Merveilleuse Cappadoce

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La Cappadoce regorge de paysages extraordinaires : maisons troglodytes, cheminées de fées, vallées… Un paradis pour les randonneurs ! On en prend plein les yeux, mais en plus, on goûte à l’incroyable hospitalité turque. Je vous livre notre expérience inoubliable de 5 jours dans cette belle contrée. Suivez-moi !

  Carnet de voyage : la région du Cappadoce

Informations sur le voyage

  • Durée : 5 jours
  • Nombre de voyageurs : Entre ami(e)s
  • Budget par personne : 450 euros (montgolfière et location voiture incluses) €
  • Budget utilisé pour :
    • Logement
    • Activités
    • Visites
    • Food & drinks
  • Itinéraire : Jour 1 : Uçhisar (randonnée) Jour 2 : circuit rouge (Uçhisar et Zelve) Jour 3 : circuit vert (Kaymaklı, Ihlara, Sélime) Jour 4 : circuit bleu (Mustafapaşa, Keşlik, Soğanlı) Jour 5 : Uçhisar
  • Logement(s) recommandé(s) :
    • Anatolia Raymonde Cave House, à Uçhisar

Bienvenue en Cappadoce !

En Juin 2019, ma meilleure amie et moi avions un voyage professionnel prévu à Sivas, dans le nord-est de la Turquie. Nous avons décidé d’étendre le séjour pour découvrir la Cappadoce ensemble. Pour planifier notre voyage, nous nous sommes servies du guide du Routard (sur la Turquie en général) et de quelques blogs.

Bien qu’il y ait clairement des problèmes d’échelle, et que ça ne soit pas une carte routière, elle permet au moins de se repérer et de placer les sites majeurs les uns par rapport aux autres. Du coup, je vais essayer de vous mettre le plus de détails possibles pour vous y retrouver, et je ferai une partie « guide pratique » en fin de récit 😉 Et comme je fais toujours des articles de 3km de long, je vous mets le détail des randos sur des articles à part.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a 3 circuits touristiques en Cappadoce, nommés par la couleur qu’ils ont sur la carte (si vous dites « aujourd’hui je fais le circuit rouge », tout le monde sait de quoi vous parlez) :
– le circuit rouge est le plus touristique, et considéré comme le cœur de la Cappadoce, avec les attractions majeures à visiter (vallées avec cheminées de fée, maisons troglodytes). Du coup c’est la zone idéale pour se loger, car tout est relativement accessible. La contrepartie, c’est qu’il y a beaucoup de monde.
– le circuit vert est le circuit privilégié pour ceux qui souhaitent s’aventurer un peu plus loin dans la Cappadoce, à condition d’être motorisé (location de voiture ou réservation avec un guide). On y trouve des villes souterraines et la belle vallée d’Ihlara.
– le circuit bleu est beaucoup moins emprunté. Il passe à travers plusieurs petits villages où il est possible de visiter des églises et des mosquées. Le fait qu’il soit moins touristique permet d’être en contact avec la population locale et d’avoir une vision plus réaliste de la vie en Cappadoce.

Le plan détaillé de notre voyage s’est fait sur place, sur les recommandations de nos hôtes à la pension où nous logions : ils ont été d’une aide précieuse pour la logistique et nous ont donné plein de bons conseils !

Visiter Cappadoce
Flickr | Lost in Anywhere

 

1ère journée (après-midi)

1. Arrivée à Uçhisar

Notre première journée a débuté à Sivas, à 275km de la Cappadoce. Nous y avons loué une voiture, pour faire le trajet mais également pour être indépendantes une fois sur place. Un premier arrêt au point panoramique d’Ürgüp nous a mis dans l’ambiance : les colonnes à chapeau sont impressionnantes !

Nous sommes arrivées à Uçhisar en début d’après-midi, et nous avons posé nos valises à l’Anatolia Raymonde Cave House (anciennement Anatolia pension, http://www.anatoliapension.com/) : Ahmet et son fil Gökan nous ont chaleureusement accueillies 😊 Nous nous sommes senties comme à la maison, dans ce havre de paix, loin de l’agitation touristique, mais idéalement localisé.

Visiter Uçhisar
Flickr | Arian Zwegers

2. Randonnée dans la Vallée des Pigeons

Notre première exploration a été d’aller marcher dans la Vallée des Pigeons (Güvercinlik vadisi), nommée ainsi à cause de la présence de nombreux pigeonniers. L’accès est juste à la sortie Sud d’Uçhisar, donc facilement rejoignable à pieds, et de là, la vue sur le château (Kale) d’Uçhisar est magnifique !! Les châteaux ne ressemblent pas à ceux de chez nous 😉 Il s’agit d’un gros piton rocheux en tuf, semblant sortir de terre, qui a été creusé de galeries et vastes pièces.

