Tout savoir sur le Trek des 3 cols au Népal
Topo de la randonnée
- Durée : 16 jours
- Pays : Népal
- Massif : Everest
- Difficulté : Difficile
- Distance : 150km
- Dénivelé positif : 3910 m
- Informations supplémentaires : Neige possible, auberge ou refuge, Chiens autorisés, Panorama, Lac
Le Trek des 3 cols
En Mars 2023, l’idée nous vient avec un ami de partir faire le Trek des 3 cols au Népal.
Comme à mon habitude, je regarde très rapidement par où ça passe, les paysages, mais sans vraiment approfondir pour me laisser un max de surprises.
Banco, on prend nos billet direction le Népal. J’ai toujours eu envie de marcher sur les traces de Tintin et son Yeti (bon, ça c’était au Tibet…). A coté de ça, aller au pied de l’Everest était quand même un projet plutôt chouette !
A Katmandou, l’ambiance y est particulière. Rares sont les touristes qui ne partent pas faire un trek. Donc on est là, dans cette capitale, tout en sachant que le voisin part ou revient d’une marche plus ou moins dure. Ca créait une atmosphère assez inédite qui permet de discuter avec tout le monde car on a tous un point commun. Partir explorer les montagnes Népalaises.
Bref, il faut maintenant aller jusqu’à là-haut !
Il y’a 2 itinéraires : la Jeep pendant 2 jours ou l’avion en 30 mn. La seule différence, c’est que l’avion atterrit sur le pire des aéroport qui existe : Lukla !
Lukla est répertorié comme le plus dangereux au monde car sa piste est courte et se précipite dans un ravin (elle est d’ailleurs inclinée pour permettre aux avions de prendre de la vitesse en décollant et de mieux freiner en arrivant). Il y a un crash d’avion tous les 2 ans en moyenne…
Notre vol va être annulé car la météo n’est pas bonne. On doit attendre demain matin 6h pour avoir une fenêtre de tir.
A 6h, on se retrouve au guichet pour tenter d’avoir notre carte d’embarquement. Une fois en main, on attends dans la salle de départ que notre vol soit prêt.
On monte à bord d’un petit coucou… l’adrénaline est là ! On décolle pour Lukla !
Lukla
L’arrivée à Lukla est sportive. Gros trou d’air, bruit des hélices à côté des oreilles, mais expérience incroyable !
On doit maintenant entamer notre première journée direction Monjo.
On découvre les premiers paysages, vallées, forêts et ponts de singe. Le physique est bon, les jambes suivent, on vient de commencer donc jusqu’ici tout va bien.
L’arrivée à Monjo se fait facilement, en 4h on y est. On décide de pas forcer, surtout que le prochain village semble un peu plus loin et ça commence à grimper pour y aller. Ne forçons pas.
On s’arrête donc à Monjo pour y passer la nuit et prendre ce qui sera notre dernière douche chaude.
Namche Bazar
Aujourd’hui, on doit rallier Namche Bazar. Autant vous dire que je suis sur-excité car Namche Bazar est connu pour être la ville des Sherpas. Ce village est la porte d’entrée et retour du camp de base de l’Everest.
Le dénivelé est correct (675 D+) et le travail des jambes hier les a bien préparé. Ca monte quand même bien ! Surtout à la fin.
On arrive donc à Namche en 1h30 et pareil, on décide de ne pas aller au delà. Namche est le dernier endroit où l’on peut acheter des choses. On se repose un peu, on se balade dans le village qui est calme car on est à peine à l’ouverture de la saison (officiellement mi mars, soit dans 7 jours).
Thame
La marche vers Thame va être longue mais belle. On se perd un peu dans les buissons, vers Samde, en essayant de revenir sur le sentier.
On a une vue sur des kilomètres c’est tellement beau ! On a vraiment de la chance sur la météo !
L’arrivée à Thame se fait par un immense pont de singe. On sait que c’est la fin et c’est pas plus mal car ça nous a fait une belle marche aujourd’hui.
Thame est un petit village magnifique au creux des montagnes. Il n’y a pas grand monde car hors saisons, les locaux partent travailler à Katmandou. Il ne reste donc qu’un ou 2 lodge ouvert (c’est la règle. Ils alternent chaque année).
