Hors des sentiers battus en Tanzanie du nord, chez les Sonjo

sonjo en Tanzanie
Si les sources d’information sur les Massai sont foisonnantes, c’est loin d’être le cas pour les Sonjo. Aussi n’avons-nous pas la moindre idée de ce qui nous attend lorsque notre chauffeur ralentit en entrant dans le village Sonjo, à la recherche du guide qui doit nous faire découvrir cette culture. Nous nous trouvons dans le nord de la Tanzanie, quelque part entre le Lac Natron et le Parc National du Serengeti, pas très loin de la frontière du Kenya...

  Carnet de voyage : Chez les Sonjo en Tanzanie

Informations sur le voyage

le village des Sonjo

Un homme du village monte à bord de notre véhicule et nous emmène jusqu’à la maison d’un chef, qui à son tour embarque dans notre 4X4 et nous guide jusqu’à la maison d’un autre chef… le « vrai ». Grand, élancé, drapé de rouge, ce dernier nous fait visiter sa maison et nous présente ses épouses. La hutte, quoique sombre et enfumée, nous semble plus grande et confortable que les habitations traditionnelles des Massai. À l’extérieur, des peaux de bêtes sont en train de sécher avant d’être utilisées pour la confection de lits. Un alcool à base de miel macère dans des calebasses et répand son odeur douce dans la chaleur de l’après-midi.

Les présentations sont faites et apparemment nous avons fait bonne impression : nous sommes à présent habilités à découvrir une partie du village et de la culture des Sonjo…

Pour commencer, précisons que le terme « Sonjo » est un nom donné à ce peuple par les Massai. Eux-mêmes s’appellent « Batemi », et leur langage bantou est le « Kitemi » ou « Gitemi ». Les Sonjo sont installés depuis de très nombreux siècles dans le nord de la Tanzanie et y ont longtemps conservé une position dominante. Mais les guerres menées contre les Massaï venus du Kenya et à la recherche de nouvelles terres, remontant jusqu’au 15e siècle, ont conduit à une contraction de leur influence et de leurs territoires. Les plaies semblent à peine refermées aujourd’hui, comme le prouve la verve avec laquelle on nous fait revivre les combats qu’a connus le village, les techniques de combat déployées. Les vols de bétail ne semblent pas si lointains… Le territoire des Sonjo est donc aujourd’hui une enclave isolée en territoire Massai, d’une superficie inférieure à 700 km2. Le recensement de 2012 aurait évalué à 15 000 personnes la population Sonjo, sur un total de 175 000 habitants vivant dans le district du Ngorongoro.

Peu de temps après le début de notre balade, quelques enfants se dirigent vers nous et sont tout de suite captivés par nos peaux blanches et nos appareils photos. Quelques minutes plus tard, c’est une véritable nuée d’enfants plus souriants et bruyants les uns que les autres qui nous escorte…

Notre guide nous montre le cœur historique du village, son organisation puis les impressionnantes fortifications en bois érigées au cours des siècles pour repousser les envahisseurs Massai. Il nous explique, mime à l’appui, les techniques de combat déployées ici. Il insiste sur la riche culture de son peuple, explique certaines croyances et certains codes de la communauté. Il veut nous convaincre de la diversité de ses savoir-faire qui vont bien au-delà de l’élevage (Massai, suivez mon regard…) et qui font notamment des Sonjo des agriculteurs performants grâce à la maîtrise ancienne des techniques d’irrigation. Nous sommes invités à immortaliser l’instant et l’endroit avec plusieurs hommes du village. Plus loin, nous visitons l’école où nous laissons quelques fournitures scolaires au maître et à la maîtresse. Ces derniers nous montrent une sorte de livre de recensement, qui présente le chiffre impressionnant de 500 élèves, et posent avec une fierté bien méritée pour une photo dans la jolie salle de classe.

Nous poursuivons notre visite du village mais il est difficile de se concentrer sur les explications du guide, pourtant fort intéressantes, tant les enfants n’en finissent pas de se trémousser devant l’objectif et de pousser des cris de joie et de surprise en voyant leur image sur l’écran. Nous n’avons malheureusement pas assez de temps pour poser toutes les questions qui nous viennent à l’esprit.

Nous achevons notre visite en remerciant chaleureusement le chef du village pour son accueil. À leur tour, ses femmes se mettent à poser pour des photos, tantôt en groupe, tantôt seules, tantôt avec leurs enfants. Leur posture un peu solennelle est émouvante, une grande dignité se dégage de ces femmes. Nous promettons à nos hôtes de leur faire parvenir les plus beaux clichés.

sonjo

Cette rencontre avec les Sonjo restera pour nous une expérience joyeuse, très authentique, marquée par une profonde et ancestrale richesse culturelle. Je la conseille vivement à celles et ceux qui veulent découvrir la Tanzanie hors des sentiers battus, à condition de venir en petits groupes et, bien évidemment, d’être très respectueux des consignes données en termes de comportement (certains lieux sont interdits aux étrangers) et de prises de vues (uniquement avec les personnes consentantes).

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