C’était la fin d’après-midi (16h20), les températures étaient agréables, il n’y avait personne : parfait ! Nous avons suivi un petit chemin dans les herbes, avec des murs de roches de chaque côté. La balade est facile, agréable, et on peut explorer les quelques pigeonniers qui ne se trouvent pas trop haut.

Nous avons croisé des locaux qui travaillaient dans leurs vignes au fond de la vallée, nous sommes remontées sur un plateau qui nous a donné une vue d’ensemble, avant de redescendre dans la vallée. Au bout de 2h40, nous avions parcouru les 6,2 km qui nous ont emmenées jusqu’à la ville de Göreme. De là, nous avons pris un bus pour revenir sur Uçhisar.

Si vous voulez plus de photos et de détails concernant cette randonnée, vous trouverez les infos dans mon article dédié à la vallée des Pigeons.

a group of people standing on top of a grass covered hillside

2ème journée

1. Vol en montgolfière

Le lendemain, nous avons fait sonner le réveil à 3h15 !!! Ouille, ça a été difficile… Mais ça en valait la peine : nous voilà parties pour un vol en montgolfière au-dessus de la belle Cappadoce ! S’il y a un endroit sur terre pour faire un baptême de montgolfière, c’est bien ici !!

C’est un moment magique : nous avons survolé des paysages magnifiques pendant 1h, et nous avons assisté au lever du soleil en compagnie d’une centaine d’autres ballons. Un sentiment de paix et de sérénité, la façon parfaite de bien commencer la journée.

Si vous voulez plus de détails, n’hésitez pas à aller faire un tour sur mon article dédié à la Montgolfière en Cappadoce. 😊

De retour à la pension à 7h, nous avons redormi presque 3h, ahaha ! Du coup nous avons raté l’heure officielle du p’tit dej’, mais le propriétaire, Ahmet, nous a gentiment laissé accès à la cuisine pour qu’on se fasse un thé, et qu’on mange du pain, de la confiture et du fromage frais. Vraiment comme à la maison : c’était adorable de sa part !

man in brown shirt and black pants standing on green grass field during daytime

2. Randonnée dans la Vallée Blanche

Après les émotions du matin et une discussion avec Ahmet, nous sommes reparties en randonnée, dans la Vallée Blanche (Bağlıdere vadisi), également nommée officieusement Vallée de l’Amour. Elle part au nord d’Uçhisar et se termine sur la route entre Göreme et Çavuşin. Donc il n’y a pas de transport pour le retour, à moins rentrer en stop ou de faire l’aller-retour dans la vallée… Ahmet a encore une fois été d’une aide précieuse et d’une gentillesse incroyable : nous sommes allés à 2 voitures jusqu’à la sortie de la vallée, nous y avons laissé la nôtre, et il nous a ramenées au début du sentier proche d’Uçhisar !

Nous étions prêtes pour une rando de 4,8km (2h20), au fond d’une belle vallée, où nous n’avons croisé qu’un couple de randonneurs.

Il était déjà 12h30, et le soleil tapait fort : clairement, ce n’était pas le bon moment pour marcher au soleil… Mais il y a quelques passages sous des arbres et la possibilité d’explorer des cavités, donc nous avons pu profiter d’un peu d’ombre. Et nous avons vraiment apprécié la balade : la blancheur des roches, la multitude de petits chemins qui permettent d’explorer sans se perdre… Jusqu’au grand final, ces constructions rocheuses à la forme phallique, qui ont donné le nom de vallée de l’Amour.

La plupart des touristes ne font pas la rando, mais se rendent au point de vue panoramique qui donne sur cette clairière. Nous avons adoré la marche, mais si vous n’avez pas beaucoup de temps, sachez que cette option est aussi envisageable 😉

Si vous voulez plus de photos et de détails concernant cette randonnée, vous trouverez les infos dans mon article dédié à la vallée blanche.

 

3. Circuit rouge : Paşabağları

Nous avons récupéré la voiture vers 14h50 et nous sommes parties sur le circuit rouge. Nous n’avons pas fait la célèbre ville de Göreme et son musée en plein air (classé au patrimoine mondial par l’UNESCO). La raison principale, c’est que cette ville est extrêmement touristique, et qu’il y a tellement de monde qu’il est recommandé d’y aller à l’aube ou très tard le soir pour éviter la foule. Certes, nous avons « raté » des endroits décrits comme fantastiques et immanquables (je pense à la Dark Church, par exemple). Mais l’une comme l’autre, nous ne supportons pas la foule et préférons privilégier des endroits tous aussi beaux, mais plus tranquilles.

