Le Cap Nord à Vélo depuis Bergen par l’EuroVelo 1

Ce blog présente les aspects pratiques de la préparation de mon voyage à vélo de Bergen jusqu'au Cap Nord en Norvège soit 2700 km. Il développera ensuite au fil de l'eau le déroulement du voyage et les aspects pratiques du voyage et la validation ou l'invalidation des anticipations.

La côte de Norvège à vélo : le Cap Nord

Topo de la randonnée

  • Durée : 1,5 mois
  • Pays : Norvege
  • Difficulté : Moyenne
  • Distance : 2700 km
  • Informations supplémentaires : Bivouac autorisé, Panorama, Lac

La motivation du blog

Adepte du cyclotourisme depuis plus de 15 années, j’ai envisagé un voyage à vélo en solo et en relative autonomie pour marquer le début d’une nouvelle vie, celle de retraité. Le voyage projeté se situe en Norvège de Bergen jusqu’au Cap Nord, soit 2700 km.

La préparation d’un voyage est enthousiasmante mais peut également être une source de questionnements sur différents points tel que, le transport du vélo en avion, le climat, les transports en ferry (26 pour le parcours), le passage des tunnels (nombreux), les conditions de camping, l’alimentation, les équipements pour le vélo et le camping …. etc.

De nombreux témoignages de ce parcours, relativement courant, existent sur internet mais s’orientent habituellement sur le matériel envisagé, les aspects ludiques, les rencontres, quelques difficultés matérielles rencontrées. Le souhait de ce blog est d’être le plus complet possible pour aider de nouveaux voyageurs, novices ou dotés d’une expérience modeste dans le voyage à vélo, dans la réalisation de ce projet ou d’un autre similaire.

Les nombreux voyages réalisés avec mon épouse en Europe septentrionale principalement  (Pays de Galles, Irlande, Danube, Hollande, Danemark, Suède et France dans tous les sens) m’ont permis d’avoir les bases d’une bonne préparation. Mais le format et la destination de ce voyage apporte une nouvelle dimension qui a pour conséquence des incertitudes qui feront sans doute, dans une certaine mesure, le charme de ce voyage.

Je vous propose donc différents chapitres sur :

  • Le matériel retenu pour ce voyage : le vélo, les éléments de localisation, la tente, l’habillement.
  • Les transports : Le transport aérien du vélo, les ferrys de traversé de fiord, Le retour du Cap Nord jusqu’aux principaux aéroports ou gares ferroviaires de Norvège ou de Suède.
  • La préparation du voyage : Les étapes, la gestion de la distance journalière, la localisation en route, les conditions climatiques moyennes rencontrées.
  • Le récit du voyage : Il a été réalisé à la fin du voyage . Il permet de vérifier la performance de la préparation et propose des modifications utiles aux termes des différents chapitres précédents. Enfin et je l’espère il vous donnera aussi l’envi de vous lancer dans ce voyage.

Le matériel retenu pour le voyage

LE VELO

De nombreux modèles de vélos existent et doivent s’adapter à l’itinéraire choisi (route, piste cyclable en site propre, chemin ou terrain naturel). Je ne parlerais donc ici que des itinéraires que je retiens habituellement essentiellement constitués de routes ou de chemins carrossables. Je présente mon vélo à seul titre d’exemple.

Mon vélo est de type VTC spécifique pour le voyage à vélo, il s’agit du modèle grande randonneuse expédition 28 M d’Histoire Bike avec en option les freins à disque mécanique BB7, le chargeur USB plug 5 plus.

Mes recommandations pour plus de sérénité sont les suivantes.

