le bois du Harz. Certaines zones sont ainsi « aidées » pour créer des forêts mixtes, alors que d’autres sont laissées à leur développement naturel.

Le chemin retourne au niveau de la grande route avec les pavés bizarres et je me suis retrouvée à marcher entre ces dalles de béton. Mais qu’est-ce que c’est que ce chemin ?! Une misère pour marcher, il y a des trous profonds dans le béton, j’ai passé mon temps à regarder où je mettais les pieds au lieu d’admirer le paysage… Même en marchant sur la bande d’herbe au milieu, ce n’est pas facile…

Il s’agit en fait de l’ancienne frontière entre l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest. Il n’y a pas si longtemps que ça, il y avait un mur et des barbelés ici… Les gens ne pouvaient pas passer, mais la nature a pu se développer le long du mur : aujourd’hui, l’ancienne frontière est appelée « ceinture verte ». Il y a un chemin de rando d’environ 50km dans le Harz, qui suit la frontière (« Harzer Grenze ») et passe par des postes de garde et autres bâtiments toujours visibles.
Le Brocken, qu’on voit au fond de la première photo, était restreint aux forces militaires. Aujourd’hui, il est possible de s’y rendre en train à vapeur ou en faisant de belles randonnées, qui sont à mon programme pour une prochaine visite.

Puis finalement, j’ai atteint un grand carrefour dégagé, et j’ai trouvé le fameux Crucifix sur la gauche, avec le Brocken en toile de fond.

Une croix était présente ici au 17ème siècle, mais elle a été détruite lors de la construction du mur-frontière. Après la réunification, une nouvelle croix a été faite et placée à l’endroit d’origine.

Eckertalsperre – Staumauer, le barrage de l’Ecker

J’ai continué dans la même direction, en suivant le panneau « Eckertalsperre, 2,6km » (croix bleue) et à mon grand soulagement, j’ai retrouvé un chemin de randonnée potable ! Par contre, j’y croise encore de nombreux arbres morts…

Au niveau du croisement « Spinne », j’ai continué tout droit sur un tout petit chemin qui part dans la forêt. Le panneau marque l’Eckertalsperre à 700m.

Puis je me retrouve à marcher entre les racines, le long du lac Eckerstausee : c’est superbe !

Et finalement, me voici au barrage ! Je l’avais déjà vu lors de ma randonnée du Luchstour / Drei-Täler, mais la boucle était de l’autre côté du lac. Du coup, j’ai juste tamponné mon carnet du Harzer Wandernadel et admiré la vue, mais je ne me suis pas aventurée sur le barrage en lui-même. Pour info, l’ancienne frontière Est/Ouest passait au milieu du barrage : vous y trouverez une borne de l’ancien poste-frontière, toujours marquée des sigles BRD (Bundesrepublik Deutschland) et DDR (Deutsche Demokratische Republik). De là, on a une belle vue sur le Brocken.

Randonnée des 9 Stempels

Scharfenstein – Rangerstation

Ensuite, j’ai longé le lac en restant du côté Est : la vue est vraiment sympa ! Il y a de grands panneaux explicatifs en allemand et en anglais sur la géologie du terrain.

pfaffenstein

Il est midi, j’ai déjà fait une quinzaine de kilomètres et j’en suis à la moitié : c’est le moment de la pause déjeuner ! Je me suis posée sur un des bancs faisant face au lac, et j’ai bien profité de la vue en mangeant mon sandwich 😊 Deux randonneurs m’ont d’ailleurs fait savoir quelques minutes plus tard que je leur avais « volé » leur banc, qui est le meilleur du coin, ahah ! S’en est suivi une discussion très sympa, où ils m’ont donné des conseils d’itinéraires pour mes prochaines randonnées : ils connaissent la région comme leur poche 😊

Le chemin quitte ensuite le lac pour monter sur la gauche dans la forêt, en direction du Scharfenstein et de la station des rangers. De nouveau, un sentier très sympa !

