Détail du carnet de voyage : itinéraire de Road trip sur l'île de la Reunion
Informations sur le voyage
- Nombre de voyageurs : Solo
- Budget utilisé pour :
- Itinéraire : 1. Côte Ouest. 2. Mafate. 3. Cilaos. 4. Saint Pierre. 5. Salazie. 6. Saint-Denis
- Date et durée du voyage : mardi 8 octobre 2019, 17 jours
- Budget : 2200 euros (transport, food, visites, logements, activités)
- Nombre de voyageurs : en famille
Itinéraire de road trip sur l’île de la Reunion
Jour 1 : Kelonia
Arrivée à 6h50 à l’aéroport Roland Garros de Saint Denis, le temps de débarquer, récupérer nos valises, nous attendons la navette qui doit nous accompagner à l’agence de location de voiture.
Nous récupérons notre bolide, une petite C1, blanche, comme 99,99% des voitures de l’île (les voitures blanches sont moins chères et craignent moins la chaleur nous a expliqué le loueur), et c’est parti pour la première journée de ce voyage tant attendue.
C’est la deuxième fois pour moi sur cette île qui m’a tellement emballé la première fois et j’espère que Céline, ma sœur, l’aimera tout autant que moi pour sa première visite ici.
Les premiers kilomètres passent vite et nous arrivons à Saint Leu ou nous allons passer nos 5 premières nuits. Avant de récupérer le logement, nous nous arrêtons à Kelonia, réserve dédiée aux soins et à la protection des tortues marines, animaux sublimes en voie de disparition…
Après une chouette visite de 2h, premier repas créole en barquettes (rougail saucisses et dinde gingembre) au bord du lagon. Pas de doute, les vacances sont lancées cette fois ! Et le piment fait déjà des dégâts dans la bouche de Céline ! Le manque de sommeil et la chaleur nous empêchent de réfléchir de façon efficace à la suite du programme mais ça tombe bien, nous récupérons notre logement (petit studio sur les hauteurs de Saint Leu) et nous faisons une sieste histoire d’être en forme pour la fin de journée.
Nous allons faire quelques courses puis nous nous rendons au bord de mer pour voir le coucher de soleil, superbe, avec le souffleur, petite curiosité où l’eau vient être projetée très haut en tapant sur la roche, magnifique…
C’est la fin de cette première journée un peu polluée par la fatigue du vol comme nous l’avions prévu mais une bonne nuit de sommeil et tout ira bien demain !
Jour 2 : Dos d’Ane, étang Saint Paul, la Saline les Hauts et plage de l’étang salé
Premier lever sur l’île intense, 7h c’est une grasse matinée ici !
Direction Dos d’Ane pour une première petite rando de mise en jambe mais réputée être magnifique: Cap noir et Roche Verre Bouteille, boucle de 1h30 qui offre notamment un point de vue incroyable sur le cirque de Mafate et ses remparts. Une si courte durée de rando pour des paysages aussi beaux, en “qualité prix” on ne fait pas mieux ici !
Nous quittons en suite Dos D’Ane pour déjeuner au bord de l’étang Saint Paul sous les cocotiers puis départ pour la Saline Les Hauts où nous attend Gilles pour une randonnée en quad. Nous voilà partis pour 2h dans les champs de canne à sucre, d’ananas, de fruits de la passion, des petites frayeurs à certains moments mais des points de vue tous plus beaux les uns que les autres sur la côte et son lagon. Au final une expérience incroyable et des souvenirs plein la tête.
Cette journée se termine par un coucher de soleil sur la plage de l’étang Salé qui est pour moi l’une des plus photogéniques de l’île avec ses filaos et son sable noir… On trempe les pieds de façon hésitante : baignade interdite à cause du risque de présence de requins… Ce serait dommage de finir les vacances si vite… Quelques photos et vidéos pour immortaliser le spectacle et retour à Saint Leu. Demain nous partons à la rencontre de la star de l’île, le volcan !
Jour 3 à La réunion : itinéraire jusqu’au Volcan
Réveil 4h, c’est dur mais pas le choix. Aujourd’hui nous nous attaquons à sa majestée le volcan et pour avoir toutes nos chances de le voir il faut y être très tôt.
La météo a l’air de notre côté sur la route dès les premières lueurs du jour où le ciel semble dégagé et nous laisse déjà rêver à la suite de la journée. Le soleil qui se lève pour notre arrivée sur la plaine des sables est un moment unique, ce genre de moment où à part le bruit de la voiture, aucun bruit ne vient brouiller ce que nous sommes en train de voir. L’impatience commence à grimper, tout semble au point pour que nous vivions de la meilleure façon cet instant.
Mais à peine arrivés au départ de la rando, le volcan entier semble être dans le brouillard (oui oui, il faisait un soleil sans nuages 200 mètres avant d’arriver ce n’est pas une blague…).
Il fait 4 degrés il est 6h et nous descendons quand même dans l’enclos en espérant que le climat réunionnais réputé, à juste titre, d’être imprévisible décide de nous envoyer quelques rayons de soleil.
Une montée pas très difficile (500 m de D+ sur l’ensemble de la rando) mais assez longue et monotone dans ce paysage tout gris mais le soleil a l’air de pointer le bout de son nez.
30 minutes avant l’arrivée au sommet, le ciel se dégage et nous avons la chance de voir le cratère sans le moindre nuage pendant de longues minutes. Spectacle toujours époustouflant même une deuxième fois pour moi, et encore plus pour Céline qui le voit pour la première fois : grosses émotions. Il faut dire que c’est vraiment spectaculaire ce décor. Ces pierres noires par millions sur des étendues tellement vastes pour arriver sur cet immense cratère… Wahou, pas d’autre mot ! Certaines choses peuvent se raconter pendant des heures et ne pas donner le centième d’émotion que nous vivons sur le moment.
Le climat local assume encore un peu plus sa réputation et le brouillard retombe à une allure folle, arc en ciel dans le cratère (deuxième fois pour moi en 2 tentatives, qui dit mieux ?).
