6 jours de Rando itinérante à Cheval au Maroc

Arrivée à Timizguida Ouftas

C’est donc parti pour une rando de 6 jours dont 4 à cheval. Je pars avec mes 3 enfants, une amie se joint à nous et on nous indique qu’une famille, une mère et sa fille se joigne à l’aventure également. C’est parti pour une expérience d’une intensité qu’on aurait pas pu imaginer!

On vient nous chercher en taxi à l’aéroport d’Agadir pour nous conduire à Timizguida Ouftas. On doit y passer une première nuit chez l’habitant, dans un village berbère, avant le départ à cheval. À l’arrivée, on est chaleureusement accueillis par Mohamed, l’hôte, sa famille, ainsi que nos deux copines de voyage, arrivées un peu plus tôt. On fait connaissance autour d’un délicieux dîner: boulettes de sardines et tajine de poisson fraichement péché. La soirée se poursuit tard, installés sur les coussins de la cour intérieure. Mohamed nous raconte sa vie, son histoire, sa culture, nous lui partageons les nôtres, entre rires et thés à la menthe, les premiers liens se créent.

Top départ !

Après une bonne nuit de sommeil dans des chambres confortables, un magnifique petit déjeuner typique nous attend. On aide à préparer les jus d’avocat et on se met à table. Sachant que c’est mon anniversaire, Mohamed nous apprend les paroles de la chanson en berbère pour entamer le chant usuel et ensuite, sa sœur m’emmène dans une pièce pour me faire revêtir les habits berbères traditionnels et faire une séance photo souvenir. C’était très touchant ! Un anniversaire que je n’oublierai pas !

On se met ensuite en route vers le point de départ de la randonnée, à 15mn de marche. Mohamed nous présente alors Somaya, sa chèvre adorée qui nous escorte tout en s’arrêtant contempler l’océan au loin de temps en temps. C’est le moment d’un premier au revoir. On a tous les larmes aux yeux. Ce fut un court moment mais tant de partage !

Nos trois guides, Hamid, Mostafa et Moussa, sont au rendez-vous ! Ils se présentent, nous attribuent nos chevaux, de magnifiques pur sangs arabes: NoStress, Kimbo, Sandroe, Amoudou, Dino, Mistral, Jack Daniel…, et l’on se met en selle pour entamer le chemin sinueux dans la montagne.

C’est parti pour la rando, 1er jour

La rando se présente sous la forme de deux sessions de cheval par jour d’environ 2h30/3h, avec une pause déjeuner à midi et l’arrivée au Bivouac un peu avant le coucher du soleil pour le dîner et la nuit sous un grand tipi.

Un camion d’intendance nous suit, comprenant un cuisinier et deux aides afin de fournir tout ce dont nous avons besoin. Le midi, notre lieu de repos et repas sont prêts dès que l’on pose pied à terre et le soir, le campement est déjà monté à notre arrivée et le cuisinier aux fourneaux, on a plus qu’à profiter de l’apéro (biscuits, fruits secs, thé à la menthe) et de la soirée.

Le premier jour, on sinue dans la montagne et nos yeux boivent les paysages désertiques, les arganiers disséminés, les champs de cactus, l’océan atlantique au loin. On traverse divers villages berbères, avec leurs maisons de pierres, les écoles aux murs colorés, les chiens, les ânes et les dromadaires qui se promènent. La température est parfaite, 25 degrés en moyenne. Les guides nous donnent des conseils, nous raconte les endroits. On discute entre nous, on médite sur nos chevaux. Les passages sont parfois difficiles, escarpés, cela demande de la concentration et une maîtrise. Les enfants ont un peu peur. Il faut s’arrêter pour les rassurer. Ce premier jour comprend une certaine dose de stress et quelques incompréhensions, un peu de tension. Arrivés au point de Bivouac, on est bien fatigués mais les images des magnifiques paysages le valent bien.

Après avoir posé pied à terre, on laisse les chevaux se rouler dans le sable, on les nourrit puis on prend connaissance de notre lieu de sommeil. Un énorme tipi convivial ainsi qu’une tente, pour nous les voyageurs.

On s’installe autour d’un délicieux repas avec nos guides et c’est un premier moment de partage au calme et de discussions entre nous. Les tensions de la journée sont discutées et apaisées et on se sent tous prêts à entamer le reste de la randonnée. Le sommeil nous appelle vite après cette longue journée d’émotions et l’on se couche rapidement. Les enfants, comme ils savent le faire, sont devenus inséparables en une journée et on s’endort au son de leurs rires et conversations chuchotées.

2ème jour

Dès le lever du soleil, on entend la préparation des chevaux, des équipements et du camion au dehors. On sort du tipi et un copieux petit déjeuner nous attend, après lequel on se met en selle. Les paysages désertiques continuent de défiler. On passe dans une bananeraie, dans le lit d’une rivière asséchée, on croise des troupeaux de chèvres qui grimpent dans les arbres et on voit un squelette de dromadaire entier, le high light de la journée des enfants, ils lui inventent une histoire, lui laisse des paroles pour son passage dans l’autre monde, lui dise qu’ils le garderont en mémoire. Mostafa et Moussa, qui s’occupent d’encadrer les enfants restent avec eux, les coach, leurs racontent des histoires. On commence chacun à bien connaître notre monture et à être en osmose.

