Trek sur le tour du Queyras
Informations sur le voyage
- Durée : 6 jours
- Nombre de voyageurs : En Famille
- Budget par personne : environ 250-300 euros €
- Budget utilisé pour :
- Logement
- Food & drinks
- Itinéraire : 1 - De Ceillac à Saint-Véran 2 - De Saint-Véran au refuge Agnel 3 - Du refuge Agnel à Abries-Ristolas 4 - D'Abries au refuge des Fonds de Cervières 5 - Des Fonds de Cervières au refuge de Furfande 6 - De Furfande à Ceillac
- Logement(s) recommandé(s) :
- Gite l'Estoilies
- Refuge Agnel
- Gite Abries-Le Villard
- Refuge des Fonds de Cervieres
- Refuge de Furfande
Jour 1 : De Ceillac à Saint-Véran
Informations sur l’étape :
- Distance : 12,7 km
- Dénivelé : + 1090 m / – 880 m
- Col des Estronques : Alt. 2651 m
Journal de l’étape :
Départ de Ceillac (alt. 1640 m), on dépose la voiture le long d’un champ où l’on suppose que d’autres randonneurs ont garé la leur. On lace nos bottes de rando, on enfile nos sac à dos et ça y est, c’est parti !
Nos paquetages pèsent 11kg pour mon père et 13kg pour moi (j’ai décidé de garder ma tente et mon matelas de sol dans mon sac, au cas où on aurait un soucis avec les refuges ou si on arrivait pas à finir la double étape du 5e jour). J’ai déjà l’habitude de porter un sac à dos de ce poids puisque je m’étais entraînée en l’emportant avec moi pour des randos d’une journée. Reste à savoir comment je le supporte sur plusieurs jours d’affilée.
On démarre enfin notre petit périple. On entame notre première montée direction le Col des Estronques, 1 km de dénivelé positif sur 7,7km. On avance à notre rythme, tranquillement on s’adapte au poids dans notre dos, on prend plusieurs petites pauses pour se reposer et admirer les différents paysages.
Au cours de la montée je me rends compte petit à petit, d’une belle différence entre mes randos au Québec et celle ci : l’attitude ! Même si l’on se trouve qu’en moyenne montagne, je ressens un peu le manque d’oxygène et j’ai un peu plus de mal à trouver mon souffle que d’habitude. Il va falloir que je m’y habitue car on va monter tous les jours et passer des cols à plus de 2800m.
Une fois le col passé, nous descendons vers Saint-Véran (situé à 2042 m d’altitude) où nous passerons la nuit au Gîte de L’Estoilies.
Jour 2 : De Saint-Véran au refuge Agnel
Informations sur l’étape :
- Distance : 13,5 km
- Dénivelé : + 1040 m / – 360 m
- Col de Chamoussière : Alt. 2884 m
Journal de l’étape :
Le temps est couvert ce matin au réveil. En regardant la météo la veille au soir, on s’est rendu compte qu’il annonçait de la pluie pour l’après-midi.
Aujourd’hui nous devons passer par des passages de pierriers qui peuvent être dangereux en cas de brouillard ou de pluies fortes. On décide donc de partir tôt et d’essayer d’arriver au refuge avant la pluie. On s’avance donc d’un bon pas pour cette 2e étape.
On passe le col de Chamoussière situé à 2884 m d’altitude. Mon respiration va un peu mieux mais je ressens encore un peu le contrecoup de l’altitude. La vue depuis le passage du col est à couper le souffle (ce jeu de mot est volontaire et assumé, uhuhuh). Les nuages s’accrochent aux sommets et créent une ambiance très dramatique.
On peut déjà apercevoir le refuge Agnel en contrebas, on entame donc la descente dans le pierrier et on espère devancer le mauvais temps. Pari réussi, on a juste le temps de commander une petite bière chacun et une demie heure plus tard, la pluie est là et restera jusque dans la nuit. On peut même apercevoir un peu de neige au col Agnel, qui marque la frontière avec l’Italie.
On voit arriver au compte goutte toutes les personnes qui n’ont malheureusement pas échappé à l’averse. Tout le monde se met donc à suspendre son matériel comme il peut au plus proche des poêles à bois en espérant que tout soit sec pour le lendemain.
C’est dans la grande salle à manger (la capacité du refuge est de 80 personnes), que nous apprécieront un souper simple mais chaud et réconfortant. Ce soir sera notre première nuit en dortoir de refuge.