La descente n’est qu’une alternance de bruine et de soleil qui nous permet de voir les remparts autour de l’enclos lorsque nous arrivons au plus bas et on se sent minuscules ! Montée des 524 marches (oui oui quelqu’un les a comptées et l’a écrit, y’en a qui passent des vacances différentes) pour arriver au parking et déjeuner au soleil sur un spot repéré à l’aller: un belvédère au sommet de la plaine des sables, paysage lunaire à couper le souffle, mais pas l’appétit !
Le retour est long et la sieste méritée (déjà bien entamée dans la voiture pour Céline).
Jour 4 : piton Maïdo
Lever encore plus tôt, 3h45 ce matin, pour aller voir le lever du soleil au piton Maïdo, belvédère sur le cirque de Mafate, que nous visiterons plus tard dans le séjour.
Le Maïdo est l’une des portes d’entrée dans Mafate mais aussi le départ pour des randonnées magnifiques (Grand Bénare que j’ai fait il y a 3 ans et qui donne également un point de vue incroyable du haut de ses presque 3000 mètres).
1h de route zig zagante, c’est loooooooong, pour arriver à 5h30 devant le belvédère, il fait 5 degrés mais les premières lueurs du jour nous font réaliser pourquoi nous nous sommes levés si tôt et avons fait cette route. Spectacle incroyable, le soleil monte et passe finalement derrière la montagne pour nous donner une flopée de couleurs toutes plus incroyables les unes que les autres. Magnifique. La vue plongeante sur les ilets de Mafate qui se réveillent doucement au chant des coqs est tout simplement sublime, j’ai hâte d’être dans le cirque d’ici quelques jours pour ce qui s’annonce être une aventure de dingue. Encore un moment qui peut se décrire pendant des heures entières sans pour autant retranscrire correctement ce que nos yeux ont vu.
Nous marchons ensuite une quinzaine de minutes (1h pour trouver le sentier, 15 minutes de marche: là le rapport qualité prix est pourri) pour arriver à Ti col, autre point de vue sur d’autres ilets du cirque. Un endroit moins spectaculaire que le belvédère mais tout de même très très très beau (on va manquer de superlatifs mais ce n’est pas de notre faute si tout est magnifique).
Après avoir admiré la vue pendant un moment, nous redescendons vers Saint Paul où se déroule le marché du vendredi. Changement radical de cadre où les touristes affluent en masse comparativement à ce matin. Plein de produits locaux sur un marché très typique et franchement très agréable. Nous y achetons de quoi manger pour le midi: beignets, samoussas, bouchons, que du léger quoi, et un piment farci (censé ne pas être trop épicé selon le vendeur) dont la bouche de Céline se souviendra toute sa vie, moment assez drôle (en vrai c’était même carrément hilarant)… Note pour plus tard: ne pas faire confiance aux créoles sur le piment.
Après une petite sieste (2 levers consécutifs à 4h ça pique), petit tour sur le bord de mer de Saint Leu et de nouveau au souffleur pour le coucher du soleil et ses couleurs envoûtantes.
Jour 5 : plage de Boucan Canot, 3 bassins
Journée off pour moi qui suis en formation.
Céline commence sa journée par un café (un vrai, enfin : le soluble c’est marrant 5 minutes mais ça a tout sauf le goût du café, avouons-le) sur la plage de Boucan Canot. Paysage paradisiaque mais baignade encore une fois interdite.
Elle se rend ensuite avec une amie en direction des 3 bassins, balade réputée pour être familiale. C’était sans compter les passages obligatoires dans l’eau du canal, sous les portails cadenassés (car oui, la balade est normalement interdite au public depuis 2002), et sans compter sur les petits passages d’escalade. L’aventure en vaut le coup d’œil : une cascade spectaculaire à l’arrivée.
Repas du midi sur la plage de l’ermitage, une autre jolie plage du lagon, avec une fois de plus un repas local…Puis visite du jardin d’éden avant de venir me récupérer et d’aller boire un apéro entourés des jolies couleurs du coucher du soleil, toujours sur la plage de l’ermitage avec un autre ami avant de rentrer préparer les affaires. Demain, départ pour un trek de 4 jours dans le cirque de Mafate, la vraie difficulté sportive de notre voyage…
Jour 6 : Cilaos au Cirque de Mafate
Le cirque de Mafate, seul cirque des 3 à ne pas comporter de route et où tout se fait donc uniquement à pied comporte plusieurs portes d’entrée. Nous avons choisi d’y entrer par Cilaos pour la suite du voyage. La route vers Cilaos est longue mais merveilleuse. 420 virages dans des gorges puis en surplomb de toute la vallée avant d’arriver dans ce village typique (qui porte donc le nom du cirque) perché au milieu de nulle part, entre piton des neiges, taibit, grand benare et autres sommets… Nous laissons nos affaires à Cilaos et partons avec un sac de 40 L et un de 70 L, ce qui change beaucoup de choses par rapport aux randonnées à la journée faîtes jusqu’ici…
L’entrée dans Mafate se mérite, d’abord il faut monter le Taibit: 900 mètres de D+ pour commencer la journée, très compliqué ! Tout ça pour ne rien voir au sommet, ça complique encore un peu la chose mais on ne gagne pas à tous les coups. Le premier trek de Céline commence donc difficilement, mais c’est le jeu et elle se re-motive rapidement !
Je lui ai promis que Mafate était grandiose et méritait la difficulté qu’elle était en train de vivre. La descente vers Marla, premier ilet que l’on traversera, nous offre de jolis points de vue et l’îlet en lui même est très joli aussi mais pas le moment de s’arrêter il nous reste quelques kilomètres pour arriver à La Nouvelle, le plus peuplé des îlets (200 habitants tout au plus) très joli petit endroit où les enfants courent de maison à maison, pédalent sur leur vélo tous seuls sans personne pour surveiller ce qui semble être un endroit hors du temps, ce lieu respire la sérénité et le calme. Il inspire la simplicité, l’authenticité et malgré la fatigue je me sens “obligé” de partir faire quelques minutes de footing tant cet endroit me semble magique.
