Randonnée depuis Königstein, avec visite de la forteresse (Suisse saxonne, Allemagne)

randonnée konigstein
Imaginez une mesa de 240m, avec une forteresse de 9,5 hectares à son sommet… Le Königstein domine l’Elbe et la Suisse saxonne depuis le Moyen-Age ! Après sa visite, je suis rentrée par une belle randonnée à travers la forêt et les roches saxonnes. Et j’ai craqué dans une chocolaterie !

  Randonnée et visite de la forteresse du Königstein

Informations sur le voyage

Topo de la randonnée

  • Pays : Allemagne
  • Massif : Suisse saxonne
  • Difficulté : Moyenne
  • Distance : 18,4 km
  • Dénivelé positif : 513 m
  • Informations supplémentaires : Neige possible, Accessibles aux enfants, Vestiges, Panorama, Parking, Accès en train, Accès en bus

En route pour Königstein !

Outre les nombreuses randonnées à faire en Suisse saxonne, les visiteurs peuvent admirer de magnifiques pitons rocheux et visiter des endroits uniques chargés d’Histoire. C’est le cas de la gigantesque forteresse de Königstein, qui occupe toute la surface d’une mésa située en bord de l’Elbe. Cette forteresse, on la voit de partout, et elle m’avait semblé bien impressionnante vue depuis le Lilienstein, lors de ma randonnée de la veille.

randonnée konigstein

Me voilà donc partie, sous un ciel menaçant mais une grosse chaleur, pour visiter cet endroit emblématique et très touristique. Si vous avez lu mes deux précédents carnets, vous savez déjà que je logeais dans une pension à Stadt Wehlen, également située en bordure de l’Elbe. D’ici, il y a plusieurs façons de rejoindre Königstein : des chemins de randonnées qui coupent à travers la forêt et les (petites) montagnes, ou une piste cyclable goudronnée le long de l’Elbe, ou encore le train. La piste cyclable, je l’avais déjà empruntée la veille lors de ma randonnée pour le Lilienstein et franchement je déconseille si vous êtes à pieds : c’est long et ennuyant. J’ai donc décidé de me rendre au village de Königstein par le train, de monter à pieds à la forteresse, et de rentrer par un des chemins de randonnée.

A Stadt Wehlen, j’ai pris le Fähre, la navette fluviale, pour rejoindre la gare de l’autre côté de l’Elbe.

ruines du chateau Königstein

J’ai pris mon billet directement sur le bateau : 2,5 euros la traversée combinée au S-Bahn (train) pour Königstein. Il y a des trains toutes les 30min entre 5h et 23h, et si vous voulez les horaires précis, il suffit d’aller sur le site de la VVO.

Le village de Königstein et la montée à la forteresse

Arrivée à Königstein, j’ai pris à droite en sortant de la gare, pour me diriger vers le centre-ville. Si vous êtes en voiture, il y a une route qui monte directement au grand parking, situé aux pieds des remparts de la forteresse. Si comme moi vous êtes à pieds, vous avez deux options : prendre le « petit train » sur la place centrale, ou monter à pieds. J’ai pris l’option numéro 2, et ça a été ma séance cardio de la journée, ahah !

Après 5 minutes de marches, j’étais déjà perdue, car j’avais raté un panneau de direction : je me disais bien que marcher en bordure d’une route, ce n’était pas normal… Et apparemment c’était flagrant, car une dame m’a interpelée depuis sa fenêtre, pour me remettre dans le bon sens, ahhahahaha. Bref, de retour au centre-ville, je suis montée en direction de l’église, et j’ai suivi le chemin qui continue de monter sur la droite. Ici, le panneau indique que la forteresse (Festung) se trouve à 45 minutes de marche.

Le chemin est étroit, ça monte pas mal. Je suis arrivée à un espace dégagé où j’ai fait une petite pause, et profité de la vue sur l’Elbe et le Lilienstein.

ruines du chateau Königstein

Puis ça continue de monter dans les bois, par un escalier fait avec des rondins, puis par un chemin. Et finalement, j’ai atteint le bas des remparts !

Visite de la forteresse de Königstein

Un peu d’Histoire

La première mention du nom « Rocher du Roi » (Königstein / lapis regis) est apparue en 1241. Le château fort qui s’y trouvait a été transformé en couvent entre 1516 et 1524, et c’est en 1563 que les premières prémisses à la construction de la forteresse ont été faites, avec le creusage du puits. La forteresse s’est développée au fil du temps, et en 1588, le premier prisonnier d’Etat y est enfermé. L’endroit sera ensuite utilisé principalement comme prison d’Etat, jusqu’en 1922, mais également comme refuge pour la population et le roi de Saxe pendant les guerres… Elle continuera d’être utilisée comme camp de prisonniers de guerre jusqu’en 1945, puis est transformée en musée en 1955.