Alors c’est parti, nous nous dirigeons en direction de Paşabağları, site classé au patrimoine mondial par l’UNESCO. L’endroit est réputé pour avoir les plus belles cheminées de fées. En fait, le lieu est tellement accessible (5 min de marche depuis le parking), que c’est pris d’assaut. En plus, le chemin d’accès nous force à passer à travers de nombreuses boutiques de souvenir… Nous avons moyennement apprécié…

Il est surement possible de faire des randos, mais comme nous venions de marcher dans la Vallée Blanche et que nous y avions vu de belles formations rocheuses sans personne, nous n’avons pas eu envie de nous attarder ici, avec tout ce monde. Alors je vous mets juste une photo… de la gendarmerie à l’entrée du site 😉

 

4. Circuit rouge : Musée en plein air de Zelve

Nous avons donc continué la route jusqu’au musée en plein air de Zelve, situé dans une voie sans issue. Une alternative un peu moins fréquentée que celui de Göreme, et lui aussi inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO. Nous avons déjeuné (un peu tard lol) au petit restaurant juste à droite de la billetterie : une dame fait des gözlemes, des galettes turques typiques aux épinards et au fromage. Vous pouvez choisir d’autres garnitures aussi : un vrai régal !!

Au lieu de prendre un billet d’entrée pour visiter Zelve, nous avons opté pour la carte Pass-Museum, qui permet de visiter plusieurs sites et musées de la région. Je vous en reparle plus bas, dans la partie « informations pratiques ».

Réparti sur 3 vallées, Zelve est en fait un monastère où ont cohabité chrétiens et musulmans dès le 9eme siècle. Les maisons troglodytes étaient encore habitées dans les années 1950 ! Mais l’érosion en a fait une zone fragile, et les gens ont dû partir.

Régulièrement, il y a des panneaux avec la carte et le sens de visite : il suffit de suivre le chemin. Il y a également des panneaux explicatifs pour les différents lieux de vie et les églises. D’ailleurs, il y a toujours des peintures murales dans certaines églises troglodytes, et il est possible de rentrer dans certaines d’entre elles. Et même de faire une petite pause dans l’ombre et la fraicheur d’une des cavités 😉

Il y a un tunnel qui relie la 2ème et la 3ème vallée, mais l’accès était fermé quand nous y étions. Nous avons donc fait le tour par l’extérieur, en suivant le chemin. Néanmoins, prévoyez une lampe de poche si le tunnel est ouvert.

Nous y sommes restées 1h30, puis nous sommes rentrées à la pension vers 18h30.

3ème journée

1. Circuit vert : la ville souterraine de Kaymaklı

Le lendemain, nous nous sommes levées un peu plus tard : 7h… Nous avions prévu de faire le circuit touristique vert, qui commence par la visite de villes souterraines. Il y a en 36 en Cappadoce, la plus large étant celle de Kaymaklı, et la plus profonde étant celle de Derinkuyu. Les deux sont classées au patrimoine mondial par l’UNESCO, et se trouvent sur le circuit vert.

Sur les conseils de nos hôtes, nous allons à Kaymaklı : datant du 8ème siècle avant JC, cette ville a surtout servi de refuge plus tard aux chrétiens et immigrants persécutés. Quatre étages sur les 8 sont visitables : chaque étage était destiné à une classe sociale, les plus riches étant au plus près de l’air libre, et les immigrants plusieurs étages en dessous. Des chambres, une cuisine, une étable, des églises et des pièces pour stocker la nourriture et faire du vin : tout était bien pensé ! Un système de colonnes d’aération servait également de moyen de communication et d’alerte.

Il y a une centaine de couloirs étroits et bas de plafond, où il faut parfois marcher courbé.

Il fallait aussi pouvoir bloquer les chemins en cas d’attaque : un système ingénieux de pierre roulante servait de porte, qui ne pouvait être ouverte ou fermée que de l’intérieur.

Côté pratique, Kaymaklı est bien indiquée, par des panneaux marrons (site historique). Quand vous êtes en ville, l’accès à la partie souterraine se situe quelque part sur la gauche, et il y a un grand parking et de nombreuses boutiques de souvenirs juste devant l’entrée. Nous y étions vers 9h15, pour essayer de passer avant que tous les groupes n’arrivent. Comme les couloirs et les pièces sont petits, ça devient vite bouché, et ça résonnait tellement que du coup, j’avais du mal à entendre notre guide… Bien qu’il soit possible de faire la visite seul (il y a un système de flèches rouges pour descendre et bleues pour remonter), nous avons préféré demander à un guide de nous accompagner, pour avoir le plus d’informations possible. Il n’y a aucun panneau explicatif à l’intérieur… En fait, des guides attendent à l’entrée et proposent leurs services : le nôtre parlait français, et nous l’avons payé 120 TL (~18,5 euros) (nous n’avons pas cherché à négocier). Il faut compter 1h tranquille : notre guide allait un peu vite, alors quand il a eu fini, nous sommes reparties en arrière pour explorer un peu mieux les différents endroits de la cité. Conseil : prenez une petite laine, car même s’il ne fait pas froid, l’air est frais.