Notre gîte, “Les créoles” chez Jacques Bègue, est très sympa et le cadre nous plaît énormément même avec un temps très couvert et des nuages très bas, mais on imagine sans problème qu’avec un ciel dégagé, les remparts de Mafate seraient visibles et donneraient encore plus de cachet à cet endroit déjà si beau. Il nous aura donc fallu un peu plus de 6h (5h et des cacahuètes de marche) pour rejoindre La nouvelle et mériter de manger un délicieux gratin de chouchou (la crystophine/chayotte locale), un rougail saucisse et un cari poulet (plats phares de la cuisine réunionnaise) et un gâteau patate (cuisinés par un jeune homme et une jeune fille de 16 ans tout au plus) pour terminer. La nuit dans cet endroit si calme s’annonce très paisible.
Jour 7 : Cirque de Mafate, itinéraire incontournable d’un road trip à La Réunion
Réveil après une nuit de sommeil très calme à La Nouvelle. Pas difficile de trouver le sommeil avec la fatigue accumulée et la rando, même pour des gens au sommeil léger comme nous.
Le ciel est complètement dégagé et comme imaginé, le paysage avec ciel bleu est complètement fou : les remparts du cirque tout autour de nous nous rappellent à quel point nous sommes petits et ridicules face à la nature. Un petit déjeuner et quelques photos plus tard nous voilà partis en direction d’Aurere, un autre ilet de Mafate assez éloigné de celui là par la distance mais aussi par le dénivelé.
La journée commence par une ascension vers le col des bœufs, le plat n’existe pas dans Mafate apparemment. Nous croisons en route un monsieur nous expliquant qu’il est nettement plus agréable de passer par le col de fourche et qu’il sera facile de rattraper le chemin sans perdre de temps. Nous décidons de l’écouter (règle numéro 1, ne jamais changer son itinéraire sans avoir étudié la question), la montée est effectivement très belle dans une forêt très boueuse où il est facile de finir les fesses sur le côté du sentier (merci aux buissons de m’avoir sauvé).
Nous arrivons donc au col de fourche et entamons la descente qui doit nous ramener sur le chemin prévu initialement sauf que nous manquons un sentier, un panneau ou une birfucation (en tout cas on a raté un truc c’est sûr…) et finissons par repasser par le col des bœufs que nous étions censés éviter, 1h de perdue et des dizaines (centaines ?) de mètres de dénivelé inutiles… Le genre de détour qui plombe le moral.
Récupérer le sentier scout qui doit nous faire descendre vers Aurère, est un moment réellement difficile: 3 kms de route, interminable. Nous finissons finalement par trouver le fameux sentier scout et entamons notre descente dans une jungle luxuriante et magnifique, le sentier est sublime. Cet endroit est magique, on passe de la jungle à une pinède aussi bien que de la roche à des rivières toujours avec des sentiers magnifiques.
Puis au moment où nous décidons de manger il se met à pleuvoir un peu (beaucoup beaucoup) ce qui écourte notre pause et nous permet de rattraper un peu du temps perdu. La descente dure 2 longues heures et la fatigue commence à se faire ressentir, il nous tarde d’arriver.
Finalement après encore 30 minutes de descente et 30 de montée pour bien nous achever nous arrivons à Aurère, au gîte Le poinsetia pour être précis, où j’avais déjà séjourné lors de mon premier passage à la Réunion.
6h50 de marche, environ 1300 de dénivelé positif, 2000 de négatif, journée très fatigante. La douche et la séance d’étirement nous remettent de l’ordre dans les idées pour commencer à réfléchir à l’itinéraire de demain qu’il va nous falloir modifier (en y réfléchissant sérieusement cette fois-ci et pas à l’arrache comme ce matin) car celui prévu initialement nous semble très difficile au vu de la journée que nous venons de passer. Après voir maudit ce monsieur qui nous a donc plombé une partie de la journée, nous prenons un apéro à notre bêtise de l’avoir écouté.
Le repas (punch, carpaccio de chouchou, rougail saucisse et cari de coq, gâteau banane et rhum arrangé) nous permet d’échanger avec d’autres randonneurs très sympathiques et d’affiner notre programme du lendemain. Nous irons bien jusqu’à Roche Plate comme prévu mais par un autre chemin qui nous fera économiser quelques 500 mètres de D+, ce qui n’est pas négligeable avec la fatigue accumulée.
Céline réalise là son premier trek (les pessimistes diront que commencer par Mafate est loin d’être chose facile, les vrais diront qu’elle ne craint du coup plus grand chose).
D’ailleurs, elle m’a franchement impressionné aujourd’hui ! Elle mérite donc une belle nuit de sommeil avant une nouvelle étape difficile mais non moins sublime, paraît-il…
Jour 8 : Cirque de Mafate
Les batteries sont rechargées. Le carburant est pris au petit déjeuner pour la matinée (et les 5 jours suivant vu la quantité), le coffre est chargé et commence à faire souffrir la carrosserie du véhicule et le moteur se met tranquillement en marche.
8h15, en avant pour environ 6h30 de marche qui doivent nous faire terminer par une montée réputée difficile et interminable (cette montée dont tu parles et où tout le monde te dit « ah oui elle est horrible »).
Le début de rando est un peu hésitant, nous devons être vigilants pour ne pas rater l’embranchement qui nous permettra de gagner un peu de temps et surtout pas mal de dénivelé. Nous descendons en direction de Deux Bras qui est à l’extrême Nord Ouest de Mafate et bifurquons vers Cayenne après être passés par une passerelle suspendue à une bonne centaine de mètres (cinquantaine, peut être que je suis passé par Marseille) au-dessus de la rivière des galets qui traverse le cirque.
2 heures plus tard et nous arrivons à la Roche Ancrée, petit spot assez sympa pour se baigner dans la rivière sauf que le soleil de plomb d’une heure avant a laissé place à des nuages et une petite pluie fine mais suffisante pour nous faire passer l’envie de nous baigner… Mais pas de manger.