  • Les principaux organes du vélo, solides et vérifiés comme :
    • Les freins – J’ai choisi des freins à disques à câble mais j’ai pratiqué très longtemps avec des freins vbrake
    • Le dérailleur – il doit être qualitatif (exemple Shimano Déore) et il faut bien régler les butés haute et basse, ce qui évitera le passage du dérailleur arrière dans les rayons qui pourrait interrompre brutalement votre voyage jusqu’à la réparation (changement du dérailleur et des éventuels rayons cassés).
    • Les roues équipées de rayons en diamètre et nombre suffisants permettant de supporter la charge.
    • Une dynamo de moyeu est parfaite pour obtenir un bon éclairage et recharger éventuellement son téléphone (chargeur USB plug 5 plus).
    • La chaine va supporter des efforts importants, faire le choix d’une chaine de bonne qualité et penser à vérifier son étirement à l’aide d’un contrôleur d’usure de chaine (petit instrument plat calibré)
    • Les garde-boues suffisamment éloignés de la roue pour éviter les bourrages entre la roue lors du passage sur les chemins ou pistes.
    • Le type de selle doit être retenu à l’issue d’une période de test suffisamment longue. J’ai opté, comme beaucoup, pour une selle brooks en cuir.
    • J’ai mis en place des pédales semi automatiques de type SPD Shimano EH500 pour un meilleur rendement notamment dans les côtes. Une des face est plate elle permet plus de tranquillité en ville pour les non habitués ou les étourdis.
    • Pas de remarque concernant le cadre pour ma pratique. J’ai roulé avec un cadre aluminium pendant plus de 10 ans et possède aujourd’hui un cadre acier. L’argument de la réparabilité (soudure) pour le cadre acier n’est pertinente à mon sens que pour les treks en terrain difficile.

LES OUTILS D’ENTRETIEN DU VELO

La réparation du vélo est l’action la plus redoutée, car elle intervient toujours au mauvais moment. Les plus courantes sont :

  • La crevaison, pour y remédier j’ai choisi depuis très longtemps les pneus schwalbe marathon plus qui m’ont assuré des roulages de plusieurs milliers de km sans crevaison. Bien sur j’ai le kit de réparation rustines et colle.
  • Pompe à pied portable de voyage Decathlon, car elle indique la pression,
  • Clé de démontage de la cassette des pignons,
  • Dérive chaine de qualité,
  • Trousse multi-embouts et clés pour tous les boulons, écrous et vis du vélo,
  • Burette huile chaine,
  • Clé de réglage rayon,
  • Scotch et collier serflex,
  • Ecrous, boulons et vis de rechange.

LE MATERIEL DE CAMPING

Je n’insisterais pas sur le matériel classique que chacun est capable de choisir : réchaud, popotte, trousse de toilette, … etc. Je présente mes choix résultant de mon expérience et qui peuvent ne pas convenir à d’autres.

La tente : De nombreux modèles existent à des prix très variables. Cependant avec l’expérience de voyage en régions fréquemment pluvieuses, j’ai opté pour une tente tunnel avec abside et chambre démontable. Pourquoi ? lors d’un démontage de la tente sous le pluie, il est possible dans un premier temps de déclipser la toile de la chambre (théoriquement sèche) à l’abri du toit encore monté. La toile de la chambre est ainsi repliée et rangée à l’abri de l’abside dans une les sacoches étanches. Le tapis de sol de la tente est également replié. Les sacoches remplies et fermées sous l’abside sont ensuite placées sur le vélo. La toile de tente peut alors être repliée mouillée pour un séchage ultérieure ou non, elle est placée sur le porte-bagages arrière.  Dans l’autre sens, si le toit n’a pas séché, l’opération inverse est à reproduire avec un éventuel essuyage (chiffon multifibre) du tapis de sol avant la mise en place de la chambre. Mon choix s’est porté sur une tente deux places de la marque Robens.

Le matelas pneumatique : Fragile du dos (j’ai 65 ans) j’ai opté depuis plusieurs années pour les matelas gonflables Therm-a-Rest avec sa Micro pompe électrique Therm-a-Rest NeoAir. Associé à un oreiller de voyage en mousse à mémoire de forme c’est carrément le confort.

Le siège de camping : pour les mêmes raisons que précédemment je suis équipé d’un siège de camping ultraléger (400 gr) trouvé bon marché (moins de 80 euros) sur internet.

Les sacoches : Adepte des sacoches Ortlieb pendant très longtemps j’ai changé pour ce voyage avec des sacoches Vaudes. En effet les premières avaient tendance à se déformer en s’arrondissant sur la face coté vélo. J’ai testé les nouvelles sacoches sur une distance de 700 km sur les bords de Loire en 2022 et je suis pour l’instant parfaitement satisfait.