2. Circuit vert : randonnée dans la Vallée d’Ihlara

Après Kaymaklı, nous sommes parties en randonnée dans la belle Vallée d’Ihlara. C’est une balade de 7km qui nous a beaucoup plu : la vallée ressemble plutôt à un canyon avec des parois rocheuses gigantesques de chaque côté, et le chemin suit une rivière qui passe au milieu d’herbes et d’arbres.

L’intérêt de cette vallée, ce sont les nombreuses églises troglodytes qui ont été creusées plus ou moins haut dans les falaises. Certaines ont des formes particulières, parfois des étages d’où on peut admirer la vue sur la vallée, et toujours de belles fresques, qui datent pour la plupart des 9ème – 11ème siècles.

Il est possible de faire la randonnée depuis Ihlara jusque Sélime (14km), mais la plupart des groupes n’en font qu’une partie. Pour éviter de nous retrouver bloquées entre 2 groupes, nous avons suivi les conseils de nos hôtes et nous avons fait la rando « à l’envers » en partant de Belisırma jusque Ihlara. C’était parfait ! Nous avons commencé à marcher vers 11h30 et nous avons mis un peu plus de 3h. Le temps de trouver quelqu’un pour nous ramener à notre voiture (garée à Belisırma) et de déjeuner, nous étions prêtes pour l’étape suivante vers 16h.

Si vous voulez plus de photos et de détails concernant cette randonnée, vous trouverez les infos dans mon article dédié à la vallée d’Ihlara.

vallée d'Ihlara
Flickr | jacqueline.poggi

3. Circuit vert : Monastère de Sélime

Nous avons repris la voiture, traversé le petit pont sur la rivière pour rejoindre l’autre rive et remonter jusqu’au monastère de Sélime, inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO. Également nommée cathédrale de Sélime, c’est la plus large de Cappadoce. C’était un centre chrétien, mais également militaire : l’endroit était utilisé comme un château, pour protéger les habitants de la région. Elle date du 8ème ou 9ème siècle, et les fresques ont été faites un peu plus tard. Il y avait également un grand bazar à Sélime, et par conséquent de nombreuses caravanes passaient par là (d’où la « caravan road » à l’intérieur du complexe).

Nous nous sommes garées sur le bas-côté : depuis la route, il est tout à fait possible de voir ce bel ensemble taillé dans la roche. L’accès est payant, mais inclus dans le billet d’accès à la Vallée d’Ihlara (gardez votre ticket !) C’est superbe, on se croirait sur une autre planète (Tatooine ??) ! D’ailleurs pour info, Georges Lucas n’a pas filmé Star Wars ici, mais s’est inspiré du lieu pour les décors 😉

Chaque piton est creusé pour faire des chambres, des réfectoires, des églises où subsistent des fresques… On peut tout explorer, mais faites attention : on marche directement sur la roche, donc il faut de bonnes chaussures anti-dérapantes, et la plupart des trous donnent sur le vide. Mais la vue est magnifique !

Nous sommes restées une bonne demi-heure, puis nous sommes rentrées à la pension.

4ème journée

1. Randonnée dans les Vallées Rose et Rouge

Nous voulions y aller mollo pour récupérer un peu, mais il nous restait tellement de belles choses à découvrir, que nous nous sommes levées à 5h pour aller… randonner, ahah! Nous voilà parties avec Ali, de la pension, qui va nous guider dans la vallée Rose et la Vallée Rouge.

Nous sommes arrivés au Panoramic View Point (entre Göreme et Ürgüp) à 5h45, pour admirer l’atterrissage des montgolfières. C’était magique, hypnotique !

Nous avons laissé la voiture sur le parking, et nous sommes partis marcher. C’est l’heure idéale pour faire cette randonnée : la lumière est parfaite pour faire ressortir les couleurs incroyables de la roche, il fait bon, et il n’y a personne. Si, comme nous, vous voulez rejoindre Çavuşin en passant par les 2 vallées, il est préférable de prendre un guide. C’est un vrai labyrinthe… Mais tellement beau !

Nous avons mis 2h30 pour rejoindre Çavuşin, où Gökan, de la pension, est venu nous chercher en voiture.

Si vous voulez plus de photos et de détails concernant cette randonnée, vous trouverez les infos dans mon article dédié à la vallée rose et la vallée rouge de Cappadoce.