Jour 3 : Du refuge Agnel à Abriès
Informations sur l’étape :
- Distance : 18,9 km
- Dénivelé : + 390 m / – 1420 m
- Col Vieux : Alt. 2806 m
Journal de l’étape :
Ce matin le brouillard nous accompagne dans notre montée pour le Col Vieux. On ne voit pas à 5m. J’espère qu’il va se dissiper plus tard dans la journée.
L’ascension n’est pas très longue, notre journée sera principalement une longue descente jusqu’au village d’Abriès-Ristolas, mes genoux vont souffrir un peu malgré les bâtons de marche .
Quelques minutes après être passé de l’autre côté du col, la brume commence à se lever et dévoile le lac Foréant. Alors qu’elle glisse sur la surface du lac, elle laisse apercevoir la vallée vers laquelle on se dirige cet après-midi.
La vue est magnifique, et ces nuages qui s’accrochent aux montagnes créent définitivement une ambiance lourde que j’adore. On prend une petite pause contemplation et café instantané pour se réchauffer.
Un peu plus loin, on entend les aboiements d’un patou. En cherchant bien, on entrevoit une petite tache blanche au loin qui semble garder quelques moutons. Lui nous a senti et entendu depuis un bon moment. Il nous avertit de ne pas rester trop longtemps dans les parages. Ces chiens de bergers ne sont généralement pas agressifs mais peuvent être très protecteur de leur troupeau si nécessaire. Nous continuons tranquillement notre chemin pour éviter toute rencontre avec le patou.
Le long du chemin on entrevoit quelques marmottes bien nourries et déjà prêtes pour l’hiver. Une fois dans le creux de la vallée, le ciel s’est bien dégagé. Nous arrivons au Gîte Abriès-Le Villard en milieu d’après-midi où l’on fête notre moitié d’aventure avec deux bonnes crêpes.
Jour 4 : D'Abriès au refuge des Fonds de Cervières
Informations sur l’étape :
- Distance : 14,5 km
- Dénivelé : + 1310 m / – 830 m
- Col du Petit Malrif : Alt. 2830 m
Journal de l’étape :
Nous commençons notre journée alors que le soleil n’a pas encore passé la chaîne de montagnes. Je supporte bien volontiers ma tuque et mes gants le temps que les rayons du soleil arrivent et commencent à nous réchauffer.
On emprunte le chemin du calvaire d’Abriès et nous passons par un tout petit hameau composé de 4 ou 5 petites habitations, dont l’une d’elle est gardée paresseusement par un chien qui profite des premiers rayons du soleil. Y a t-il des personnes qui vivent encore ici ?
On continue notre progression le long du torrent du Malrif, avant d’entamer la longue montée vers le lac du grand Laus. Les Mélèzes laissent peu à peu place à une steppe d’herbe jaunie par le soleil et l’altitude, et chacun de nos pas fait voler des dizaines de sauterelles dans tous les sens. C’est incroyable d’en voir autant !
Je trouve la montée vers le lac vraiment difficile aujourd’hui, je ne sais pas si c’est la fatigue des 3 jours précédents ou si la pente est vraiment raide sur ce tronçon. Je m’arrête souvent quelques instants pour donner un peu de répit à mes mollets et contempler ces grandes étendues montagneuses. Je ne m’en lasse pas, c’est beau.
Ça y est, on arrive enfin au lac ! On se pose une dizaine de minutes sur la berge, la couleur du lac passe d’un bleu profond à un bleu turquoise en l’espace de quelques minutes. C’est magique !
Je cherche du regard la suite du trail. On arrive pas à le voir depuis là où nous sommes posés, mais on suppose à notre grand désespoir qu’il va falloir passer dans le pierrier en face pour atteindre le col. Ces 300 derniers mètres de montée sont longs et difficiles. Je galère, mais un pas après l’autre je monte doucement mais sûrement.
Une fois arrivé sur la crête, une vue à 360 degrés se dégage tout autour et permet de voir les deux vallées de chaque côté. La variété des paysages tout au long d’une seule journée ne cesse de m’épater.
On redescend sur l’autre versant en passant par un autre pierrier. Ce genre de passage est vraiment traitre, il faut vraiment regarder où l’on pose chaque pied.
Pause lunch le long du torrent Pierre Rouge et on finit tranquillement notre descente vers les Fonds de Cervières en milieu d’après midi où l’on passera la nuit.