 

scharfenstein

Je suis arrivée à la station des rangers, où on peut récupérer des infos sur la région. De là, il est possible de monter au Scharfenstein (encore un gros rocher !), mais vu qu’il me restait pas mal de kilomètres à faire, je n’ai pas été voir. Vous me direz si ça vaut le coup 😉

Stempelsbuche, la cabane

J’ai continué sur la longue et large route, en direction du Stempelsbuche. Malgré le petit torrent et les arbres qui changent, je me suis un peu ennuyée : c’est plutôt un chemin pour les cyclistes.

J’arrive enfin à la cabane en bois. Rien de spécial à voir ici, il s’agit uniquement d’un gros croisement par lequel les gens passent pour se rendre au sommet du Brocken, mais ce n’était pas ma destination du jour. Alors j’ai pris à gauche en direction de la Bremer Hütte (trait vert) et là, le chemin était hyper intéressant !

Bremer Hütte (Obere Ilsefälle), une autre cabane

Effectivement, je me suis retrouvée sur le très beau chemin Heinrich-Heine-Weg. Le poète allemand serait passé par là en 1824, pour rejoindre le sommet du Brocken, depuis Ilsenburg. C’est très populaire, j’ai croisé plusieurs personnes qui montaient au Brocken. Ils souffraient un peu, à monter au milieu des racines et des cailloux, et à grimper sur les rochers. En descente, ça se fait très bien par contre, ahah ! Je me suis retournée plusieurs fois pour prendre des photos de la montée : c’est décidé, je ferai cette randonnée dans le sens de la montée, à ma prochaine visite dans le Harz !

J’ai fini par sortir de la forêt, j’ai passé un pont et je suis arrivée à la Bremer Hütte. La cabane se situe à un gros croisement, il y a beaucoup de monde… Il me tarde de retrouver un petit sentier tranquille !

Gasthaus Plessenburg, la maison d’hôte

J’étais sensée traverser la rivière et monter en direction de la Gasthaus Plessenburg. Mais la rivière laisse présager des petites cascades, alors j’ai suivi la grande route cyclable pour aller jeter un œil. La rivière était à ma droite, et effectivement, il y a pas mal de rochers dans son lit, et quelques petites cascades.

Le Harz

Plusieurs personnes longeaient la rivière de l’autre côté (ils sont sur la continuité du Heinrich-Heine-Weg), et avaient accès à l’eau. Malheureusement, ce n’est pas le cas depuis la grande route… J’ai rebroussé chemin pour retourner à la Bremer Hütte, et j’ai pris le chemin qui monte dans la montagne, à droite du Heinrich-Heine-Weg.
A chaque croisement, j’ai suivi les panneaux pour le Plessenburg : oui, ça monte encore, ahah ! J’avoue que là, je commençais à être fatiguée… Le chemin est large, et à force de monter, la vue devient dégagée. Entre les arbres morts et la forêt bien verte, le contraste est saisissant. Il y a également de gros rochers dans les bois.

Puis je suis enfin arrivée à la Gasthaus : j’ai commandé une boisson bien fraîche et je me suis installée dehors sur un transat en bois. La pause m’a fait du bien !

A l’origine, il y avait ici un pavillon de chasse, construit en 1776. Il a été étendu pour recevoir du personnel, puis a évolué au cours des années pour devenir la maison d’hôte d’aujourd’hui. On peut donc s’y rafraîchir, mais également manger et dormir sur place.

Paternosterklippe, la falaise du Notre-Père

J’ai regardé rapidement les maisons de charbonniers qui sont sur place, et j’ai poursuivi mon chemin vers l’Ilsestein. Au départ, j’étais sur une grande route et j’ai même vu passer un bus ! Il y a en effet quelques bus qui circulent dans le parc national. Heureusement, je suis vite arrivée à une intersection qui montre le Paternosterklippe à 1,2km et l’Ilsestein à 2km (rond rouge). La route est large, le panorama est magnifique !