 

2. Circuit bleu : Mustafapaşa

De retour à la pension, nous prenons notre temps pour apprécier un petit-déjeuner bien mérité 😊

Nous sommes ensuite parties sur le circuit touristique bleu, pour lequel un moyen de transport est nécessaire. Malgré les conseils de notre hôte sur le sens de la visite, nous avons tout fait à l’envers, loool. Il nous conseillait d’aller directement à la vallée de Soğanlı pour bien en profiter, puis de remonter par tous les petits villages, jusque Mustafapaşa, puis Ürgüp, afin d’arriver au Sunset Point pour le coucher de soleil.

Comme nous avions déjà pas mal marché les jours précédents, nous avons préféré axer la visite sur la découverte des villages, pour nous laisser le temps de flâner un peu et de trouver quelques souvenirs. Alors je ne vous le cache pas, nous avons raté le coucher de soleil (nous étions sur la route du retour, et il y avait un gros orage), mais quel plaisir de prendre son temps et de discuter avec les locaux !

Nous étions déjà passées par le point panoramique d’Ürgüp avec ses colonnes à chapeau, donc nous sommes allées directement à Mustafapaşa. Notez au passage que les descriptions du guide du routard (version Turquie entière) sont très approximatives, et que nous avons un peu galéré pour trouver les églises et mosquées à visiter sur ce fameux circuit bleu…

 

Nous sommes arrivées à Mustafapaşa vers 11h30, et nous nous sommes garées à côté de l’hôtel Pacha. En flânant, nous tombons sur le coin des boutiques : à chacune d’elle, nous sommes invitées à boire le thé ! Nous déclinons, mais promettons de nous arrêter avant de repartir 😊

Devant l’une des boutiques, nous avons fait la connaissance de Mustafa. Oui, Mustafa de Mustafapaşa, ça ne s’invente pas ! Quand on lui dit qu’on va juste flâner un peu le long des rues, il se met à nous raconter l’histoire de la ville, qui a longtemps été habitées par des grecs. Ils ont d’ailleurs donné un style particulier à la ville, avec leurs belles maisons.

Il nous apprend que sa famille habite ici depuis des générations, et propose de nous faire visiter sa maison traditionnelle, dont la boutique occupe le rez-de-chaussée. C’est magnifique ! Il nous remet un plan de la ville, et nous indique les endroits à voir.

Encore une fois, nous promettons de nous arrêter au retour pour boire un thé, et nous partons vers l’église St-Constantin-et-Hélène. En arrivant de ce côté, l’église semble enfouie : il nous faut nous mettre à quatre-pattes au ras du sol, pour jeter un œil par les fenêtres, et voir l’intérieur. En longeant le bâtiment, nous sommes arrivées à une place en contre-bas, où se trouve l’entrée de l’église. Malheureusement, elle était en rénovation, donc nous n’avons pas pu y entrer.

Nous avons pris la route sur la gauche, qui passe entre des maisons troglodytes, pour nous rendre au monastère. Il y a une petite marche à faire, mais c’est agréable car on sort de la ville.

Finalement, le complexe apparaît sur notre droite. Creusé dans la roche, cet ancien monastère abrite désormais un musée d’icônes. Nous explorons l’endroit, puis nous ressortons pour monter au niveau de la terrasse et du 2ème étage, dont la minuscule entrée est accessible par une échelle (la descente a été un peu casse-cou, lol).

Nous sommes ensuite retournées au niveau des boutiques. Nous nous sommes arrêtées un bon moment chez Mustafa : nous en avons profité pour faire nos emplettes dans sa boutique immense. Il avait préparé le thé, mais également de la pastèque et du pain, et nous avons partagé un moment convivial à discuter sur sa terrasse. Ce fût une très belle rencontre !

Nous sommes reparties, mais pas très loin : arrêt à la boutique d’à côté, où nous avions également promis de nous arrêter pour le thé. Nous passons encore un bon moment à discuter 😊

Au final, nous sommes restées 3h30 à Mustafapaşa ! L’hospitalité turque est incroyable…

Visiter Mustafapaşa
Flickr | tango-

3. Circuit bleu : Monastère de Keşlik

Nous avons repris la route pour la suite du circuit bleu. Il y a un barrage quelque part sur la droite, en sortant de Mustafapaşa, mais nous n’avons pas vu l’accès. Dommage, car apparemment il y a une colline à grimper et une magnifique vue sur toute la Cappadoce. Zut.

Nous avons continué en direction de Cemil, et au niveau du panneau marron indiquant le monastère de Keşlik, nous avons tourné sur la droite. Bon c’est pas vrai : comme c’est en plein milieu d’un virage, on l’a raté, et on a dû faire demi-tour. C’était le 1er de la journée, lol.