L’habillement : Pas de doute, les températures seront basses et les risques de pluie importants. Donc vêtements chauds, respirants et étanches. Les expériences des cyclotouristes m’ont aidées. J’ai retenu les produits Decathlon et Vaude pour leur prix intéressant et les retours positifs sur la qualité. Le voyage à venir sera un excellent test que je commenterai. J’ai choisi :

Les transports

LE DEPART

Pour voyager en Norvège depuis Bergen, sauf si bien sûr vous êtes Norvégien, un transport avec le vélo s’impose. Partant de Bordeaux j’ai privilégié l’avion et même si le choix est discutable sur le plan environnemental, il correspondait le mieux à la gestion de mon temps de déplacement. La liaison avec Paris CDG se fait sur Bergen, c’est donc le vol que j’ai choisi.

La préparation du transport est simple vous devez transporter le vélo en soute, dans un carton dont les dimensions sont : 175 x 21,5 x 86 cm. Si vous avez réservé un vol sur Air France, la vente du carton se fait au comptoir de la compagnie (attention ils ne le vendront pas pour un vol sur une autre compagnie). Une préparation préalable s’impose pour faire rentrer le vélo dans le carton : démontage du guidon qui est basculé sur le coté, démontage de la roue avant fixée le long du cadre, abaissement ou enlèvement de la selle, démontage des pédales. Le dépôts du vélo se fait habituellement la veille pour un départ le matin. Voila n’oubliez pas les outils nécessaires pour remonter le tout.

L’arrivée se fera à Bergen en début d’après-midi. Cette grande ville permet l’achat des fournitures non transportables par avion ou pondéreuses (cartouches de gaz, alimentation, … etc.). Une nuit en gite (Airbnb) pour un départ le lendemain matin (pas de camping à proximité immédiate de cette grande ville).

Ensuite c’est au minimum 2700 km de vélo vers le Cap Nord

LES TRAVERSEES EN FERRY

Le trajet Bergen – Cap Nord comprend 26 traversées en ferry de courte ou moyenne distance. Je n’ai malheureusement trouvé aucune information précise sur la prise des billets, le coût de la traversée et les horaires. Les sites de Fjord1 apportent quelques indications mais restent très flous pour un passage à vélo. Différentes informations indiquent que pour certaines traversées, le cout du vélo est gratuit et parfois même celui du cycliste.  Cela fera partit des informations que vous trouverez dans la partie description du voyage.

LE RETOUR

Pour le retour je n’ai trouvé aucune information sur les blogs. Tous les témoignages s’achevaient à l’arrivée du globe métallique du Cap Nord.

J’ai donc creusé la question et j’ai trouvé un site particulièrement précieux celui de Rom2Rio qui me propose différentes solutions pour rentrer du Cap Nord vers l’aéroport d’Oslo. Les solutions intègrent soit l’avion soit le bateau soit le train soit encore le bus. Je ne sait pas encore si le transport des vélos sera possible dans les avions décollant de l’aéroport de Honningsvag situé à 32 km au sud du Cap Nord, il s’agit vraisemblablement du transport le plus économique et le plus rapide (6h environ). Le transport par le bateau et le train est celui que je retiendrai en second lieu, le bateau se prend également à Honningsvag, le port est situé à 34 km au sud du Cap Nord. Le train peut ensuite est pris à Narvik. Il faut compter pour cette deuxième solution une durée de 2,5 jours pour rejoindre l’aéroport d’Oslo. le détail des horaires de train est indiqué sur le site SJ NORD.

Le billet de retour est modifiable (une des raisons qui m’ont fait choisir Air France) car le délai de progression ne tient pas compte des aléas, de la solution optée pour le retour du Cap Nord à Oslo.

La préparation du voyage

LA REALISATION DU TRACE

Le tracé du voyage est préparé sur le site Calculs d’itinéraires en utilisant le fond de plan open cycle map. Bouton gauche de la souris on marque le point de départ et bouton gauche le tracé suit la route choisi sur un point plus éloigné. Une fois le tracé fini (faire des tracé de 100 km environ ou entre chaque ferry) on exporte le fichier en GPX qui vient automatiquement s’ouvrir sur le logiciel Base Camp de Garmin. Il faut améliorer sous Base Camp la présentation et le nom des tracés en indiquant par exemple les campings et autres centres d’intérêts.

 

LES EQUIPEMENTS DE LOCALISATION

Pour les voyages précédemment et depuis plus de 10 ans j’utilise un GPS Garmin Etrex20. C’est un appareil avec un cout modéré, léger et très économique en énergie (une paire de pile de 1,5 volt peut faire fonctionner le GPS pendant 5 ou 6 jours en permanence). Une fois achevés, les fichiers d’étapes de base camp sont exportés vers l’Etrex20 et pourront être chargés au début de chaque étape sur l’Etrex.

Le téléphone vient compléter le GPS avec des applications intéressantes tel que :

  • IGN Rando, elle peut être utilisée en version gratuite, la carte open cycle map propose les courbes de niveaux et les différentes catégories de pistes cyclables. En payant l’abonnement, vous pouvez télécharger préalablement des cartes permettant d’utiliser sans connexion et également après avoir téléchargé vos tracés GPX  d’obtenir des profils topographiques, utile pour savoir ce qu’il vous attend l’étape suivante.
  • OsmAnd Maps une version gratuite peut être utilisée, comme précédemment la version payante (9 euros par ans) offre incontestablement des avantages comme les courbes de niveaux et le téléchargement de carte supplémentaires. La localisation des campings est une information pertinente qui vient compléter celle de Base Camp.
  • Bien sur Google Map que l’on ne présente plus pour localiser une boutique d’alimentation, un réparateur vélo le cas échéant, … etc.

Enfin un RoadBook et une carte papier permet de planifier les étapes et les jours de repos pour être cohérent avec la date de retour théorique (billet modifiable). Une hypothèse de 100 km par jours avec un jour de repos par semaine constitue ma progression théorique.

Voila j’ai je pense avoir fait le tour de l’aide que je pouvais fournir à un novice ou un cyclotouriste ayant peu voyagé en dehors des limites du territoire français métropolitain et souhaitant s’aventurer sur les routes du Nord de l’Europe en général et celles de Norvège en particulier.

Le récit du voyage - semaine 1

En partant depuis Bordeaux le déplacement s’est fait par avion jusqu’à Bergen le 08 mai 2023.

Arrivé à l’aéroport le périple débute par le remontage du vélo qui a voyager dans un carton dont les dimensions sont réglementées par le transporteur aérien.

Déballage du vélo
Remontage du vélo

Départ pour Bergen en vélo. Achat en route des différents produits pondéreux que j’ai volontairement enlevés de mes bagages (gaz, savon, shampoing …). Arrivée dans une chambre d’hôte et visite de la ville sur la fin de l’après midi.

Départ le lendemain, direction Cap Nord. Ciel bas et pluie soutenue … un pléonasme à Bergen.

Premier pont à franchir à la sortie de Bergen

Première journée sous une pluie battante. Les équipements tiennent bon mais un séchage s’impose. La tente reste pliée et je trouve refuge dans un petit chalet dans le camping de Masforden désert à cette saison. Le kilométrage de la journée n’est pas à la hauteur de mes espérances …mais je mets ça sur le compte du démarrage.

Les tonalités du deuxième jour de pédalage reste automnales et frisquettes. Les paysages sont magnifiques mais souffrent d’un manque de soleil. Je passe mon premier tunnel.

Les passages des fjords avec les ferrys me permettent de me mettre au sec et au chaud.

Pour info tous les ferry que j’ai pris sont gratuits lorsque vous êtes à pied ou à vélo. Il sont l’occasion de se reposer au chaud et de voir les jolis paysages des fjords.

Verlandet

L’avantage des pays où il pleut souvent c’est qu’ils sont équipés d’abris pour la pluie (superette  New Avila)

L'avantage des pays où il pleut souvent c'est qu'ils sont équipés d'abris pour la pluie

Le voyage permet de faire un peu de géologie en interprétant les stries glaciaires sur les parois de la route

La Norvège s’est de très longues cotes (très éprouvantes lorsque l’on est chargé) avec des paysages magnifiques.  A l’arrivée avant le lac et le tunnel de Sunnfjord la température était de 0 degré.