J’arrive au Paternosterklippe, des rochers en granite au bord de la falaise.

Il y a plusieurs légendes autour de la « falaise du Notre-Père », dont une à propos de nonnes qui se seraient enfuies d’un monastère suite à une attaque, et qui se seraient signées ici avant de se jeter dans le vide. Pas très réjouissant… En tout cas, la vue sur le Brocken et la vallée est superbe.

Attention, ici il n’y a pas de barrière en métal pour vous empêcher de tomber, alors soyez prudents lorsque vous montez sur le gros rocher…

Ilsestein, le rocher de la rivière Ilse

J’ai continué le trajet en direction de l’Ilsestein, la dernière étape de cette randonnée.

Il y a une petite baraque qui vend à boire et à manger, et juste à sa gauche, le sentier de l’Ilsestein. Il s’agit de nouveau d’une formation en granite, qui surplombe la rivière. Mais elle est différente des autres, car ici le bloc rocheux est plus gros, et il y a plusieurs chemins pour l’explorer. J’ai pris à gauche pour descendre un peu et me rapprocher de la croix et de son point de vue sur le Brocken.

Ensuite je suis descendue de l’autre côté du bloc : je suis partie du principe que s’il y a des barrières en métal, c’est qu’on a le droit d’y aller. Même s’il faut s’agripper à des racines et poser le pied sur des tous petits rochers pour descendre en marche arrière, ahah.

De là, on a une belle vue sur la vallée en direction de Ilsenburg, mais elle est encore plus belle quand on remonte sur le promontoire. Y’avait juste un peu de vent…

Ça a été mon endroit préféré de la rando ! La grenouille était cool aussi, mais l’Ilsestein mérite largement un arrêt !

green trees on mountain under white clouds during daytime

Retour au parking

Voilà, j’ai récupéré le 9ème tampon dans mon carnet, il est temps de redescendre. J’ai suivi la grande route, puis au niveau du croisement après le virage, j’ai poursuivi à droite. Juste au niveau du grand panneau avec des explications, j’ai pris le tout petit chemin qui descend à gauche dans la forêt. C’est parti pour la descente !

J’ai ensuite traversé le pont et remonté sur la gauche le long de la rivière, pour arriver au parking Wanderparkplatz. Et je me suis écroulée dans la voiture, heureuse de cette journée, mais en me demandant si j’avais encore mes pieds, ahah !

Détails techniques et infos

– Boucle de 31,4km, qui peut être raccourcie/rallongée car de nombreux chemins de croisent dans le parc.
– Dénivelé de 793 m
– Départ et arrivée au parking « Wanderparkplatz » de Ilsenburg. Le parking est payant, 3 euros la journée.
– 7h35 de déplacement, 9h30 avec les arrêts (dont le pique-nique et une pause boisson rafraichissante à la Gasthaus)
– possibilité de se restaurer / boire à la Gasthaus Plessenburg (se renseigner s’il est ouvert). Pour info, j’y suis arrivée au bout de 7h de marche.
– Prévoyez donc assez d’eau pour tenir jusque-là, et votre pique-nique
– Je vous recommande de bonnes chaussures de rando et un pantalon clair : au cours de la rando, j’ai dégagé 2 tiques qui se promenaient sur mon pantalon, arghhh !
– Le réseau ne passe pas toujours dans le parc, donc prévoyez une carte papier, ou faites une photo de la carte présente sur le panneau du parking.
– Il y a des panneaux de direction à chaque intersection, et les marquages sont clairs.

Contactez-moi si vous voulez mon fichier .gpx.

Je vous mets ici mes captures d’écran de Strava. Autrement, j’ai fait cette carte interactive avec mes randonnées dans le Parc National du Harz.

A bientôt, pour la suite de mes aventures dans le Harz ! 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *