Road trip d’une semaine en van sur l’île de Fuerteventura

Vidéo de notre road trip sur Fuerteventura

Le road trip : le départ et l'arrivée

Petit voyage chill & surf pour avoir un peu de soleil en cette fin d’année. Seul souci : un mois avant le départ, Marine se fracture la cheville en skate. Six semaines de plâtre. Clairement nous nous disons que c’est mort pour les vacances. Le fait que nous ayons réservé un van me permet de conserver un infime espoir de voyage à deux. Après un début d’immobilisation compliqué, Marine commence à maîtriser le cloche pied à merveille mais ne se sent toujours pas de partir dans cet état.

« Tu m’imagines traverser l’aéroport en béquille ? Rien que ça ? ».

Oui j’avoue c’est chaud. Finalement, après un petit forcing de ma part (et l’accord officiel du médecin, non sans quelques réserves), elle me pose sa condition non négociable : « on part avec un fauteuil roulant ». Soit, on va se marrer !

Mes parents, toujours présents pour nos départs en voyages nous économisent déjà une belle galère en train. Car bien-sûr, nous partons pour une semaine mais nous avons quand même nos deux gros sacs à porter, et Marine roule. Arrivés à 5h à l’aéroport d’Orly, le fauteuil nous rend un sacré service pour nous mener finalement assez tranquillement jusqu’à la porte d’embarquement où les béquilles prennent le relai. Par chance, nous n’avons pas de voisin sur notre triplette de siège et Marine peut allonger sa jambe tranquillement.

Location de van à Fuerteventura

A notre arrivée à l’aéroport, nous sommes accueillis par Christian, un ami de Rico à qui nous avons loué le van sur la plateforme Yescapa (bien pratique car il ne restait plus rien de dispo chez les loueurs « classiques »). Nous roulons ensemble jusque Corralejo au Nord de l’île où il nous fait le brief du van avant de nous laisser les clés. Nous avons un frigo (la vie), une planche de surf, assez de place pour caler le fauteuil à l’intérieur et le soleil : malgré les circonstances, nous la sentons assez bien cette petite semaine de vacances.

Piscine naturelle

Petit détour par l’épicerie la plus proche pour s’acheter de quoi se faire à manger et beaucoup d’eau et nous voilà repartis vers le Sud en direction de l’aéroport pour aller découvrir une piscine naturelle en bord de mer. Bon la piscine en question est très jolie mais située juste à côté d’un village bien touristique (Caleta de Fuste) et il y a déjà du monde. Nous nous motivons quand même à y aller avec le fauteuil et les béquilles mais Marine est vite stoppée par le chemin devenu rocailleux.

Popcorn Beach

Le temps d’aller piquer une petite tête histoire de puis nous rebroussons chemin vers la pointe Nord de l’île où Christian nous a conseillé un endroit sympa pour passer la nuit : Popcorn beach. La route pour y accéder n’est clairement pas des plus praticables, il faut être patient pour ne pas abîmer le van. Nous sommes parmi les premiers à nous poser pour la nuit donc le choix est large : nous nous calons de sorte à pouvoir profiter du coucher de soleil depuis le lit. Cette plage se nomme ainsi car elle est plein d’algues fossilisées qui ressemblent pour le coup vraiment à du popcorn !

Le lendemain, objectif surf. Après une petite escale au moulin (typique) d’El Roque, nous cherchons une plage abordable pour mon niveau débutant entre Popcorn beach et El Cotillo. Nous nous arrêtons à une première plage où clairement les surfers sont très chauds, et les vagues cassent sur du récif. Après une demie heure d’hésitation (ç’aurait du prendre 2 sec..), nous passons notre chemin pour atterrir quelques centaines de mètres plus loin sur une plage où la présence de 2-3 groupes de débutants en orange fluo me rassure. L’eau est bien froide ! Résultat : 2h dans l’eau, zéro vague prise, insolation, KO technique le reste de l’aprem. Nikel. Marine bouquine tranquille au soleil, à l’abri du vent grâce à un genre de couronne de pierres qu’on trouve un peu partout sur les plages de Fuerteventura. Car oui, l’île porte bien son nom.

El Cotillo

Après une bonne sieste, nous reprenons le van vers El Cotillo. Juste avant d’arriver, au Nord, juste à côté du Faro del Toston, nous faisons une pause pour admirer les piscines naturelles de la baie dont les dégradés sont assez bluffants. Belle surprise.