Les ponts sont aussi une spécialité de ce voyage …. il ne faut pas être sensible au vertige …

Les moments de reliefs plus doux sont un vrai régal avec des paysages somptueux

L’inconvénient de cette période (et particulièrement cette année 2023) c’est le risque de froid. L’avantage est un très grand calme sur le plan de la circulation (et notamment des camping-cars). Un autre avantage, les campings offrent une très (trop) grande disponibilité.

Camping de Stad

Pour les protéines gratuites penser à partir avec une canne pliable légère (la mienne faisait 500 gr moulinet compris). j’ai pu pécher des cabillauds, morues et lieux noirs….

La première semaine s’achève avec un petit passage en montage avec de magnifiques paysages de lacs puis enfin le soleil permet de se découvrir un peu.

Lac de Nave

Le récit du voyage - semaine 2

Premier jour de repos au petit camping du port de Heroy. Balade en vélo, sans sacoche, pour se reposer un peu et visite de l’ile de Goksoyr.

Un petit saut avec l’Hurtigruten … somme modique pour une personne pour moins de 24 heures

Les navires et ferrys sont l’occasion de voir le paysage autrement

Ville d’Alesund

Arrivée tardive à Molde

9 eme jours … magnifique petit ville de Bud

Passage le 17 mai 2023 de la fameuse route de l’Atlantic sous le froid, le vent la pluie ….

Commune d’Avertit

Camping avant Kristiansend toujours aussi vide … mais accueillant. Pour info tous les campings sont équipés d’une cuisine et parfois d’une salle à manger chauffé

Sur la route du Cap Nord, petite commune de Aure.

La cote d’Aure particulièrement longue et ardue … mais le point de vue mérite l’effort

Le 19 mai, retour à la vie urbaine à Trondheim ou je croise plus de Norvégiens en 10 minutes qu’en 15 jours de route. Visite de la ville sous le soleil.

Le récit du voyage - semaine 3

Route de nuit dans le secteur Sandnessjoen. Magnifique plus de circulation et le phare n’est utile que pour être vue. Les paysages prennent une teinte verte hallucinante

Il est 1h00 à Leirfjord

La route se poursuit à Nesna avec une cote qui justifie l’expression :”un paysage à couper le souffle”

Travaux dans le tunnel de Luroy … route bloquée pour les cyclistes …, ? mais les norvégiens sont vraiment très sympas et embarquent mon vélo dans leur camionnette

La Norvège a cette caractéristique, d’avoir pour la prise photographique une luminosité et des ciels uniques. Un ciel digne d’une prise du film Independence day.

Stock Agen

Premiers cyclotouristes rencontrés sur le ferry de Kilogham. Pour rappel pas de billet à prendre vous rentrez sur le ferry directement avec votre vélo, vous pouvez vous installer au chaud dans la cabine et prendre une boisson chaude.

Le paysage se modifie et devient plus minéral, on aperçoit les premiers rennes

Le nombre de tunnels traversés pendant ce voyage est très impressionnant et nécessite de bien s’équiper pour être vue. Cependant il faut noter que les Norvegien sont d’une prudence exceptionnelle avec les cycliques. Les rares exceptions sont des camping-cars, souvent étrangers au pays.

Petit matin ensoleillé au camping de Jetvika

Sur la route de Vassdalsvik

Journée ponctuée de moment de pêche en attendant les ferrys

Magnifique plage de Bodo avant son très long tunnel

Un peu plus de soleil ce 22 mai 2023 qui rend les paysages splendides

Problème mécanique à l’arrivée sur Skaugvoll. Je sens brusquement de fortes vibrations dans mon guidon. Un rapide examen de ma roue arrière m’indique que 5 rayons viennent de casser. Je suis extrêmement déçu dans la mesure où ce vélo est neuf et qu’il s’agit d’un vélo de voyage. Le lendemain matin je prend le bus à la sortie du camping et me rends à Bodo la ville située à une vingtaine de km. Par chance dans un magasin de vélo je trouve les mêmes rayons, j’en profite pour en acheter 10 afin d’avoir un peu d’avance.