Il est 13h25 et nous débutons la dernière difficulté de la journée mais pas des moindres, la montée de la Roche Ancrée vers Roche Plate soit 780 m de D+. C’est magnifique mais effectivement c’est dur, très dur avec la fatigue accumulée. Heureusement une petite pluie fine nous rafraîchit un peu car sinon la chaleur nous aurait vraiment ajouté une difficulté supplémentaire…
Finalement 2h de montée et nous voilà arrivés au gîte Ti Kaz Bleu, où Axel nous montre notre petit bungalow pour la nuit et nous amène quelques heures plus tard notre repas servi dans le bungalow, le top ! Quiche aux brèdes (épinards locaux), cari poulet (oui encore mais tellement différent d’un cuisinier à l’autre qu’on en redemande !) et fondant au chocolat ! La journée fut physiquement éprouvante pour Céline malgré son super rythme. Demain il va falloir remettre la dernière couche pour ressortir de Mafate !
Jour 9 : Cirque de Mafate
Dernier jour dans Mafate. Au programme une sortie par le col du taibit (par où nous sommes rentrés) et une nuit à Cilaos, où nous avons laissé nos affaires, mais avant ça, départ de Roche Plate à 8h après avoir admiré la superbe vue de notre bungalow sur le fond du cirque et dégusté de la confiture de bibasses (nèfles pour nous z’oreilles) maison.
Nous voilà partis pour la première étape du jour, la rivière de 3 roches, endroit magnifique où pas mal de gens viennent se baigner sur le chemin de leur périple dans le cirque. 500 mètres de dénivelé positif pour y arriver, sur notre route, des canyons, des pitons, une rivière à traverser, une vache en plein milieu du chemin, une tisaneraie complètement isolée sur le sentier, bienvenue à Mafate ! Difficile d’avancer parmi tant de paysages photogéniques, surtout avec le soleil radieux qui nous honore ce matin.
Après être arrivés à Roche Plate en 2h, direction Marla où nous devons monter 500 nouveaux mètres de dénivelé positif qui passent nettement moins bien que les premiers. La pause midi est la bienvenue mais est rapidement perturbée par une chèvre qui vient fouiner dans nos sacs à la recherche de bouffe (t’as de l’herbe partout autour de toi et tu viens piquer dans nos sacs, sérieux ?). Nous prenons notre temps et rechargeons les batteries car les 500 prochains mètres de montée (oui 1500 de D+ sur la journée encore) sont les derniers.
Nous les grimpons d’ailleurs assez rapidement pour arriver au col du Taibit (ça y est nous basculons dans le cirque de Cilaos). La descente (900 m de D-) qui nous attend est déjà très technique mais la pluie vient la rendre franchement dégeulasse ! Nous faisons une pause à la tisaneraie de l’îlet des 3 salazes: une cabane tenue par un monsieur qui propose des tisanes, du café et des gâteaux à des prix incroyables par rapport à l’endroit où il est (perdu dans la montagne 30 à 40′ du premier parking déjà très loin de tout village).
Ce spot est incroyable, le monsieur, un peu rustre ne nous parle pas des masses (dommage…) mais nous prenons quand même une tisane et redescendons tranquillement récupérer la voiture et clôturer ce trek difficile et exigent qui nous a plongé au cœur de l’île, dans le plus protégé et le plus beau des cirques, dans un endroit hors du temps et de l’espace où chaque petit recoin est une merveille. Nous posons nos affaires à Cilaos pour les prochains jours, les jambes lourdes et la tête tellement pleine de paysages époustouflants.
Jour 10 de l’itinéraire sur l’île de la Reunion : Cilaos
Lever à 8h, ça faisait longtemps et ça fait du bien surtout ! Aujourd’hui, pas de rando, juste la découverte de Cilaos et ses alentours. Nous commençons d’ailleurs par les alentours avec le point de vue classique mais non moins splendide de la roche merveilleuse d’où l’on voit la ville de Cilaos et surtout les remparts du cirque. On prend conscience qu’on est réellement en plein milieu du cirque et on se sent minuscule, c’est magnifique. Autour de nous, piton des neiges, taibit, grand bénare… autant de sommets qui délimitent ce cirque différent de Mafate puisqu’il y a des routes mais tellement spectaculaire lui aussi. Un point de vue comme celui-ci accessible en voiture, c’est assez rare pour être souligné et ce serait bien dommage de ne pas en profiter.
Nous partons ensuite vers Ilet à Cordes: pour la petite histoire il s’agit d’un village (500 habitants) où se cachaient les esclaves et accessible uniquement par des cordes (à l’époque hein, nous on y va en C1 qu’est ce que vous croyez ?). La route menant à ce village est également sinueuse mais donne des points de vue magnifiques.
Nous rentrons ensuite vers Cilaos (ville) où se déroule la fête des lentilles (non ce n’est pas une plaisanterie non plus) et profitons de cette ambiance festive pour nous promener sur le petit marché artisanal (miel, vins locaux, lentilles tant qu’à faire, plats créoles…)
Nous quittons Cilaos par sa sublime route aux 420 virages que nous remonterons ce soir. Direction Saint Pierre pour l’événement de l’année ici, le Grand Raid, mais petit crochet par l’Entre Deux, village typique aux cases créoles multicolores. Le village se situe au pied d’une montagne où se sont réfugiés les esclaves, le Dimitile que nous n’aurons malheureusement pas le temps de parcourir mais qui semble être un incontournable de randonnée. L’Entre Deux est un petit bonbon où règnent une ambiance sereine et un climat reposant, bref un détour qu’il n’aurait pas fallu rater et un endroit où il doit vraiment faire bon vivre…
Arrivée sur Saint Pierre vers 18h pour le coucher de soleil sur la plage de la ravine blanche. Mais nous ne sommes pas descendus de notre village si haut perché pour un vulgaire coucher du soleil (non nous ne sommes pas blasés), nous sommes ici pour vivre au plus près le départ de l’une des plus grandes courses d’ultra trail du monde: le Grand Raid et sa distance phare, la diagonale des fous, 165 km et environ 10000 m de dénivelé positif. Ici, c’est un évènement majeur et on s’en rend vite compte avec l’effervescence alors que le départ n’est prévu que pour 22h. Les premiers coureurs sont déjà là, certains très concentrés, d’autres détendus. En tant que passionné de course et de montagne, la diagonale des fous m’a toujours énormément attiré autant qu’elle m’effraie… Avant le départ un vent fort nous rappelle que le climat ici est complètement imprévisible !