Le soleil tombant, nous nous dépêchons de trouver un endroit joli où garer le van pour la nuit : la falaises au Sud de Cotillo sont parfaites.

Aguas Verdes

Le soleil se couche dans l’océan et se lève derrière les volcans. Petit test de la douchette portable au petit matin. Ca fait le job. Après le petit déj, nous nous remettons en route pour aller découvrir d’autres piscines naturelles, toujours créés dans la roche par les vagues de l’océan : Aguas Verdes. Elles sont un peu perdues au milieu de la côte Ouest de l’île. La route qui y mène nous donne un aperçu des paysages arides mais sublimes de l’intérieur de l’île qui nous attendent après. Le soleil tape bien. Malheureusement, le chemin pour accéder aux piscines est bien trop raide pour Marine avec les béquilles. Je l’abandonne avec sa chaise et son bouquin solo devant l’océan et je pars en expédition.

La route FV-30

L’escapade terminée, nous récupérons alors la célèbre et très panoramique route FV-30 qui nous régale littéralement les yeux. Nous découvrons, le temps d’un pause resto méritée, le village de Betancuria. Le dénivelé met le fauteuil à rude épreuve mais les petites ruelles en valent le coup. La suite de la route nous offre un des plus beaux panoramas du séjour.

Mais elle nous permet également de faire la connaissance des adorables petits écureuils du coin.

Nous faisons ensuite un petit détour par la petit village côtier d’Ajuy doté d’une jolie plage de sable noir.

Village de La Pared

Nous parvenons à notre destination finale de la journée après ce long périple : le village de La Pared, au Sud Ouest de l’île. Encore une fois à temps pour se voir offrir une nouvelle pépite de coucher de soleil. C’est clairement un des meilleurs spots de van que nous ayons connu.

Levés de bonheur le lendemain pour essayer d’aller surfer. C’est cette fois bien plus fructueux. Marine a une vue imprenable sur la plage du haut de la falaise, les vagues sont tranquilles et le cadre est juste dingue.

La plage de Sotavento et Cofete

Après le repas du midi, nous quittons malgré tout cet endroit car nous avons pas mal de route (moyennement praticable) jusqu’à notre prochaine destination, la plage du bout du monde : Cofete. Mais avant cela, nous passons sur la côte orientale pour changer radicalement de paysage. Bancs de sable, lagune turquoise, collines couleur crème, c’est le spectacle que nous offre la plage de Sotavento. Bien appréciée des kitesurfeurs, elle dénote complètement des paysages que nous avions observés jusque-là. Marine prend son courage à deux béquilles pour faire plusieurs centaines de mètres dans le sable. Elle aura dépensé plus d’énergie que moi dans les vagues le matin même.

Sieste, chill, lecture, goûter et c’est reparti pour 2 bonnes heures de route dont les deux tiers sur de la bonne caillasse ! Nous croisons quelques cyclistes bien motivés. Cette île a vraiment beaucoup, que ce soit en termes de paysage ou d’activités, nous sommes vraiment très agréablement surpris.

Là pour le coup, nous passons côté lune, c’est très aride sans un arbre à l’horizon. Une fois passé le petit col, nous apercevons enfin la plage au loin. C’est grandiose : la montagne plonge littéralement dans l’eau sur des kilomètres.

Notre sens du timing étant plutôt de qualité depuis le début du séjour, nous rejoignons l’espace réservé aux vans juste avant le coucher de soleil qui, encore une fois, ne va pas nous décevoir.

Apéro chips vin blanc, merci le frigo !

La nuit bien tombée, le ciel est parsemé d’étoiles, nous pourrions rester des heures à le contempler.

Le lendemain matin, c’est l’occasion de faire un peu voler le drone pour se rendre compte de la beauté et de l’immensité de cette plage. Drone qui nous donne d’ailleurs un bon coup de chaud puisqu’il décide de soudainement chuter alors qu’il vole au-dessus de l’eau. Il va stopper sa chute par je ne sais quel miracle à 20 cm de l’eau, le temps de le ramener au-dessus du sable avant qu’il ne se remette à faire des siennes pour finir la tête dans le sable. Et ça c’est l’enfer pour ce genre d’appareil… Déjà j’ai mis un bon quart d’heure à le retrouver, l’ayant planté à 300 mètres de ma position, puis il ne s’en est pas sorti indemne… Mais pas mort pour autant.