Avant le souper, on discute un peu avec d’autres randonneurs, et on parle de notre double étape du lendemain. Deux personnes, souhaitant finir le tour un jour plus tôt, on leur propose de se joindre à nous pour les 2 dernières étapes du parcours. On leur donne donc rendez-vous le lendemain matin si elles sont toujours intéressées. Ce soir, nous partageons notre dortoir avec un couple de randonneurs de 71 et 72 ans, qui font un trek de 14 jours qui passe par le GR58 et l’Italie. J’espère avoir la même condition physique qu’eux quand j’aurais leur âge, je suis vraiment admirative.
Jour 5 : Des Fonds de Cervières au refuge de Furfande
Informations sur l’étape :
- Distance : 26,1 km
- Dénivelé : + 1790 m / – 1480 m
- Col de Péas : Alt. 2629 m
- Col de Furfande : Alt. 2500 m
Journal de l’étape :
C’est une journée intense qui s’annonce, deux cols à passer, une double étape avec une petite variante qui permet de relier les deux. On entame donc cet avant-dernier jour de randonnée en compagnie de deux autres randonneurs rencontrés la veille.
On montre doucement vers le col de Péas, le passage est un peu moins spectaculaire que les précédents, étant assez large et plat, les points de vue sont moins marqués. Et puis on a beaucoup de kilomètres à avaler aujourd’hui, on ne s’attarde pas très longtemps.
On se dirige direction Arvieux, où notre variante nous fait passer par le hameau Les Maisons et le centre du village d’Arvieux. Ce bout de chemin longe la route goudronnée et n’est pas super intéressant. Originalement le GR58 passe par l’Aiguillette et la Chalp avant de se rediriger vers Arvieux et puis Furfande, étape qu’on a raccourcie en coupant directement à travers Arvieux pour rejoindre le refuge de Furfande.
On arrive en début d’après- midi au centre du village, le soleil tape fort, on décide de continuer et d’aller chercher l’ombre des mélèzes pour nous rafraîchir un petit peu. Il nous reste 8km à parcourir jusqu’au refuge mais on doit surtout gravir 1000m de dénivelé positif jusqu’au col de Furfande. Pour cette 2e partie de journée on a tous du mal, on a déjà 18 km dans les pattes, on s’encourage à tour de rôle et on fait en sorte de marcher tous ensemble pour ne laisser personne derrière en galère.
Lorsqu’on arrive enfin les 4 au deuxième col, c’est avec un grand soulagement et un peu de fierté qu’on aperçoit le refuge en contrebas. On a réussi notre double étape ! Fatigués, mais on est là !
Le refuge est situé à un emplacement idyllique entouré de toutes ces montagnes ! Le bâtiment n’est pas très grand, mais très chaleureux et les hôtes sont super sympathiques.
J’apprécie pleinement la douche solaire extérieure avec panorama sur les crêtes. Quel luxe !
Nous passons notre dernière soirée sur le GR58 en compagnie de nos deux compagnons de voyage ainsi que d’un autre randonneur croisé plus tôt sur le parcours. Cette dernière soirée fort agréable est ponctuée de rires, d’anecdotes, d’observation des étoiles et de tournées de Genepis. Que demander de plus !
Jour 6 : Le retour jusqu'à Ceillac depuis Furfande
Informations sur l’étape :
- Distance : 17,7 km
- Dénivelé : + 1080 m / – 1780 m
- Col de Bramousse : Alt. 2251 m
Journal de l’étape :
Encore une belle étape pour notre dernière journée sur le GR58. On se met en route accompagné par le lever du soleil. C’est une longue descente de plus d’un kilomètre jusqu’au village de Bramousse qui nous attend et qui va beaucoup sollicités les genoux et les mettre à mal.
Une fois arrivés au creux de la vallée, on remonte pour notre tout dernier col. A mi-chemin on croise la route un troupeau de vaches qui se dirige avec grand entrain vers l’abreuvoir. On s’écarte suffisamment de leur trajectoire pour ne pas les déranger mais on prend quelques instants pour les observer.
On arrive finalement au col de Bramousse après un dernier effort mais pas le moindre, on se pose tous les 4 et profitons de cette dernière vue avant l’ultime descente vers Ceillac. Je suis déjà un peu nostalgique en voyant que cette aventure touche déjà à sa fin.
On redescend tranquillement vers Ceillac, là où nous avons commencé il y a 6 jours. La boucle est bouclée.
Je viens de compléter mon premier GR, je suis fatiguée mais super fière de ce que je viens d’accomplir et bien contente que mon père m’ait suivi dans l’aventure. J’ai rencontré des gens adorables et j’ai découvert une région de France magnifique que je ne connaissais pas. Je me souviendrais longtemps de mon Tour du Queyras.