Nous mangeons (encore) des spécialités locales sur la plage avec un ami de Céline et des randonneuses Parisiennes rencontrées dans Mafate quelques jours plus tôt puis nous nous dirigeons tranquillement le long de la ligne de départ où maintenant, plusieurs milliers de personnes sont entassées pour encourager les futurs partants. L’ambiance est hyper festive et ca y est, le départ est lancé ! Mon cœur bat à 3000 (détend toi tu ne cours pas mec…), que peut il se passer dans sa tête lorsqu’on part pour (au mieux !!) 25 à 30h de course ? Une fois que les 2800 coureurs sont passés (certes c’est un départ de course comme un autre mais celle ci a quand même une dimension particulière), nous regagnons rapidement notre véhicule pour éviter l’affluence à la sortie du parking. Loupé… Tout le monde a eu la même idée de génie, et ce n’est que 40 minutes plus tard que nous reprenons tranquillement la route vers Cilaos où les 420 virages passent finalement plus vite qu’en journée puisqu’avec la nuit noire (et les éclairages ne sont pas vraiment le point fort des routes ici, en pesant nos mots), aucun point de vue à admirer donc pas d’arrêt photo !
Jour 11 de l’itinéraire à La Réunion : Cilaos
Journée repos. Enfin presque. Le matin, je me réveille à 6h pour aller voir un ami qui participe à la diagonale des fous et qui est censé passer à Cilaos à 7h. J’arrive sur place à 7h, il est déjà là et repart très rapidement (il finira 16 ème au classement général, un seul mot : extraordinaire !) mais je reste à profiter de cette ambiance, nettement plus calme (quelques dizaines de personnes contre les dizaines de milliers la veille au départ) mais hyper festive pour cet événement qui, décidément, est à part dans le cœur des réunionnais.
Je rentre prendre un petit déjeuner puis nous ressortons avec Céline pour voir d’autres coureurs passer: là changement de décor, plusieurs milliers de personnes dans les rues du petit village de Cilaos en totale ébullition (entre le grand raid et la fête des lentilles au même moment, la population doit être multipliée par dizaines ce week-end). Les coureurs ne sont plus aussi frais que les 100 premiers du matin et certains sont déjà en grande difficulté (courage plus que 100 km…). Après avoir vécu le départ et l’ambiance du premier gros ravitaillement, mon cerveau a chaviré, j’en suis convaincu un jour je serai de l’autre côté de la barrière ! Le rêve inaccessible est devenu un objectif à long terme en l’espace de 24h (pas facile à chauffer le gars…).
Nous allons ensuite faire un tour vers la mare à joncs (petit plan d’eau très agréable dans Cilaos) où nous prenons un pique nique ensoleillé. Vient ensuite le temps de préparer nos affaires pour 2 raisons, demain nous quitterons Cilaos mais surtout, cette nuit, nous tenterons l’ascension du piton des neiges. Il est 17h heure locale (15h en métropole) lorsque nous nous mettons au lit pour essayer de dormir avant cette rando qui est réputée être très difficile. Réveil 22h30, nous sommes complètement déboussolés ! Un plat de pâtes, on s’habille et à 0h15 c’est parti, direction Le Bloc.
Jour 12 : Le Bloc, ascension du piton des neiges
0h30, arrivée au bloc, là où démarre le sentier qui monte sur le toit de l’océan indien. Nuit noire mais étoilée, 10 degrés à 1400 m d’altitude autant dire qu’à 3070 il risque de faire bien frais.
0h40, C’est parti pour l’ascension du mythique piton des neiges à la frontale. Le menu du jour est simple, 1700 m de dénivelé positif puis 1700 de négatif.
Les premiers mètres de l’ascension se passent très bien, il fait bon et nous arrivons au refuge de la caverne Dufour (où certains dorment pour faire l’ascension sur 2 jours) après 2h25 de marche. Il est un peu plus de 3h du matin et il nous reste environ 1h30 de marche pour franchir le sommet, le soleil se levant à 5h45. Tout est sous contrôle, on est laaaaarge. Nous décidons donc d’attendre un peu au refuge avant de reprendre la dernière partie afin d’éviter d’arriver trop tôt au sommet pour ne pas avoir trop froid car ça y est, la douceur du départ est un lointain souvenir, on se pèle déjà.
Nous redémarrons à peine avant 4h, il nous reste un “petit” 600 m de D+. Vers 5h, les premières lueurs du jour apparaissent. Les couleurs, mélangées aux lueurs des lampes frontales offrent un spectacle magnifique et après 1h25 nous voici arrivés au sommet de l’île de la Réunion. Le vent (glacial) est de la partie, il fait vraiment très froid malgré les nombreuses couches de vêtements que nous portons (tee shirt manche longue en laine mérinos, veste et coupe vent en haut, collant en laine mérinos sous le pantalon en bas, bonnet, capuche, gants et cache cou).
Mais même la température ne gâche pas le moment que nous sommes en train de vivre. D’un côté une mer de nuages que nous surplombons avec le soleil en train de pointer le bout de son nez, de l’autre le cirque de Cilaos et la porte d’entrée sur celui de Mafate, en second plan la mer, bref c’est splendide et à 5h45 la petite boule jaune bascule au dessus de l’horizon rendant les couleurs encore plus belles et nous réchauffant un peu pour récompenser notre montée. Nous ne résistons pas à la tentation de sortir les doigts des gants pour prendre photos et vidéos mais rien ne rendra la beauté de ce qu’ont vu les meilleurs appareils photos du monde: nos yeux. Heureusement je dirais, ça augmente la fierté et le plaisir d’être arrivés jusqu’ici pour mériter un tel spectacle. On a failli perdre les doigts, mais ça valait le coup.