Je me rend ensuite à l’embarcadère pour prendre le ferry qui me conduira aux iles Lofoten. Je profite d’un abris pour réparer mon vélo et changer les rayons.

Voila tout est remis en ordre de marche, j’attends au chaud le ferry qui me conduira aux iles.

Après 4 heures de navigation dans un ferry (toujours gratuit) nous arrivons, non sans émotion, aux iles Lofoten.

Le camping à l’arrivé de Moskenes est proche. Il est équipé d’une cuisine et douches pour se réchauffer. C’est nécessaire car les températures sont très basses.

Pluie et vent sont au programme pour démarrer le lendemain mais les prévisions sont très pessimistes pour les jours suivants, je me décide donc pour partir, bien équipé

Les lofotens ne me déçoivent pas et ce malgré le temps. Les rares éclaircies valorisent cet endroit si particulier.

Durant les 4 jours que dure la traversée des Lofoten, seule le premier et dernier jour ont autorisés quelques éclaircies. Les conditions sont devenues hivernales ensuite, avec des averses de grésil et une température comprise entre 2 et 4 degrés.

Pas question de planter la tente avec ce temps (les sols sont gorgés d’eau) et les campings sont assez rares finalement sur mon trajet. Je trouve des hébergements en chambre d’hôte abordables comme ici dans un ranch à Hadsel

Commune de Sortland

Ce soir au camping d’Andoy (luxueux) la neige tombe et livre le lendemain matin un paysage hivernal.

Pont de Andoy (jolie grimpette à vélo)

La fin des iles Lofoten m’offre quelques jolies éclaircies jusqu’à Andenes ou je prendrais le ferry.

Antenne du centre spacial Andeya Space
Phare de la ville d’Andenes

en route pour le port de Senja

Le récit du voyage - semaines 4

Dernière partie du voyage avec un changement de paysage qui devient steppique, montagneux et froid.

Mon chemin (ferry de Brensholmen) croise celui de jeunes cyclotouristes venus d’Allemagne et du Brésil, c’est réconfortant … j’ai l’impression de ne plus être le seul inconscient.

Sur la route de Tromso

Tromso

La route de Lyngen offre des paysages magnifiques avec une végétation arbustive où des pins de plusieurs dizaines d’années ne dépassent pas quelques mètres de hauteur

Le camping de Gaivuotna est semi fermé… c’est à dire que vous je paye sur internet un droit de m’installer (45 euros) mais surprise, les locaux restent fermés sauf les toilettes et une douche. La pluie et le grésil tombe rudement, un peu déçu et énervé de mettre fait ainsi avoir, je m’installe à l’abri dans le sauna pour passer la nuit.

A Kvoenangen je passe ma pire journée avec des vents à plus de 50 km/h, de la neige, une cote interminable des camions en pagaille en raison de la construction d’un tunnel. Je trouve refuge dans une épicerie/bar après une descente épique à 10 km/h maxi tant les rafales et le trafic routier rendent la circulation dangereuse.

Le récit du voyage - semaines 5

Cette dernière semaine débute à Alta qui abrite un splendide site d’art rupestre dont les réalisations sont évaluées entre – 5000 et -500 avant JC.

La dernière portions vers le Cap Nord est rude et austère. Les abris, campings et alimentations sont rares, je parcours pour ces derniers jours des étapes de plus  de 100 km par jours (125 km).

L’égrenage de la distance restante sur les panneaux indicateurs motive et décourage selon le moment.

L’arrivée au camping de Olderfjord se fait avec un immense soulagement et une destination finale qui se rapproche significativement

Avant dernière journée avant la dernière montée jusqu’au Cap Nord. J’appréhende le Nordkapp-tunnelen qui plonge sous la mer et remonte ensuite avec des pentes d’environ 10%. Il n’y a pas de piste cyclable, c’est donc un enfer de bruit et d’humidité. Quelques places sont disposées et permettent de reprendre sont souffle à l’abri. Il faut être vigilent et se mettre sur le trottoir lorsque l’on entend des poids lourds.