 

La forteresse aujourd’hui

Aujourd’hui la forteresse de 9,5 hectares est principalement un grand musée, axé sur l’Histoire militaire de la région. Les remparts font plus de 2km de long et offrent des points de vue magnifiques sur les Monts Métaliffères, le parc national de la Suisse saxonne, et la vallée de l’Elbe. A l’intérieur, se trouvent de nombreux bâtiments : maisons d’officiers, casemates, poudrière, mais également un hôpital et une église. Plusieurs de ces bâtiments sont le siège d’expositions permanentes. Il y a également une grande zone forestière et un jardin.

J’ai pris cette photo en Octobre, lors du trek du Malerweg, qui fera l’objet d’un prochain carnet. Difficile d’imaginer qu’il y a des grands bâtiments là-haut : entre la roche et les arbres, la forteresse se laisse à peine deviner.

ruines du chateau Königstein

 

Organisation / tickets et tarifs

Il faut compter au moins 2h de visite, et facilement 3 à 4h si vous voulez voir toutes les expositions. Les billets se prennent à un préfabriqué, en bas des remparts : 12 euros pour les adultes, 9 euros en tarif réduit et pour les enfants, et gratuit en dessous de 6 ans. Les visites sont ouvertes de 9h à 18h en été, et de 9h à 17h en hiver. Il y a possibilité de faire une visite guidée (allemand, anglais ou tchèque), et de prendre un audioguide (grand choix de langues, dont le français). Sachez également que des aménagements ont été faits pour les personnes à mobilité réduite et en fauteuil roulant. Je vous renvoie à la page officielle de la forteresse pour les détails 😉.

Une fois les billets pris, on accède à la forteresse par la gauche. Le chemin est pavé, ça monte, et on passe par la porte avec la tête de la Méduse.

Sur la place, j’ai pris à droite, en direction d’un long bâtiment, l’ancienne caserne, qui abrite le magasin de souvenirs. Là, j’ai pris l’audioguide à 3,5 euros, et on m’a remis un petit plan avec plein de numéros… J’ai vu de suite que j’allais avoir du mal à faire une visite organisée, vu les emplacements et le nombre de choses à voir. J’ai donc décidé de me promener au feeling, d’entrer un peu au hasard, et de faire le tour des remparts. Je n’ai vu qu’à la fin qu’il existe un dépliant avec une suggestion de circuit, en vente à quelques euros à la boutique…

Quelques bâtiments et expositions

  • Fort de la Madeleine / Dépôt de provisions (Magdalenenburg / Proviantmagazin)

J’ai commencé par le fort de la Madeleine, situé juste à côté de l’ancienne caserne. Il a été construit en 1621, pour loger la Cour, puis servir de dépôt de provisions.

La partie basse servait de cave, et a abrité un tonneau géant de 238 000 litres !

ruines du chateau Königstein

Aux étages, il y a une exposition sur les réceptions organisées au fort de la Madeleine, avec les registres d’époque et des anecdotes sur les invités prestigieux. Un système de casiers permet de laisser son sac et son appareil photo…

  • L’église de garnison (Garnisonskirche)

Juste derrière le fort de la Madeleine, se trouve l’église de garnison. N’hésitez pas à entrer, l’intérieur est mignonnet !

  • Les casernes de guerre (Kriegskaserne)

Il y a plusieurs casernes sur le site, et on ne les voit pas au premier abord : elles sont recouvertes de terre et d’herbe, et seules les cheminées dépassent. C’est en faisant le tour qu’on découvre les portes d’accès.

  • La place d’exercice (Exerzierplatz)

En descendant vers la pointe sud-ouest, on arrive à un espace dégagé : la place d’exercice, aménagée en 1892. De là, on peut voir une baraque en bois (Mannschaftsbaracke, 1899) qui servait d’hébergement pour les soldats.

Juste à côté se trouvent les écuries et la maison du commandant, ainsi que le jardin du commandant (Kommandantengarten).

Il y a également la maison du trésor et la maison du puits, qui se visitent et où il est expliqué leur fonctionnement.

ruines du chateau Königstein

Le tour des remparts

Après avoir flâné un peu et visité quelques bâtiments, j’ai entamé le tour des remparts : il y a plus de 2km de balade à faire, avec de très beaux points de vue ! J’ai commencé au-dessus de la porte d’entrée, puis je suis allée vers la tour de guet datant de 1601.

En allant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, on voit d’abord le côté sud, avec ses collines vertes. Malgré la pluie, la vue était spectaculaire !