Après 30 minutes de bonheur visuel, nous entamons notre descente et trouvons un petit endroit au soleil où il fait très bon pour prendre notre petit déjeuner et entamons une longue, très longue, très très très longue descente vers le bloc. Là encore nous étions prévenus, mais cette descente est franchement interminable. Le seul point positif par rapport à la montée est le fait d’observer les magnifiques points de vue sur Cilaos et ilet à cordes. Un spectacle comme cela se mérite effectivement…
3h de descente et nous retrouvons enfin la voiture (jamais je n’aurais cru être aussi soulagé de retrouver une C1 blanche toute salie par la boue), les jambes chargées de douleur mais surtout la tête et les yeux remplis de souvenirs de cette expérience unique.
Jour 13 : Saint Pierre, plage de Grande Anse et musées
Journée plutôt détente qui commence par un petit dej au bord de la piscine de notre logement sur Saint Pierre et une petite baignade matinale avant de se rendre au domaine du café grillé qui, comme son nom ne l’indique pas du tout, est un jardin botanique avant tout. Une visite guidée par un certain William, passionné de botanique et de son île, nous fait passer un très agréable moment et découvrir de nombreuses choses sur la réunion et ses richesses naturelles (au cas où vous en doutiez encore).
Nous sommes au milieu de milliers d’arbres et de plantes tous plus originaux et beaux les uns que les autres mais c’est surtout l’histoire du café bourbon, le fameux, qui nous a attiré jusqu’ici. Nous ne regrettons pas cette visite qui, en plus de nous apprendre des choses, est un lieu fort agréable. La visite se conclut par une dégustation du café, nous choisissons de goûter le bourbon rond et le bourbon pointu (noms donnés par rapport à la forme du grain, je vous avais dit qu’on avait appris des choses !) qui se révèlent être (surtout le pointu) excellents mais à part ici sur l’un des rares lieux de production, carrément inaccessibles par leur prix supérieur à 300 euros le kilo…
Après cette visite, nous rejoignons une amie sur la petite plage de Grande Anse, plage magnifique où la baignade est interdite (risque de requins). Les pelouses, les palmiers et les vagues donnent à cet endroit un cachet incroyable qui en fait l’un de mes endroits favoris à la réunion (complètement sous le charme lors de mes 2 passages ici).
En plus, aujourd’hui c’est dimanche et le dimanche c’est le jour du seigneur… Non pas du tout c’est le jour du pique nique en famille pour les créoles… Et le pique nique en famille, ce n’est pas exactement ce qu’on envisage chez nous en métropole avec des sandwichs ou des salades de riz… Non, non, non, ici on vient par dizaines avec un groupe électrogène, des tables, des tentes, des chaises, des bonbonnes de gaz, des marmites…) et on fait des barbecues, des caris, rougails et autres spécialités créoles. On ne blague pas avec la tradition du pique nique du dimanche ici.
Des dizaines de familles avec leurs grandes tablées, de la musique, des enfants qui jouent, des adultes qui dansent, sur une plage avec une pelouse, des palmiers et cocotiers, difficile de faire plus authentique non ? J’ai envie de boire du rhum et danser du maloya mais je vais tranquillement finir ma salade de riz et prendre des photos.
Deuxième musée de la journée (décidément c’est une journée culturelle aujourd’hui !) la saga du Rhum, musée installé dans l’usine de fabrication Isautier. On y découvre les secrets de fabrication du sucre (on s’en fout un peu) mais surtout du rhum (aaaah là on peut causer) à partir de la canne en passant au plus proche des machines, c’est très intéressant mais surtout on finit dans une cave avec des tonneaux pour vieillir les rhums et dans un bar aux dizaines de bouteilles pour une dégustation de rhums blancs, arrangés, vieux, punchs… Il est 16h et nous allons nous mettre une timbale… Nous restons à peu près raisonnables mais la découverte du Rhum arrangé saveur cacahuète ou gâteau patate restera un moment marquant de cette visite. La boutique est remplie de bouteilles qui nous donnent envie mais nous sommes confrontés à un gros problème: celui de la place dans les valises, nous ne pourrons pas y rentrer des litres…
Pour finir cette journée plus culturelle que les autres, direction Saint-Leu, sur le front de mer où plusieurs groupes jouent de la musique et plusieurs foodtrucks se succèdent et proposent tous types de plats, de nombreuses spécialités. Une ambiance festive sur le bord de mer pour finir une semaine, des bières à 2 euros et un repas treeeeees conséquent pour moins de 15 euros qui dit mieux ?
Jour 14 de l’itinéraire sur La Reunion : Hell-Bourg
Départ pour Hell-Bourg ce matin mais en contournant par le littoral pour voir le Sud sauvage, région qui comme son nom l’indique est au Sud (incroyable non ?) mais est surtout très sauvage, et regorge de paysages variés qui s’enchaînent au fil de la route. De nombreux arrêts sont prévus pour cette journée qui n’en a pas l’air mais risque d’être bien fatigante.
La première étape est la plage de Manapany-Les-Bains, petit bassin en pierres dans lequel il est possible de se baigner et uniquement dans le bassin ! Le reste est formellement interdit pour cause de présence de requins (ça suffit comme raison non ?!).
La deuxième étape est la célèbre cascade de Langevin en haut de la rivière de Grand Galet, cascade magnifique facile d’accès en voiture et c’est bien son problème car l’afflux touristique se fait sentir comme à peu d’endroits à la réunion, ce qui gâche un peu le charme de cet endroit (ça c’est la version soft, en vrai ça m’a gonflé de voir autant de monde donc on est parti).
En contrebas, un sentier permet de voir la cascade par le bas et non par le haut et comme il faut crapahuter quelques minutes (10 tout au plus), il n’y a personne… tant mieux pour nous !!
Nous filons ensuite vers le petit port de Langevin où la houle vient fracasser l’eau contre les rochers et donner des photos magnifiques avec les couleurs des petites barques posées sur le port.
Moment galère de la journée. Nous arrivons sur une piste apparemment en bon état, aucun panneau de signalisation, et au fur et à mesure la piste se dégrade avec impossibilité de faire demi tour bien sûr. Nous trouvons un endroit où laisser la voiture pour aller au spot en question où nous allons manger mais je me dis que le retour par cette même piste va être épique. Nous descendons donc par un sentier plutôt escarpé (cordes, glissades) qui nous conduit jusqu’à une petite crique bordée sur sa droite par une falaise de couleur ocre (d’où le nom cap jaune), magnifique. Nous mangeons notre pique nique ici à observer les vagues sur les rochers et apprécions fortement cet endroit très reculé et très difficile d’accès (peu de monde d’ailleurs en bas du sentier).