Donc vers 15h30, sous de gros nuages menaçants, nous sommes arrivées à Keşlik : plusieurs églises troglodytes sont à découvrir ici, et l’endroit est désert. Nous payons notre accès (10 TL par personne, ~1,5 euros), et le gardien nous fait un petit historique en français (oui, oui!). Il nous a même prêté une lampe de poche puissante pour partir en exploration ! Nous voilà donc à descendre dans une église, à grimper dans une autre… Tout en surveillant le ciel : s’il se met à pleuvoir, ça serait risqué de continuer à crapahuter aussi haut sur les roches…

Nous redescendons et nous marchons sur des petits chemins à travers les potagers : c’est complètement inattendu ! Nous avons fait une dernière halte au niveau de l’église St Étienne, qui possède un plafond magnifique.

Nous finirons par prendre la pluie… Mais le gardien nous a invitées à nous mettre à l’abri sous un toit, où il est en compagnie de sa femme. Nous avons attendu que la pluie se calme, en buvant le thé et mangeant des graines de courges, tout en discutant. Encore un beau moment de partage !

 

4. Circuit bleu : Sobesos

L’étape suivante est le village de Taşkinpaşa, mais les descriptions du guide du routard nous ont un peu confuses. Nous cherchions la « mosquée à la sortie du village », mais une fois à la sortie, nous n’avons vu aucune mosquée… Alors nous avons continué, pensant qu’elle était peut-être un peu plus loin. Finalement, on a atteint le village d’après… En entrant dans le village de Sahinefendi, nous avons pris le petit chemin sur la gauche, pour nous rendre à Sobesos, un site romain qui date de 4ème siècle. L’accès est gratuit et on peut y voir les ruines des thermes, avec de magnifiques mosaïques. Mais la visite est très rapide.

 

5. Circuit bleu : Taşkinpaşa

Nous avons décidé de faire demi-tour et de re-tenter Taşkinpaşa. Nous y cherchons la fameuse mosquée, et une médersa (dixit le Routard). Sauf qu’on ne sait pas ce que c’est, une médersa, et on n’a pas internet… La route passe en bas du village et nous croisons des vieux, à qui nous demandons « camii ? » (mosquée) avec un grand sourire. Ils étaient super contents d’aider, et nous montrent qu’il faut en fait monter dans le village et prendre sur la gauche. Nous tentons également un « médersa ? » en priant pour que le mot soit similaire en turc. Pareil, ça a marché ! Nous étions juste à côté en fait : en arrivant dans le village depuis Keslik, juste avant la « place » où on peut monter dans le village, il faut prendre un petit chemin qui descend sur la gauche (parallèle à la route principale).

Nous sommes d’abord montées dans le village, et effectivement nous avons trouvé la vieille mosquée. Il est possible de la visiter : pensez à retirer vos chaussures et à vous couvrir la tête (il y a des foulards, mais si vous avez le vôtre, c’est plus hygiénique…)

Il y a également 2 mausolées à l’extérieur. En face, des chariots étaient garés : ils sont joliment décorés !

De retour en bas du village, nous sommes parties en quête de la médersa et de son « portail magnifique ». Nous apprendrons plus tard qu’il s’agissait d’un établissement d’enseignement religieux musulman, qui a été transformé en bibliothèque. L’accès était fermé, mais la porte est effectivement magnifique.

Nous avons pris quelques photos de l’extérieur, et en nous retournant côté route, nous avons vu des hommes en train de cueillir des cerises. Ils nous ont appelées pour nous en donner des grosses poignées ! Adorable 😊

 

6. Circuit bleu : Güzelöz

Nous avons repris la route, traversant Sahinefendi, pour nous diriger vers Güzelöz. D’après le plan, il y a une église à visiter. Nous n’étions pas vraiment sûres d’être au bon endroit : les ruelles sont étroites, les gens nous regardent passer avec intérêt, il y a des poules sur la route… Nous avons demandé à un vieux monsieur (« kilise ? ») : il nous a souri et montré où nous garer (là, ma copine a dû gérer une marche arrière dans une ruelle où les rétros touchaient presque les maisons de chaque côté…). Il nous a accompagnées jusque l’église… qui nous a laissées sans voix : le bel édifice en pierres se trouve sur un terrain qui semble abandonné, avec un tracteur et des poules ! Il y a une grosse planche en bois devant la porte, qu’il a enlevée pour nous laisser entrer dans l’église… qui sert à stocker les bottes de pailles, loool. Ceci dit, cette petite église byzantine est mignonnette 😊

La situation était assez cocasse, et nous ne sommes pas vraiment sûres d’avoir été au bon endroit, mais c’est le genre d’aventure qui nous plaît !