On va rester 1 journée de plus à Thame pour s’acclimater car les prochaines étapes ca va grimper fortement.
L’idée est bonne car je me choppe un super mal de crâne dans la nuit… il faudra 10h de patience (et de cachets) et l’ascension de la petite montagne à côté pour que ça passe immédiatement !
Lungden
Lungden est la porte d’entrée du premier col : Renjo.
La marche est simple et quasi plate. On passe au travers des villages détruits par le tremblement de terre de 2015. Ces anciennes maisons avec des toits en pierres ne sont plus que des fantômes dont il ne reste que l’ossature.
Arrivée à Lungden, on va dans le seul lodge possible. Il va faire froid. Très très froid. On enregistre dans les -20/-30° dans la nuit (donc surement -15° dans la chambre). L’eau des gourdes gèlent.
Départ très tôt
Renjo la Pass
On attaque là un sacré tronçon. Le Col Renjo est notre premier et clairement le point noir de ce trek dans ce sens car on se prend un dénivelé de 1000m en 4h.
Le froid est très présent, mes doigts gèlent… il faut absolument que j’arrive à me mettre dans les zones ensoleillées qui prennent tout de suite plusieurs degrés d’un coup !
Je sens clairement que l’oxygène se fait plus rare. On monte tout de même à 5360 m !
Le paysage pour monter au col n’est pas incroyable. La marche dans la neige n’est pas simple pour se repérer, mais nous avons laissé un groupe de 3 dont un guide, passer 1h avant nous, ce qui permet d’avoir des traces fraiches.
Arrivée en haut du col, après ce qui a été une des ascensions les plus épuisante que j’ai jamais faite, on découvre le paysage qui s’offre à nous : Gokyo !
Gokyo
Le village est vraiment chouette et il y a une petite montagne à faire, Gokyo Ri, donc on décide de rester là une journée entière. Ca permettra de recharger les batteries avant de se lancer vers le camp de base de l’Everest.
Le sommet du Gokyo Ri est à 600m de haut. Après tout ce qu’on a dans les jambes, il se fait super facilement.
La vue d’en haut est juste la plus belle qu’on ait eu ! Posez vous plusieurs minutes là haut, à réfléchir à tout et à rien, vider ses émotions et son cerveau.
Gokyo est vraiment apaisant car on est très loin de tout autre signe de vie et de bruit.
Cho la Pass
Le deuxième tronçon du trek pour rejoindre Cho la Pass nous fait passer par un immense glacier sur lequel on doit marcher et se frayer un chemin. Malgré la poussière dessus et les cailloux, on se rend bien compte que l’on marche sur de la glace immense.
On fera une halte au lodge de Thagnak afin d’avoir le temps de gravir Cho le lendemain.
L’ascension du 2e col ne nous fait pas peur du tout car après Renjo, on ne voit pas comment ca peut être plus hard.
Et en effet, elle se fait assez facilement, même si des crampons auraient été une bonne idée.
Gorak Shep
Cette étape va signifier l’arrivée au pied de l’Everest. On a hâte et en même temps la météo se fait de plus en plus menaçante… neige plus vent, ça pique un peu.
Le plus dur c’est qu’après plusieurs kilomètres de marche, on a l’impression que ça ne s’arrête pas et que le village s’éloigne… la fatigue…
Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre à Gorak Shep. Le village n’en est pas vraiment un, c’est un ensemble de gros lodge réunis en un gros bloc.
Gorak Shep est l’étape avant le camp de base de l’Everest et le Kala Patthar.
Le Kala sera notre plus haute ascension avec ses 5648m. La vue d’en haut est incroyable, on voit même l’Everest qui semble tout proche !
En redescendant, on part sur le camp de base qui n’est qu’à 1h30 de marche.
Le camp n’est pas encore complètement monté. Les sherpas sont justement en train d’acheminer les tentes, nourriture et matériel.