C’est ici qu’on se rend compte de la hauteur de la forteresse : avec son découpage cisaillé, plusieurs recoins permettent d’admirer la roche et les remparts.

Après avoir passé le « nez du roi », la partie saillante la plus à l’Est, les remparts longent le fleuve de l’Elbe sur la partie nord. Pour moi, c’est le plus beau panorama !

La pluie et les nuages étaient toujours là, et par moments l’atmosphère était très mystique. Comme quand le brouillard a commencé à manger le Fort Frédéric (Friedrichsburg), ce petit bâtiment jaune sur la photo.

Bâti en 1589, il s’agissait à l’origine d’une tour de guet avec une salle des fêtes à l’étage. En 1731, elle a été transformée en pavillon baroque, et peut être louée de nos jours pour des occasions particulières.

La vue sur la vallée de l’Elbe est très sympa et j’imagine qu’elle vaut encore plus le coup quand il fait beau ! En tout cas, c’était impressionnant de voir le Lilienstein, cette montagne à sommet plat où j’avais randonné la veille.

Le chemin de patrouille

Il est également possible de faire le tour de la forteresse par le Chemin de Patrouille (Patrouillenweg), qui passe au pied des remparts. Ici, pas besoin de ticket : l’accès est gratuit et commence au bout du grand parking. Bien que le chemin soit tracé et balisé, il y a des mises en gardes contre d’éventuelles chutes de pierres. Je ne l’ai pas fait lors de ma visite en Août, mais j’y suis passée quelques mois plus tard, en Octobre. On se sent tout petit face à cette roche gigantesque, mais on n’a malheureusement pas les points de vue panoramiques que je vous ai décrits plus haut.

Randonnée de Königstein à Stadt Wehlen

Par où rentrer ?

Après cette visite, j’ai décidé de rentrer à Stadt Wehlen en faisant une randonnée. Il y a énormément de chemins de rando dans la région, donc il y avait plusieurs options. En plus, il y a une gare dans chaque village le long de l’Elbe : il est possible d’adapter la longueur de la rando, et de faire le reste en train, que ce soit en direction de Pirna (pour aller à Stadt Wehlen) ou de Schöna (pour retourner à Königstein). Ici, j’ai suivi les conseils de mon hôte à la pension : passer par le chemin avec le rond rouge, et m’arrêter en route dans le village de Thürmsdorf et sa chocolaterie (hummm). Oui, tout à fait : rando et chocolat sont compatibles !!

De la forteresse à Thürmsdorf

En sortant de la forteresse de Königstein, j’ai pris le chemin de randonnée sur la droite, en suivant la balise à rond rouge, et la direction de Thürmsdorf. Le chemin est large et descend à travers la forêt.

Au croisement, il faut prendre à gauche. Parfois, la balise rouge n’est plus indiquée, mais il suffit de suivre les panneaux « Malerweg ». Arrivée dans une zone dégagée et plate, j’ai jeté un coup d’œil en arrière : il y a une vue sympa sur la forteresse.

Le chemin passe dans un tunnel sous la route, et il est bien indiqué « Thürmsdorf », avec la balise correspondante. Là c’est un peu plus étroit, on est en plein dans la forêt.

Il y a un moment où il faut traverser la route, puis on repart sur un chemin qui descend, avant de… remonter (sinon c’est pas fun).

Ensuite on récupère le goudron : c’est la route qui mène au village. J’ai pu voir le sommet du Lilienstein dépassant les collines.

Ça m’a paru un peu long, mais j’ai fini par arriver au croisement avec la rue « Am Schloßberg », et j’ai pris à droite. Juste au bout de cette petite rue, se trouve le château « Thürmsdorfer Schloß ». Et juste avant le château, sur la gauche, se trouve… la chocolaterie Adoratio !

C’est assez incongru de trouver une chocolaterie dans un tout petit village, perdu au milieu de nulle part… Ils ont un jardin avec des tables et des parasols, mais vu qu’il pleuvait toujours et qu’il y avait déjà du monde, je n’ai pas pu en profiter. Avec le covid, pas moyen de s’assoir aux quelques tables qu’ils ont à l’intérieur… Pas de chocolat chaud ☹ Alors je me suis rabattue sur la partie « boutique » : c’est tout petit, mais il y a du choix, et je confirme que le chocolat est bon 😊

Option à Thürmsdorf : le mausolée

En sortant de la chocolaterie, je me suis retrouvée en face du château, qui ressemble plus à une grande bâtisse. J’ai suivi la balise du point rouge sur la gauche, mais j’ai découvert 2 mois plus tard qu’il y a un endroit très intéressant à voir sur la droite, à seulement 800 mètres.