 

7. Circuit bleu : La vallée de Soğanlı

Nous nous sommes ensuite dirigées vers la dernière étape : la vallée de Soğanlı. Elle est très bien indiquée par les panneaux : c’est un endroit touristique, où on peut randonner et voir des églises troglodytes. Mais il était déjà 19h, et nous avions 1h de route pour rentrer à la pension (je rappelle que nous nous étions levées à 5h du mat… lol). Donc nous avons décidé de marcher un peu, pour visiter la 1ère église, avant de rentrer.

Contrairement à la vallée d’Ihlara, ici on suit une route goudronnée, donc accessible en voiture si on ne veut pas marcher entre chaque église. Ça n’a pas du tout le même charme…

Nous nous sommes garées à l’entrée, à côté du restaurant. Il n’y avait personne, c’était agréable ! Au bout de 10min, nous sommes arrivées à l’église de Karabas, où il faut grimper un peu pour voir les fresques murales.

Nous avons ensuite pris la route du retour, en nous disant que c’était raté pour le coucher de soleil : non seulement il était trop tard, mais en plus les gros nuages nous avaient encore une fois rattrapées. Il y a d’ailleurs eu un bel orage ce soir-là, qui a coupé l’électricité dans le village !

aerial view of city during sunset

5ème journée (matin)

  1. Le château (Kale) d’Uçhisar

Pour notre dernière journée, nous nous sommes levées à 7h : nous devions partir en début d’après-midi pour rejoindre Sivas, le lieu de notre meeting professionnel, mais nous voulions également visiter le château d’Uçhisar et aller admirer les poteries à Avanos.

Le château est en fait un gros bloc de tuf, qui a été creusé de tunnels et de pièces. La zone était l’une des plus peuplées de Cappadoce, mais avec l’augmentation de la population et l’érosion, le château a dû être abandonné.

On peut le visiter et arpenter quelques couloirs, pour grimper au sommet en profiter d’une vue incroyable sur les environs. Nous avons pu voir la Vallée des Pigeons, que nous avons faite le 1er jour. Vous pouvez voir ici la première partie de la randonnée.

Le paysage s’étend à perte de vue, c’est sublime !

En redescendant dans le village, nous nous sommes arrêtées dans des boutiques, pour acheter des souvenirs et des poteries. Souvent, elles semblent petites vues de l’extérieur, mais il peut y avoir plusieurs étages. Alors n’hésitez pas à entrer pour dénicher votre perle rare. C’est d’ailleurs sympa à « visiter », car il s’agit de maisons troglodytes, avec voutes et roche. Et si vous voulez acheter des poteries ici, faites plusieurs boutiques : les prix varient, mais la qualité aussi.

 

  1. Les poteries d’Avanos

A 13h30, le cœur gros, nous quittons notre pension, notre « maison en Cappadoce » où nous nous sommes senties si bien…

Avant de partir définitivement de la région, nous nous sommes arrêtées dans la ville d’Avanos, réputée pour ses poteries. Après avoir tourné un peu, nous avons trouvé une place de parking en centre-ville.

Ici, il y a plein de petites boutiques, où chaque potier expose ses œuvres à vendre, mais fait également des démonstrations. Ce n’est pas le choix qui manque : il y a même des panneaux de direction qui montrent où trouver les différents potiers !! Apparemment, certains sont plus réputés que d’autres, mais franchement, je ne saurais vous recommander.

 

  1. Fin du voyage…

Les vacances touchent à leur fin : nous avons passé un séjour extraordinaire en Cappadoce! Entre la gentillesse et l’hospitalité des gens, les paysages magnifiques et les moments forts en expériences, c’est un endroit qui restera marqué pour toujours dans mon cœur et ma mémoire. Et bien sûr, c’est un voyage tellement unique, que je le recommande à tous, surtout aux marcheurs 😉

La Cappadoce : informations pratiques

Où dormir ?

Vous pouvez rester au même endroit pour tout le séjour. Les villes situées sur le circuit rouge sont conseillées, car vous êtes alors en plein cœur des zones à visiter et des vallées pour les randonnées. La plupart des touristes logent à Göreme (le musée en plein air est l’attraction principale) : ils bénéficient en plus d’une belle vue sur les montgolfières le matin. L’inconvénient, c’est qu’apparemment il y a beaucoup de monde.
Nous avons apprécié de loger à Uçhisar, qui est vraiment calme. Il y a des restaurants, des petites épiceries, et bien sûr le château à visiter, qui offre une vue splendide sur les alentours. De plus, le fait d’être à Uçhisar permet d’accéder un peu plus rapidement aux circuits bleu et vert.