Puis c’est l’heure de remonter et comme je le craignais… au premier virage c’est la galère. Obligé de faire attention à ne pas faire toucher le bas de caisse sur les pierres, on se retrouve bloqué sur cette piste, l’embrayage commence à sentir le brûlé et de la fumée sort du capot… On commence à flipper. Un couple de touristes allemands passe par là et nous aide à sortir la voiture de là en me guidant (en allemand bien sûr) pendant que je fais 59 manœuvres toutes plus improbables les unes que les autres. Finalement au bout de 20 minutes, nous nous sortons de là et pouvons reprendre notre petit périple qui est encore bien long. Le cap jaune valait il cette dose de stress et d’adrénaline ? Je n’ai pas la réponse à cette question mais une chose est sûre, un panneau nous aurait sans doute évité cette galère… Comment va réagir la C1 après cette aventure ? Je fais le malin là, mais moins quand c’est arrivé.
Route vers cap Méchant pour continuer cette journée. Encore une avancée de roche volcanique sur la mer qui a façonné la roche en la ponçant pendant des années (siècles ?). Le ciel est passé d’un bleu éclatant à un gris pluvieux et donne une dimension d’apocalypse à cet endroit grandiose. Le puits des français et le puits anglais (peu d’intérêt) sont des spots d’observation depuis la roche volcanique en front de mer également. Le puits arabe est un peu plus intéressant puisqu’un sentier permet de faire une boucle entre les vacoas, c’est assez surprenant de voir que la végétation reprend ses droits à certains endroits alors que la lave avait complètement rasé le paysage, mais qu’est-ce que c’est beau.
Cette route permet d’observer une à une les différentes coulées du monstre au fil des années. Le petit port du tremblet est un lieu très reculé où il faut descendre par une route magnifique dans la forêt avant d’emprunter un chemin qui nous mène à ce qui devait être un port avant que le piton de la fournaise ne décide de l’engloutir.
Le paysage n’a plus rien à voir avec un port, une plage de roche volcanique a pris place et la végétation a commencé à reprendre de la place.
Nous continuons ensuite sur la route des Laves et observons des coulées toutes différentes les unes des autres, certaines encore “fraîches” ou aucune végétation, aucune vie ne semble exister, on se croit sur mars avec une route qui traverse, c’est magnifique. D’autres avec quelques plantes qui commencent à repousser sur la lave refroidie et enfin certaines où les arbres ont complètement repris le dessus et donnent un contraste extraordinaire entre vert, noir et le bleu de l’océan en contrebas. Le volcan, même éteint offre des images incroyables et uniques en leur genre. Et les chanceux qui auront la chance d’être là 5 jours plus tard verront depuis cette route le piton de la fournaise en éruption pour la 5èmefois de l’année, nous le raterons à 1 jours près, terriblement frustrant.
Avant dernière étape de notre mini roadtrip. L’anse des cascades, petit port en contrebas de la route principale, très agréable avec des petites chutes d’eau, un petit chemin pour se balader et de nombreux arbres et fleurs qui donnent un certain charme à ce lieu.
Dernier arrêt de ce roadtrip journalier à notre Dame des Laves. Église qui aurait résisté à une coulée de lave du volcan qui se serait divisée en 2 juste avant de détruire l’église et l’aurait donc laissée intacte, intervention divine ?? Un endroit qui ne vaut pas forcément le détour mais puisqu’il se situe en plein sur la route où nous passons, autant s’y arrêter. Après ce stop, remontée vers Saint Benoît, Saint André et entrée dans Salazie jusqu’au petit village typique de Hell-Bourg où la pluie nous accueille et ne semble pas prête de nous lâcher !
Jour 15 : Hell-Bourg
Réveil à 6h pour faire la rando jusqu’au très spectaculaire trou de fer très rarement visible en raison de la couverture nuageuse qui apparaît rapidement tous les jours. Sauf qu’au réveil, il pleut encore des cordes donc aucune chance de le voir et marcher 6h dans la boue en étant certain de ne rien voir ne nous enchante pas, tant pis nous avons déjà fait les plus jolies randonnées que nous voulions faire, peut être aurons nous un peu plus de chance demain…
Nous partons donc pour le village de Hell-Bourg et ses jolies cases créoles où la balade ne dure pas bien longtemps puisque le “centre ville” (oui oui il y a un panneau qui l’indique vraiment !) est constitué d’une rue longue d’environ 100 mètres. Nous achetons quelques souvenirs et déjeunons au restaurant Ti chouchou. Des spécialités au chouchou en entrée, un cari poulet et un poulet à la vanille en plat et banane et ananas flambés en dessert, à un prix plus que raisonnable avec rhum arrangé offert ! C’est donc bien lourds que nous quittons Hell-Bourg…
Nous prenons la route en direction de Saint-André ville du nord est de l’île où le climat est chaud et humide, ce qui favorise l’exploitation de vanille dans cette région et c’est précisément pour ça que nous passons par ici. Précisément sur la plantation de la famille Roulof qui cultive la vanille depuis 5 générations. La dame nous explique les secrets de cette exploitation: du champ où les vanilliers poussent en passant par la pollinisation qui se fait à la main jusqu’à la maturation et la vente qui ne se fait qu’en direct à l’exploitation.
Le discours plein de passion rend cette visite très intéressante et au moment où nous entrons dans l’atelier une odeur de vanille intense nous embaume et nous donne l’envie d’acheter la totalité mais au prix de la gousse, nous nous contenterons de peu. Sinon, 3 euros la visite, c’est un bon investissement pour une après midi pluvieuse dans l’est de la Réunion…
En partant nous passons devant le temple Tamoul de Saint-André, très joli de l’extérieur mais dans lequel nous ne pouvons pas entrer puisqu’il est interdit aux touristes. Puis nous rentrons sur Hell-Bourg où la pluie n’a toujours pas cessé !
