Les tranchées sud du Hartmannswillerkopf – Vosges

point de vue Hartmannswillerkopf
Randonneuse débutante, je partage aujourd'hui ma randonnée faite le 21 février 2021 dans les tranchées sud du Hartmannswillerkopf, lieu où les combats ont fait rage lors de la Première Guerre mondiale. Celle-ci se situe dans le massif des Vosges, dans le 68.

  Randonnée dans les tranchées de Hartmannswillerkopf

Informations sur le voyage

Topo de la randonnée

  • Pays : France
  • Massif : Massif des Vosges
  • Département : 68
  • Difficulté : Moyenne
  • Distance : entre 8,5 et 9 kilomètres
  • Dénivelé positif : 460 mètres
  • Informations supplémentaires : Neige possible, Chiens autorisés, Accessibles aux enfants, Panorama, Parking

Ma randonnée historique dans les tranchées sud du Hartmannswillerkopf

21 février 2021.

Deuxième randonnée de l’année (et de ma vie par la même occasion). J’ai toujours été fan de paysages et de l’histoire en général, alors pourquoi ne pas allier les deux et en plus se dépenser ? C’était ma résolution 2021. Et autant dire que c’en est même devenu une passion ! Marcher pour marcher n’a jamais été ma tasse de thé, mais si c’est pour contempler les merveilles de la nature ou en apprendre plus sur l’histoire de notre pays, c’est un vrai plaisir !

Hartmannswillerkopf

Point de départ : le lieu-dit Hirzenstein, dans les hauteurs de Wattwiller (68). Pour y voir plus clair, cela se situe à environ 1h30 de Strasbourg, 45 minutes de Colmar.

Avec mon acolyte Ella, qui heureusement partage avec moi cet intérêt pour la randonnée, nous sommes parties de ce lieu-dit (et parking) aux environs de 11h45, sac sur le dos et bien chaussées (ou presque).

Pour un mois de février, nous avons eu de la chance avec le temps : soleil, pas un seul nuage et environ 18 degrés, ce qui promettait une vue extraordinaire une fois arrivées au sommet.

Durant les premières minutes, rien à signaler et déjà des bunkers et autres restes de la Première Guerre mondiale pour nous faire voyager dans le temps.

Il faut savoir aussi que je ne pars pas dans la montagne sans carte bien sûr, j’ai téléchargé l’application VisoRando qui permet de suivre en temps réel nos pas et marcher sur le tracé exact. C’est donc sur ce site que j’ai trouvé cette randonnée et que j’ai acheté les cartes IGN françaises pour randonner.

Après quelques chemins forestiers, nous apercevons le début des tranchées sur notre gauche avec un panneau nous déconseillant de les emprunter (covid ? neige ?) et de continuer par les chemins forestiers prévus à cet effet. Etant venues spécialement pour ces tranchées, d’où le nom-même de la randonnée, nous nous sommes quand même aventurées dedans.

Ces tranchées étaient occupées par les allemands, et nous remarquions d’ores et déjà que les conditions de vie étaient loin d’être simples durant la Grande Guerre (tranchées très étroites, boueuses par endroit… d’où la maladie “pied de tranchée”).

Nous avons continué à monter, grimper durant 2 longues heures au minimum (peut-être même 3). La faute à qui ? Cigarette ! On l’a vraiment maudite à ce moment-là, pour des personnes débutantes, sédentaires et en plus fumeuses, ce n’était vraiment pas simple mais on a relevé le défi (460 mètres de dénivelé positif).

Blague à part, la difficulté de la randonnée sur le site VisoRando était notée comme “moyenne”, mais la montée est plutôt considérée comme difficile.

Après ces premiers kilomètres uniquement en montée, nous sommes arrivées au sommet de la ligne des crêtes avec un vaste choix de directions et de tranchées. Nous avons pris la direction de la petite croix blanche, le plus gros point de vue de cette randonnée.

C’est là que nous en avons pris plein les yeux. Vue sur toute la plaine d’Alsace, sur la ville de Bâle en Suisse et même les Alpes au loin ! Autant dire que la montée était vite oubliée et que les efforts ont payé. 🙂

La petite croix blanche (Croix des Engagés Volontaires Alsaciens-Lorrains) se situe sur un éperon rocheux qu’il a fallu un petit peu escalader, mais qui offrait une vue encore plus spectaculaire.

De retour sur nos pas, derrière le rocher plus bas, nous avons accédé au 152ème Monument du Régiment d’Infanterie. Sans doute mon monument historique préféré durant cette randonnée de par son histoire et tout ce qu’il évoque.

Hartmannswillerkopf

En effet, celui-ci a été construit après la Grande Guerre en 1921, par un sculpteur nommé Victor-Charles Antoine. Il avait participé aux combats dans cette 15ème unité et a décidé en 1919 de bâtir ce monument en hommage à ses camarades, sur le site-même de la bataille de 1915. Détérioré et pratiquement détruit par les nazis en 1941 lors de la Seconde Guerre mondiale, quelques vestiges furent cependant sauvés et ont permis de restaurer le monument encore une fois par Victor-Charles Antoine en 1954 ! De quoi voyager encore une fois dans le temps…

Après un petit casse-dalle, une contemplation de la vue et une magnifique découverte avec ce monument, nous avons retroussé chemin et nous sommes dirigées vers les tranchées françaises (jusque-là elles étaient toutes allemandes). Pas de grande différence entre les deux, mais là nous étions au cœur du champ de bataille : les tranchées allemandes et françaises se trouvaient à une demi-douzaine de mètres les unes des autres !

Arrivées après quelques centaines de mètres devant la croix blanche lumineuse, autrement appelée “croix sommitale” et aujourd’hui connue sous le nom de “Croix pour la Paix en Europe” d’une hauteur de 22 mètres et construite au point culminant de l’Hartmannswillerkopf en 1930, nous avions le choix entre plusieurs directions. C’est le moment où nous avons commencé notre dénivelé négatif, ouf ^^

Nous sommes ensuite arrivées au pied du cimetière (et nécropole nationale française du Silberloch). Celui-ci est construit en pente sur une centaine de mètres (je n’ai pas trop la notion, peut-être plus), que nous avons donc montée avant d’admirer l’Autel de la Patrie, situé sur une place tout en haut du cimetière. En raison du Covid-19, nous n’avons pas pu faire la visite du monument national mais nous y retournerons sans aucun doute !

Maintenant que nous en avions pris plein les yeux, il était temps de redescendre à notre point de départ. Je retiendrai de cette descente que des bâtons de randonnées ne seraient pas de refus pour la prochaine randonnée (on l’a bien senti dans les genoux). La descente aura pris environ 1 heure.

Voilà le résumé de ma deuxième randonnée, j’espère qu’elle vous aura donné envie à vous aussi, de marcher sur les pas de nos ancêtres. Vous serez également surpris de voir que beaucoup de choses ont été laissées telles qu’elles étaient durant cette guerre, notamment tous les barbelés, rouillés par le temps. Si comme moi, vous êtes passionnés ou intéressés par l’histoire française et plus particulièrement par la Première Guerre mondiale, je vous recommande cette randonnée à 100%, foncez !

Et je finirai par cette phrase qui résume à merveille mon ressenti et la réalité de tout cela :

“Un siècle s’est déjà écoulé depuis cette guerre tragique et ces combats meurtriers. La montagne a retrouvé sa tranquillité mais conserve les traces et cicatrices de ce lourd passé, qu’il faut aujourd’hui tenter de préserver, afin que rien ne soit oublié.”

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