Nous avions réservé une chambre à l’Anatolia Raymonde Cave House (anciennement Anatolia pension, http://www.anatoliapension.com/). C’est une pension de famille, qui offre le confort et le bien-être, sans chichis. Il y a du choix pour le petit-déjeuner, des cerises dans le jardin, et la literie est confortable. L’ambiance est chaleureuse, comme à la maison, et nous nous sommes senties vraiment bien. Le genre d’endroit où on va dans le salon en pyjama à 23h, pour demander un renseignement ou placer un endroit sur la carte. Comme vous avez pu le constater, Ahmet et son fils ont été d’une gentillesse incroyable, et nous ont rendu service plusieurs fois, en plus de nous avoir donné de précieux conseils. Et tous ces partages qu’on a eus avec eux, ça n’a pas de valeur. Donc évidemment, nous recommandons de rester dans leur pension ! Et pour ceux qui se demandent, Ahmet parle français, et Gökan parle anglais 😉

 

Louer une voiture ?

Nous avions loué une voiture, pour être indépendantes, et c’était parfait ! Pas besoin de se prendre la tête à checker les horaires des dolmus (minibus), et tous les sites nous étaient accessibles, à notre rythme.

Les routes sont en très bon état. Par contre, la conduite turque est un peu imprévisible… Les gens roulent vite malgré les limitations, et doublent par la droite. Ça klaxonne beaucoup aussi (bon ok, je faisais un petit ralentissement sur la file de gauche, mais j’avais peur de rater la route au prochain croisement, lol). Les autoroutes traversent parfois des baraquements, donc des piétons peuvent surgir, et pire : des chiens traversent quand ça les arrange. Il faut être alerte…

L’utilisation d’un GPS est très, très fortement recommandée 😉

 

Combien de temps rester ?

Un long weekend, c’est bien trop court, mais vous pourrez voir le principal.

En ayant 3 jours entiers et 2 demi-journées, nous avons pu aller plus loin que le centre hyper touristique. Certes, nos journées étaient bien remplies, mais nous avons pu faire plusieurs randonnées et prendre le temps dans les petits villages.

Idéalement, il faudrait rester une semaine. Il y a d’autres villes souterraines, d’autres vallées à visiter, des musées, des spectacles, des termes. D’autres petits villages où prendre son temps et discuter avec les gens.

 

Les randonnées

Il y en a plein à faire ! Privilégiez d’aller marcher très tôt le matin ou tard le soir, afin d’éviter les grosses chaleurs du milieu de journée. Par la même occasion, vous éviterez la foule (surtout les groupes dans la vallée d’Ihlara).

N’hésitez pas à demander conseil à vos hôtes.

 

Le Pass-Museum, je prends ou pas ?

Ce pass coute 190TL et est valable 3 jours. Il permet d’entrer dans plusieurs musées et sites culturels du Ministère Turque de la culture et du tourisme (entre parenthèses, le prix de la visite simple) :
– Vallée d’Ihlara (45TL)
– Vallée des monastères de Guzelyurt
– Ville souterraine de Derinkuyu (50TL)
– Ville souterraine de Kaymakli (50TL)
– Ville souterraine de Özkonak (25TL)
– Musée Open-Air de Göreme (75TL)
– Musée de Nevşehir
– Musée d’Aksaray
– Église du site archéologique de Cavuşin
– Église St Jean de Gülşehir
– Église Sombre de Göreme (25TL)
– Musée Hacibektas de Nevşehir
– Site archéologique de Zelve / Pasabagi (20TL)

Les prix indiqués sont ceux mis à jour en Mai 2020 (pour ceux que j’ai trouvé…). Ça a bien augmenté, parce que nous avions payé le pass 110TL en Juin 2019… Nous l’avions pris après une estimation de ce que nous voulions faire, et au final ça nous a couté le même prix que sans, ahah. Néanmoins, il comporte les principaux sites à visiter en Cappadoce, donc je pense que c’est vraiment à envisager.
Le site officiel, c’est ici.Pour info, à l’époque 1 euro = 6,5 TL.

 

Si vous avez des questions ou désirez des renseignements par rapport à notre planning / ressenti, n’hésitez pas ! 😊

3 réflexions sur “Merveilleuse Cappadoce”

  1. Bonjour à vous,
    Je vais chez Ahmet en tout début d’octobre et j’ai réservé à la suite de la lecture de votre récit.
    Celui ci est bien décrit et j’ai lu attentivement le chapitre sur la vallée de Soganli qui m’interesse fortement.
    Je commencerais donc par ce site et remonterai jusqu’à Urgup.
    Je pense y consacrer une bonne partie de la journée, il y a tellement de choses à y voir !!!
    Merci pour tout.
    Cordialement.
    Denis.

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