Dernier camping proche de Honnigsvag et toujours aussi désert de campeur.

J’envisageais une journée de repos (je n’en ai pris qu’une depuis le départ) en raison de la pénibilité des cotes avant l’arrivée au Cap Nord. Toutefois les prévisions météos favorables du lendemain (soleil et vent faible) m’ont décidées à terminer ce voyage malgré une grande fatigue.

Voila enfin le moment attendue depuis si longtemps, la dernière ligne droite et l’arrivée non sans émotion sur le site du Cap Nord.

L’ultime photo traditionnelle et la dernière nuit sur le site

 

La fin du voyage : le retour et mes conseils

En quelques mots voici mes modestes conseils pour des voyageurs ayant mon profil (âge, expériences du cyclotourisme, …) :

La préparation : Ne pas négliger la préparation physique avant de partir. Un manque d’entrainement suffisant m’a contraint à gérer des difficultés physiques de type musculaire en raison des efforts importants notamment pendant les cotes. L’application de pommade anti-inflammatoire et les étirements réguliers m’ont permis de gérer ce problème.

Le logement : En Norvège le camping sauvage est presque incité et en fonction de la saison, il pourra être le mode de camping à privilégier. personnellement la quasi totalité de mes journées de pédalage se sont faite dans le froid et pour une large partie d’entre elles sous la pluie ou la neige. J’ai donc privilégié (j’ai 65 ans) les campings qui offrent quasiment systématiquement des cuisines chauffées, équipées d’instruments et qui permettent de prendre une douche chaude.

Le vélo : Bien se munir d’outils et avoir de bonne connaissance dans la réparation de vélos. En effet malgré un vélo spécifique de voyage d’une bonne marque (histoire bike  Grande Randonneuse expédition) et qui était neuf pour ce voyage, j’ai du changer 6 rayons, impliquant le démontage de la cassette et le dévoilage de la roue. J’ai rencontré également une panne de phare avant, particulièrement handicapante compte tenu du nombre de tunnels traversés (pour info j’avais un phare arrière supplémentaire clignotant).

Le retour depuis le Cap Nord : Bien sur il y a les courageux ou ceux qui ont le temp et qui reviennent en vélo. Pour ma part j’ai opté pour un retour rapide. J’étais en peine de trouver des informations pertinentes sur internet et dans les blogs de ceux qui avaient tenté l’aventure de ce voyage. Voici donc mon expérience.

  • Arrivé au Cap Nord j’ai passé la nuit en plantant ma tente non loin du parking des voitures.
  • Le lendemain matin j’ai pris un bus pour Alta cout d’environ 30 euros
  • J’ai réservé un vol sur la compagnie Norwegian Air Shuttle jusqu’à Oslo (environ 80 euros)
  • Je me suis rendu au magasin de sport XXL d’Alta où les vendeurs ont été exceptionnellement gentils en mettant de coté un carton pour vélo (Contrairement au magasin Sport 1 qui n’en avait rien à faire de mon problème de retour en avion)
  • Le lendemain matin je me suis rendu à vélo chercher mon carton, j’ai démonté le vélo devant le magasin et l’ai placé dans le carton avec les protections nécessaires.
  • J’ai pris le bus pour l’aéroport (l’arrêt de bus est à moins de 100m de XXL)
  • L’arrivée à Oslo se fait dans le même aéroport ou j’ai passé la nuit
  • Retour Bordeaux le lendemain matin

NB : j’ai ressenti quelques scrupules à prendre l’avion étant un défenseur de la cause climatique. Malheureusement j’ai évalué les solutions par train, bus et même voiture, mais elles représentaient des contraintes techniques importantes (essayez de réserver une place avec vélo sur un TGV !!!) couts extrêmement élevés en comparaison avec l’avion avec en plus des délais sur plusieurs jours.

Voila je souhaite un bon voyage à ceux qui souhaiteraient réaliser ce périple. personnellement je n’avais jamais ressenti un tel plaisir de voyager et ce malgré les conditions climatiques rudes.

Marc

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