Ce matin-là, c’est aussi l’occasion pour Marine de tester la douche malgré son plâtre. Assez cocasse comme moment. Il n’aura pas été possible de se baigner par contre, les courant étant sacrément puissants de ce côté de l’île, c’est très vivement déconseillé.

La Pared

Après avoir blagué 2-3 minutes avec une pie-grièche, nous quittons les cactus de Cofete à la mi-journée pour retourner à La Pared et passer l’aprem à surfer/bouquiner. Cet endroit, c’est vraiment le pied. Et d’ailleurs, depuis La Pared, nous avons vue sur la plage de Cofete.

La journée se termine par un dîner aux chandelles (lampes de camping), le premier vrai repas que l’on se cuisine. Pâtes aux lardons, rien de fou mais après l’enchaînement des combos salade sodebo / saladières, c’est plutôt très bon.

Les dunes de Corralejo

La semaine est courte mais la grasse matinée qui s’en suit nous fait du bien ! Nous profitons des derniers instants sur notre magnifique promontoire et décollons pour la remontée de toute l’île à la découverte d’un de ses trésors les plus connus : les dunes de Corralejo.

C’est assez dingue ce mini désert de sable blanc posé entre les volcans éteints et l’eau turquoise. Hâte de l’explorer ! En attendant, nous cherchons un spot où poser le van pour la nuit pour ne plus avoir à y penser mais nous sommes clairement dans la zone la plus touristique de l’île et c’est compliqué. Nous nous garons sur le parking à côté de la playa Alzada où il y a un endroit parfait pour dormir avec vue mais malheureusement déjà occupé par un 4×4. Tant pis, nous descendons sur la plage pour profiter de l’après-midi ensoleillée. Les dunes sont juste derrière, de l’autre côté de la route, mais ça attendra le lendemain. Nous comprenons de loin que le couple du 4×4 est un couple d’influenceur en plein shooting. Nous sentons le départ et aussitôt leurs affaires remballées, je me précipite au parking pour prendre leur place. Hoplé, on est bon !

Cette fois nous sommes sur la côte Est et le soleil ne se couche donc pas dans l’eau mais le spectacle n’en reste pas moins sublime. C’est l’occasion d’aller faire une petite balade pour découvrir les dunes avant de dîner. Le soleil disparaît derrière les volcans et vient roser le ciel.

Le réveil sonne à l’aube et c’est parti pour aller contempler le soleil sortir de l’océan sur la planche au son du clapotis des vagues matinales. La session ne se passe pas trop mal, les vagues sont gentilles, c’est un vrai plaisir. Je retourne au van prendre le petit dej avec Marine avant de l’abandonner malheureusement une nouvelle fois pour aller explorer plus en profondeur les dunes de Corralejo. Après une bonne vingtaine de minutes à marcher pieds nus sur le sable chaud je me retrouve au milieu de ce désert miniature et profite du panorama avec le drone.

De retour au van, nous nous mettons en route vers Corralejo pour nous balader et manger un bout. Nous faisons une bonne partie du littoral avant de nous poser au Recoveco pour une pizza face à l’océan. Clairement touristique mais ça nous va très bien et le personnel et super accueillant. Petites courses pour le soir puis nous retournons à notre spot de la nuit précédente qui n’a heureusement pas encore été pris.

Fin du road trip d'une semaine en van à Fuerteventura

Nous rendons le van au petit matin le lendemain et Christian nous reconduit à l’aéroport après avoir checké le van.

Le retour à Paris est assez drôle. Nous sommes censés être prioritaire pour sortir de l’avion avec le fauteuil roulant que nous voyons désespérément partir avec le reste des bagages des passagers vers l’aéroport depuis le hublot. Voyant le temps s’écouler, nous proposons de partir avec les béquilles, mais le personnel ne veut pas nous laisser sortir tant que l’équipe PMR n’est pas arrivée. Ils sont en sous-effectif, forcément… Bref, trois quarts d’heure plus tard nous récupérons enfin nos bagages.

Malgré les circonstances, nous avons passé une superbe semaine. Marine n’aurait pas dit non à un peu plus d’autonomie, mais elle a quand même pu profiter, chapeau à elle ! La douche, les toilettes nature en pleine nuit, tout ça tout ça, avec le plâtre, fallait se motiver.

Le van c’est la vie.