La journée passe sereinement entrecoupée d’un bon déjeuner suivi d’une sieste et rythmée de quelques trots. Lorsque on arrive au point de bivouac, on est subjugués par la vue imprenable sur l’océan et les falaises, le soleil va se coucher sous peu et enflammer le ciel de couleurs orangées.

C’est une magnifique vue pour fêter un 31 décembre, même si honnêtement, on a complétement perdu la notion du temps et des fêtes de fin d’année. Le cuisinier nous a préparer un énorme couscous, un bon dessert marocain à base de dattes, oranges et miel et c’est encore un magnifique moment de partage avec l’équipe autour de la table, comme tous les moments de repas. Au fil de discussions et de rires, sans jamais oublier le thé à la menthe, on apprend à se connaître, à s’apprivoiser et on devient tous les jours tous un peu plus proches.

Après avoir dîner, l’équipe aide les enfants à faire un feu et l’on reste des heures autour à profiter de cette soirée, à chanter, à écouter de la musique à discuter. On se couchera tard dans la nuit.

3ème jour

Ce petit déjeuner restera le plus beau de par la vue que l’on découvre au réveil. Je ne sais pas ce qui était le plus saisissant entre le soir précédent et le jour qui se lève sous nos yeux. Mais, en selle ! C’est l’heure d’entamer cette journée qui va nous mener vers les dunes de sable face à l’Atlantique. Avec l’impression de traverser le désert, on descend vers le littoral en passant devant les cabanes de pécheur qui font face à l’océan.

Les chevaux sentent le vent de liberté, ils ne tiennent pas en place. On va mettre les pattes dans l’eau, ils battent des sabots, s’ébrouent, aussi heureux que moi d’être au plus près de cette étendue d’eau captivante. Bamaco, le chien qui accompagne notre randonnée s’amuse comme un fou dans l’eau, tantôt sautant dans les vagues, tantôt les évitant, courant après les oiseaux qui s’envolent, une belle danse qui prend forme sous nos yeux.

On prend le repas de midi là et on en profite pour aller se baigner. Quelle agréable sensation avec cette chaleur et après ces heures à cheval

On terminera la journée par un autre feu de camps, encore des rires, des débats, des jeux de société et une nuit bien reposante.

4ème jour

C’est avec une certaine tristesse que l’on entame cette dernière journée de rando, aussi magnifique que les précédentes. La journée file pendants que l’on savoure les derniers instants : ceux où on chante sur les chevaux, où on discute, où on se concentre sur les passages dénivelés, où on dépasse nos peurs. Avant de rentrer à l’écurie, il y a la cerise sur le gâteau de cette aventure : le grand galop sur la plage. Nous y voilà arrivés ! J’ai un peu d’appréhension, je sais que les chevaux sont débridés et volent au galop. Je veux rebrousser chemin et attendre les autres. Mais Moussa vient m’encourager et avec ses conseils, je me sens plus sûre d’y aller, et je ne le remercierai jamais assez ! je n’aurais voulu louper ça pour rien au monde. Au son du « Yalla » d’Hamid, ils partent au galop et c’est une sensation magique. On a le trajet jusqu’à l’écurie de Taghazout pour se remettre de cette montée d’adrénaline.

C’est l’heure de dire au revoir au chevaux et chacun passe un moment avec le sien à lui susurrer des promesses de retour à l’oreille. Après quelques gratouilles d’au revoir à Bamaco, on se met en route vers la maison de Manon et Brahim, les propriétaires d’Amazir Cheval. On passera la dernière nuit dans l’appartement annexe à leur maison, au bord de la plage d’Imi Ouaddar. Les guides nous y rejoignent pour le dîner, le cuisinier est là également ainsi que Manon, Brahim et leurs filles. Le repas est convivial, pêche du jour et autres délices, et nous permet de débriefer la rando, de faire connaissance avec cette famille, de faire durer ce voyage, qui on le sait touche à sa fin. Et voilà, il est maintenant l’heure de dire au revoir aux guides avec les larmes aux yeux, de longues étreintes, on se reverra bientôt, on l’espère.

Jour du départ

Il ne manque que quelques heures avant de devoir aller à l’aéroport. On prend le petit déjeuner chez Brahim et Manon, puis on va passer un moment à la plage avant qu’ils nous déposent à Taghazout où l’on veut manger ensemble. Les embrassades de départ durent et durent, les enfants disent même au revoir au camion de l’intendance, symbole de notre randonnée.

Nous voilà repartis avec un bout de culture berbère en héritage, de nouvelles amitiés (qui durent encore depuis le retour), des morceaux de paysages dans la tête, nos chevaux respectifs dans nos cœurs. Sacrée expérience humaine !

Amazir Cheval ce n’est pas juste une écurie incroyable, c’est aussi l’histoire de Manon et Brahim, de chevaux sauvés, d’une équipe en or, une ode à la culture berbère. Allez-y, c’est un séjour qui vous fera vivre des moments magiques et laissera en vous une empreinte indélébile!

(https://www.amazircheval.com/)