Le mausolée Biedermann est très joli en soi, et situé au bout d’une belle allée entourée d’arbres. Mais mon gros coup de cœur, c’est la vue qu’on a quand on en fait le tour. Situé en hauteur, on surplombe la vallée de l’Elbe, et on a une vue magnifique sur la forteresse de Königstein, et sur le Lilienstein. Ça vaut vraiment le déplacement, surtout si vous y allez à l’automne !

De Thürmsdorf à Götzingerhöhle

A la sortie de la chocolaterie, j’ai donc pris à gauche, en suivant toujours le point rouge. On repart sur des petits chemins dans la forêt.

J’ai fait le tour de l’étang, où il y a une table abritée pour un pique-nique. J’avoue qu’à cet endroit-là, j’ai cru que je m’étais perdue… Il y a plusieurs chemins, et j’ai eu un peu de mal à trouver la balise, qui est en fait peinte sur les arbres. Après avoir traversé la route goudronnée (attention aux voitures !), j’ai retrouvé le panneau de direction, indiquant la grotte de Götzinger (Götzingerhöhle) à 10 minutes.

Wilhelm Leberecht Götzinger était un des premiers naturalistes à explorer les beautés naturelles de la Suisse saxonne. En hommage, cette grotte, par laquelle passe le chemin, porte son nom. Les rochers sont très impressionnants !

Ensuite, il y a un petit passage avec des escaliers…

Option après la grotte : le Kleiner Bärenstein

Après avoir encore marché un peu, je suis arrivée à un croisement, avec un panneau indiquant Naundorf à gauche (20 min), et le Kleiner Bärenstein à droite (15 min). Comme il pleuvait et que j’étais déjà bien fatiguée de toutes mes randos, je ne me suis pas posé de questions et j’ai suivi la balise en direction de Naundorf. Mais si c’était à refaire, j’irais quand même jeter un œil au Kleiner Bärenstein, ahah ! C’est une petite montagne à sommet plat, donc j’imagine qu’il y a des points de vue intéressants. Ce « rocher du petit ours » fait partie de l’ensemble « Bärenstein », dans lequel se trouve également le « rocher du grand ours » (Größer Bärenstein).

De Götzingerhöhle à Naundorf

Du coup, j’ai pris à gauche en direction du village de Naundorf. J’ai marché encore un peu dans la forêt, puis le chemin arrive dans un espace dégagé et traverse les champs.

Ensuite, il y a un peu de goudron quand on atteint le village, mais rapidement, on repart à travers champs sur la droite. A noter : ici la balise devient un trait rouge 😉

De Naundorf à Stadt Wehlen

Ça descend doucement dans les champs, puis j’ai retrouvé un passage bien sympa à travers les bois.

Ensuite, le chemin est fait d’herbe, et est super étroit : coincé entre une clôture électrique (il y a des chevaux) et une partie sauvage avec des orties. Comme il pleuvait, il y avait pas mal de boue au milieu, mais c’est là que j’ai décidé de marcher pour ne pas me faire (trop) piquer les jambes… Disons que c’est la seule et dernière fois que je fais une rando en corsaire : qu’il fasse chaud ou pas, à partir de maintenant ça sera pantalon tout le temps, lol.

Plus loin, on retrouve de nouveau le goudron, et la ville de Stadt Wehlen est bien indiquée. Le petit chemin pavé descend jusqu’en ville.

J’ai traversé la voie de chemin de fer, pris le Fähre pour traverser l’Elbe (1,5 euros) et j’ai été faire un tour sur la place centrale. Et peut-être que je me suis arrêtée à la manufacture de bonbons, avant de rentrer à la pension… Qui sait 😉

Logement

Je logeais à la Pension Am Nationalpark, à Stadt Wehlen : bonne localisation, confortable, personnel au top, grand buffet pour le ptit dej, et possibilité de panier repas pour le midi. Vous trouverez plus de détails dans mon carnet relatif à la randonnée pour le Bastei.

Détails techniques sur la randonnée

– Boucle de 18,4 km depuis Stadt Wehlen + une partie en train
– Dénivelé de 513 m
– J’ai mis 5h en déplacement, et 8h26 avec les pauses, dont la visite de la forteresse et la longue pause déjeuner (restaurant dans la forteresse : hors de prix, mais j’étais à l’abri de la pluie un petit moment).

Contactez-moi si vous voulez mon fichier .gpx.
Je vous mets ici mes captures d’écran de Strava. La ligne droite, c’est quand j’ai mis sur pause pour la partie en train. Autrement, j’ai fait cette carte interactive avec mes randonnées et balades en Suisse Saxonne.

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