Jour 16 de l’itinéraire sur l’île de la Réunion : le village de Salazie, Saint Denis
A cause de ce qu’il est tombé comme pluie depuis hier, nous préférons éviter la grosse rando au trou de fer réputée être compliquée par la boue déjà en temps de pluie normale, donc là… Le temps est mitigé mais avec quelques belles éclaircies et nous nous rendons, par un petit sentier avant le village de Salazie, à la célèbre cascade du voile de la mariée. Beaucoup s’arrêtent sur le bord de la route pour la photographier mais peu de monde prend le temps d’aller jusqu’à son pied (le sentier n’est pas top et on marche carrément dans l’eau mais c’est assez court) et c’est bien de là qu’elle est la plus belle !
En prenant la route vers Saint Denis, nous faisons un petit crochet par le bassin la paix, bassin alimenté par une majestueuse chute d’eau, bien que ses quelques 10 mètres de haut ne pèsent pas lourds face à la cascade de ce matin, et nous profitons pour pique niquer ici. L’eau est trop sale à cause des pluies de la veille, ce qui ne nous incite pas à la baignade. Nous apprendrons le lendemain que des dizaines de personnes meurent ici chaque année en raison du courant dans ce bassin (otééééé info ou intox ?).
Puis, balade vers le bassin la mer, situé dans la même zone que le précédent mais plus difficile d’accès. 30′ de marche dans les champs de canne à sucre puis dans une forêt magnifique mais très boueuse qui nous empêchera de descendre jusqu’au bassin mais nous offrira tout de même un point de vue magnifique sur le bassin. Une balade très agréable quand même qui me donnera l’envie de faire un footing dans ce champ de canne au retour. Céline me pousse à prendre la demie heure dont j’ai besoin et c’est un plaisir incroyable de courir dans ce champ. Après ce footing, nous repartons en direction de Saint-Denis avec quelques arrêts à faire avant d’arriver.
Nous arrivons ensuite sur un lieu plus touristique car très facile d’accès mais quand même très agréable, la cascade Niagara, vers Sainte Suzanne. Encore une cascade, différente des autres puisque le bassin dans lequel elle plonge est nettement plus petit mais un joli spot pour se poser tranquillement dans la pelouse et pique niquer, d’ailleurs beaucoup de familles y ont posé leurs affaires, semble t’il pour la journée.
Dernière étape du jour, nous avions prévu d’en faire une autre mais le temps tourne à la pluie (nous avions été épargné jusque là aujourd’hui, mais nous savions qu’elle allait arriver et c’est déjà une chance qu’elle nous ait laissé arriver jusqu’ici). Le bassin bœuf, nous ne le verrons que du dessus car la pluie rend le chemin très glissant et nous avons déjà vu assez de cascades et bassins aujourd’hui donc pas forcément envie d’y descendre. Nous marchons néanmoins jusqu’à la rivière qui se jette dans le bassin et trouvons quand même quelques jolies photos à faire…
S’il y a une chose à retenir de la réunion c’est sans doute celle-ci: chaque endroit, même s’il semble avoir une quelconque ressemblance avec un autre, va donner des images uniques car il aura toujours un point de vue différent, une couleur ou des arbres différents autour.
Nous prenons la direction finale de Saint-Denis qui nous attend pour notre ultime repas créole et notre ultime nuit sur l’île. Avant cette dernière nuit, repas au restaurant (conseillé par des habitants d’ici donc à priori aucune chance de se tromper) Reflets des îles où nous goutons un dernier rougail saucisse et un civet zourite (poulpe) accompagné d’un Ti Punch ravageur (je pèse mes mots). Effectivement, nous ne nous sommes pas trompés en demandant conseil à des locaux, c’était délicieux…
Jour 17 : Saint-Denis
Dernier réveil sur l’île de la Réunion dont je suis à nouveau tombé follement amoureux. La dernière journée nous permettra de découvrir le chef lieu, Saint-Denis, où je n’étais pas passé la première fois et qui n’offre pas grand chose à voir apparemment, en tout cas pour un voyage avec objectif de découvrir la nature comme c’était le cas pour nous.
Nous prenons notre petit déjeuner avec une vue à couper le souffle sur la ville de Saint Denis et son bord de mer. Notre dernier logement a été choisi pour son côté pratique proche de l’aéroport mais aussi pour avoir ce dernier coup d’œil agréable avant notre retour. Les valises sont quasi prêtes, nous partons en direction du centre ville mais avions oublié un détail qui a son importance ! Notre président de la république, Emmanuel le grand a atterri hier sur la réunion (quelle était la f***ing probabilité qu’il vienne quand nous sommes là ?) et quand son altesse se déplace, paralyser une ville est normal !
Notre GPS est perdu et trouver une place ne sera pas une mince affaire mais nous y parvenons et nous promenons dans le centre de Saint Denis: rue de Paris, grand marché et petit marché, rue piétonne et notre conclusion rejoint ce qui nous avait été dit: c’est un endroit agréable pour se balader quelques heures mais pas grand chose de plus à y faire.
Nous allons sur le bord de mer où j’ai quelques minutes pour faire un nouveau footing, le dernier sur l’île (pour cette fois !). Nous rentrons ensuite prendre une douche, boucler la valise et allons rendre notre fidèle C1 qui aura parfaitement tenu son rôle pendant ce séjour même dans des conditions extrêmes (cf. Sud Sauvage). La navette de la compagnie de location nous raccompagne à l’aéroport.
Dernier détail : vérifier le poids des valises. Et comme nous l’avions pressenti, nous avons 5 kilos de trop dans l’une d’elles. C’est parti pour 25 minutes de galère pour tout réorganiser. Une fois la mission accomplie, il est finalement l’heure pour nous de rentrer en métropole, les yeux encore imbibés de ces images toutes plus belles les unes que les autres et la conviction que ce petit caillou perdu quelque part en plein océan indien est une merveille de la nature qui mérite qu’on s’y attarde plus d’une fois… Au revoir la réunion, on se reverra c’est une certitude (jamais 2 sans 3 il paraît !)