On y voit quelques tentes jaunes entre les blocs de glaces. Ca s’étend sur une surface énorme. On sent le poids de toutes les expéditions qui sont passés par là depuis des années…
Lobuche
C’est le moment de redescendre du camp de base. La prochaine destination c’est Lobuche. On devrait pouvoir y trouver un lodge avant de tenter le dernier cols.
Il fait beau en arrivant au lodge, très peu de monde, on croise 3 ou 4 personnes.
Lobuche est assez surprenant car du lodge, on voit le col que l’on doit attaquer demain matin. C’est très étrange de l’observer au calme et au chaud.
Il y a une rumeur de tempête de neige qui traine depuis 2 ou 3 jours. Pour le moment la météo est bonne donc à voir dans la nuit si ça se dégrade.
Retour à Namche
Ce matin, la météo n’est pas bonne et d’après la patronne du lodge, ce serait inconscient de tenter l’ascension du dernier cols.
Il est apparemment mal balisé, puis si on arrive là haut et que la vue est mauvaise, on sera dégouté…
En attendant, un malaisien est en train d’être mis sous oxygène car il n’a plus qu’à 35% d’oxygène… ce qui n’est pas bon du tout. La tempête qui se lève empêche en plus de lui avoir un hélicoptère.
On prend la décision de repartir sur Namche et ne pas prendre le risque de la dernière ascension de trop…
On entame donc une très très longue marche de 7h30 jusqu’à Tengboche.
On passe par des endroits vraiment beaux, la météo n’est pas mauvaise à cette altitude et en regardant la montagne que l’on aurait du faire, on la voit dans les nuages, donc on a bien fait…
On passera la nuit au Tashi Deleck, pour 500 rs la nuit.
Il y a beaucoup plus de monde car la saison a commencé officiellement et nous sommes sur le EBC trek (le tracé suit notre chemin de retour) qui est plus simple, donc plus touristique. Après, beaucoup plus de monde veut dire 30 ou 40 personnes.
Retour à Lukla
Après Tengboche, nous sommes redescendus sur Namche pour passer la nuit.
Nous avons ensuite repris la route que nous avions empruntée la première fois de Lukla à Namche. Le coin nous est familier même si on a l’impression de le redécouvrir.
On va marche 8h jusqu’au petit village de Surke (nous avons décidé de rentrer en Jeep et non avion). Si vous en avez la possibilité… ne le faite pas !
La descente jusqu’à Surke est fatigante car ça descend dans de la boue et bouse d’âne… donc pas simple.
Bien content d’arriver à Surke. Le Lodge est sympa, mais après 8h de marche, même une botte de foin aurait été cool.
Rentrer en Jeep
On doit donc aller trouver une jeep plus loin qui est censée nous ramener à Katmandou.
Dés le début, on doit se faire les 600m du col de Chutok !
Le chemin nous fait longer le ravin où l’on voit au loin des ouvriers faire exploser la montagne dans l’idée de construire une route. Sympa… c’est là qu’on doit passer…
Le chemin nous amène jusqu’à eux. Les gars dynamitent la montagne et nous on passe à côté d’eux… normal. Aucune sécurité, aucune alarme pour indiquer les moments d’explosions…
Après le chantier, on s’arrête manger un morceau dans une cabane encore debout (ils ont rasé plusieurs maisons pour construire la route). On a la chance qu’un type nous propose sa jeep pour nous faire faire le dernier tronçon.
Sur le retour, on changera une fois de jeep car il n’y avait plus de route… et la dernière jeep sera le pire moment de mon existence… Pluie torrentielle, chemins boueux en pente, nuit et conducteur au téléphone tout le long… J’ai cru que ça serait mon dernier voyage !
Une sacrée aventure
Le trek des 3 cols aura été une aventure assez incroyable avec des paysages, des rencontres et surtout une sensation d’être témoins de la force de la nature !
Physiquement dur ! Je pense que dans le sens inverse des aiguilles d’une montre c’est moins dur, mais les beaux paysage seront dans votre dos…
Pas besoin d’être super physique pour faire ce trek, il faut juste prendre son temps et s’acclimater une journée à Namche Bazar, une à Gokyo et ça devrait être bon.
Au plaisir d’échanger avec vous si vous avez des questions !